Chère lectrice, cher lecteur, cher(e) tout court,

Figure-toi que je viens d'en apprendre une bonne. D'habitude, dans une salle de sport, les gradins accueillent le public. Eh bien, jeudi soir au Mazel, les acteurs étaient dans les gradins. Ces acteurs en question, plutôt spécialisés dans les productions express, on les appelle "Les sprinters". Jusque là, rien de nouveau.

Mais voilà que j'apprends qu'ils ont accompli un travail de pliométrie (pendant qu'au dehors, la météo s'était acquittée d'une tâche de pluviométrie).

Bon, la pluviométrie, on connait tous. C'est par exemple quand la météo a annoncé du beau temps et que tu te mouilles jusqu'aux os (remarque au passage que si on disait se mouiller jusqu'aux eaux, ça se prononcerait de la même manière).  

La pliométrie, c'est un peu la météo des muscles. Mais encore ?

Chère lectrice, cher lecteur, cher(e) tout court, 

apprête-toi à t'instruire si, toi aussi tu es ignare de cette chose là.

Wikipedia vole à ton au secours !

"La pliométrie est un ensemble d'exercices de musculation focalisé sur la tonicité des muscles striés squelettiques."

Te voilà tout de suite dans l'ambiance. Il va te falloir drôlement intérioriser puis visualiser tes muscles striés squelettiques. Donc, c'est pas pour tous les muscles. Il faut trier les striés.

"Un exercice pliométrique consiste à faire travailler en puissance et explosivité un ou plusieurs muscles du corps, constitué d'un étirement rapide des agonistes, suivi d'une contraction maximale, utilisant principalement le poids du corps comme outil.

Ce phénomène se base sur les propriétés neuromusculaires des fibres musculaires et met en jeu la facilitation neuromusculaire proprioceptive (FNP)."

Tu vois, toi aussi tu en as peut-être fait sans le savoir. Comme la prose Monsieur Jourdain.

Explication plus démonstrative : tu prends des athlètes, sprinters de préférence (mais ça pourrait être utile à certains coureurs de fond ou demi-fond et il paraîtrait que ça marche aussi avec des footballeurs). Tu les fais mettre dans les gradins d'un stade et tu les fais monter et descendre alternativement, si possible comme des malades, toujours le même gradin.  Quand elles ou ils ont la langue qui pend sur le côté droit, façon chien courant  après deux heures de chasse, c'est bon, tu peux crier "Stop". Tu les autorises à se reprendre pendant une minute. Ils ont même le droit de s'assoir.

Puis tu les fais recommencer.

Et récupérer.

Et recommencer.

Et ainsi de suite.

Je ne sais pas combien de fois ils font ça, je n'ai pas pu compter. Mais c'est impressionnant.

Bien entendu, si je puis dire, ce n'est peut-être pas pendant ces intermèdes que tu apprendras leurs petits secrets, parce qu'ils sont tellement occupés à récupérer leur souffle et à retrouver leur rythme cardiaque habituel, que ça les rend quasiment muets. Et quand les quadriceps en feu, la gorge qui cuit, le sourire crispé ils commencent à crier "pitié", tu les envoies faire la même chose avec des haies. Et ne me dis pas que ça leur fait une belle cuisse. Pour le prix, ça leur en fait deux.

Wikipedia t'explique encore :

"L'enchaînement rapide des mouvements permet d'en augmenter la vitesse, et la force élastique du muscle s'ajoutant à la force musculaire, augmentent donc sensiblement sa puissance. Si on veut travailler la force-vitesse, l'entraînement pliométrique se révèle un outil judicieux."

Alors, dès cet hiver et tout le reste de la saison, s'ils ne font pas des temps canons nos athlètes, c'est que les chronos auront rouillé. Pas à cause de la pliométrie mais de la pluviométrie.

Maintenant,

Chère lectrice, cher lecteur, cher(e) tout court, 

tu peux plier ton ordi, ta tablette ou ton smartphone sur n'importe quelle appli (à plis) et vaquer tranquillement à tes occupations du jours. Ça fera pas un pli.

                               photos des gradins, pas des gradés