Pluie en cascade à Cascais

Ce titre conviendrait aux adeptes des romans d'espionnage d'OSS117. L'OSS (Office of Strategic Services = Bureau des services stratégiques ) était l'agence de renseignement américaine durant la seconde guerre mondiale, l'ancêtre de la CIA.  Le personnage fictif OSS 117 a promené son charme, son flegme et son énergie dans plus de 250 romans du fleuve noir. Pluie en cascade à Cascais nous parle d'un marathon au Portugal.

Une course avec un peu de dénivelé

La pluie à Cascais, c'était dans la demi-heure précédant le marathon de Lisbonne auquel Fabrice Néel  a pris part. Arrivé par un vol régulier Lyon-Lisbonne, sans valise à double fond stylo caméra, briquet-arme à feu ou autre accessoire de l'espion labellisé, porteur du maillot jaune de l'ACSM qui s'exporte décidément bien, Fabrice a couru les 42,195 Km en 3h 22 min 40s, s'est classé 344e sur 3823. Beaucoup de concurrents portugais, mais aussi des Français, Anglais, Italiens, Espagnols, Belges. Une course cosmopolite "avec un peu de dénivelé" précise Fabrice. Plus de dénivelé que d'ambiance qui a semblé plate à notre coureur de fond. Après le départ, la pluie s'était calmée, il faisait 18°C, "presque chaud" au goût du Monistrolien qui a apprécié les ravitaillements en eau tous les 3 Km. Un peu isolé par la langue portugaise, notre athlète a couru une bonne trentaine de  bornes en compagnie de deux compatriotes. Puis l'un a abandonné et l'autre régressé.

J'avais les cuisses explosées, mon temps partait en cacahuète

Entre le 32e et le 40e Km, "j'avais les cuisses explosées, grimace encore Fabrice, je sentais mon temps partir en cacahuète. J'ai perdu 15 secondes au kilomètre." Puis il s'est remotivé pour passer en dessous des 5 minutes au Km (au dessus de 12 Km/H) et tenir ce rythme jusqu'à l'arrivée.

Sur les pavés, pas de souplesse dans les jambes

Ses muscles se souviennent encore des petits pavés blancs qui composent une grande partie du parcours. "Je sentais les vibrations et pas de souplesse dans les jambes" narre-t-il encore.
"Ce n'est pas un super bon marathon pour le chrono et l'ambiance, apprécie-t-il, mais il offre l'avantage de ne pas attirer trop de monde et l'on ne se trouve jamais au coude à coude comme à Paris. En outre, " les Portugais sont très sympas et à l'arrivée réconfortaient les concurrents d'une médaille et d'une glace Magnum avec goûts au choix" conclut-il.

Ci-dessous, le lien pour la photo officielle de la course. Il est interdit de l'utiliser et donc pas possible de la mettre directement sur le site.

https://www.marathonfoto.com/Catalog/List/230575102?PIN=A1R728&LastName=NEEL

Un pont comme celui du Pertuiset, ou presque....

Profitant de son séjour de 72 heures, Fabrice a visité La capitale lusitanienne. Il a beaucoup aimé les deux ponts, celui du 25 avril et le pont moderne dénommé Vasco de Gama, haubanné, comme celui du Pertuiset, mais en un peu plus long, 12 Km. Impressionné aussi par les nouvelles constructions antisismiques qui auraient été fort utiles le 1er novembre 1755 lors du séisme, suivi d'un tsunami, puis d'incendie. La ville dévastée compta plus de 50 mille personnes. L'évènement eut un tel retentissement que Voltaire écrivit à la suite un long poème de 234 vers.  Heureusement, nulle éruption volcanique n'a troublé la quiétude des marathoniens salués par le train quand il les a doublés.

Un tramway nommé "Plaisirs"

Fabrice n'a pas non plus manqué de traverser la ville à bord du mythique tramway n°28. L'antique véhicule brinquebale sur les pentes de l'Alfama, longe la cathédrale et poursuit jusqu'à "Prazeres". C'est le nom du quartier de son terminus. "Prazeres", ça veut dire "Plaisirs" en portugais. En empruntant ce fameux "eléctrico" on remarque qu'il fait demi-tour devant un cimetière baptisé du nom du quartier. C'est donc le cimetière des Plaisirs.C'est bien aussi un vrai terminus ; pour certains, pas pour tous, heureusement !

À tout choisir, mieux vaut prendre plaisir à la course. Comme Fabrice.