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Du côté des étangs, à Bas-en-Basset, où les marcheurs nordiques déroulent leurs gambettes en manœuvrant de grands bâtons, on voit bien que l'été s'est définitivement arrêté pour cette année.
Mobil-homes figés, barrière baissée, le camping hiberne déjà. Les taquineurs de carpes et de perches campent, placides, sur les berges des eaux glauques. Les cris des canards et des corbeaux leur tiennent compagnie, parce que du côté de la blanchaille, c'est pas ça. Il faut leur tirer la conversation de force par le palais à ces animaux. Et encore, ils restent cois, même les branchies à l'air. Le supplice de la baignoire à l'envers, ça ne les fait même pas parler. D'ailleurs, la société de pêche s'en est aperçu. Elle a apposé des panneaux - verts s'il vous plaît - priant la gente pêcheuse de remettre les poissons à l'eau. En français d'aujourd'hui, ça se dit "No kill".
Kill le veuille ou non, le pêcheur n'arrête pas le poisson même quand il le gaule.
Un feu de bois éteint par la pluie, oublié
Quand tu te balades à pied, relax, les mains dans les poches le nez en l'air, tu trouves des vestiges d'été : un feu de bois éteint par la pluie, oublié. Une boîte de conserve planquée dessous. Et puis des fleurs. L'onagre jaune clair. Ses transparences de paille humide exhalent des senteurs. Si tu t'y penches une fois le pif dessus, tu ne peux plus les oublier. Délicates et épurées, subtiles aussi. En réalité, ce n'est peut-être pas toi qui te penches sur elle mais elle qui vient à toi. Car sa longue tige n'en finit pas. Il n'y a que Mélanie pour s'élancer davantage vers le ciel.
En ce moment, au bord des étangs, tu rencontres la matricaire (ou sa cousine, je ne suis pas sûr) ses pétales blancs enserrent un cœur jaune, le liseron étouffant, le chardon, le bouillon blanc, feuillage pelucheux, port évasé, tige bien dressée. L'achillée mille-feuille, inflorescence blanche et composée, odeur âcre. La légende dit qu'elle aurait soigné Achille. L'envahissante renouée du Japon. La guerre est déclarée contre elle. Malgré ses feuilles ovales qui lui donnent bonne bouille et ses splendides inflorescences blanches, elle est désormais considérée indésirable car invasive par son système végétatif plus teigneux qu'un pitbull. Autrefois, elle savait nourrir les chevaux.
Et si après ça tu n'as pas envie de te mettre à la marche nordique...
Si tu traînes ta mélancolie automnale dans ce coin, tu remarqueras les inflorescences sèches et marron d'une sorte de chardon, la cardère sauvage, cousin du cardon cultivé dans certains jardins. Tu seras surpris par un pois de senteur échappé du camping étirant ses pétales mauves en cherchant le soleil.
Et plein d'autres fleurs que tu peux détailler sans en connaître le nom. Même la feuille dorée du peuplier chue comme sa saison s'achève jette ses ors éphémères.
Les grisailles de l'automne te rendraient mélancolique s'il ne subsistait cette inattendue et foisonnante floraison coloriée.
Et si
après ça tu n'as pas envie de te mettre à la marche nordique, c'est que tu n'as
pas lu cet article. Alors, je ne peux plus rien pour toi.
Dans ce cas, regarde au moins les images.
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