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Samedi 28 mai, Mathieu Guignand s'est mesuré à une des épreuves mythiques du trail, la Maxi Race d'Annecy.
La Maxi Race tourne autour du Lac, mais pas juste sur les berges. Elle profite des montagnes environnantes pour toiser le Lac de haut. Elle s'étale pendant 85 Km, prend de la hauteur, pas mal même : 5300 mètres de dénivelé positif pour autant de dénivelé négatif. On a déjà fait moins fort comme casse-pattes.
Pour ses organisateurs, " La Maxi Race, un Ultra de 86 km est sans conteste le parcours le plus exigeant, un véritable challenge personnel qui implique une préparation sérieuse et minutieuse ! " Elle propose trois ravitaillements solides ( Km 18, 42 et 70 ) et quatre points d'eau en plus des ravitaillements solides. Les coureurs se présentent en semi-autonomie.
Les ravitaillements
Rav 1 nourriture + eau + Pepsi --> au 19ème km (Sommet du Semnoz)
Rampe d'eau --> 28ème km (St Eustache)
Rampe d'eau --> 37,5ème km (Les Maisons)
Rav 2 nourriture + eau + Pepsi --> au 44ème Km (Salle des fêtes de Doussard)
Rampe d'eau --> 54ème km (La côte - Montmin)
Rampe d'eau --> 65ème km (Villards-dessus)
Rav 3 nourriture + eau + Pepsi --> au 71ème Km (Gymnase de Menthon-St-Bernard)
Rav d'arrivée --> au 86ème Km (Plage d'Annecy-le-Vieux)
Les participants doivent prévoir une quantité d'eau et de nourriture pour être autonomes entre ces ravitaillements.
Mathieu couru avec un camel-back, deux bidons d'eau et de la nourriture en plus.
Et après ça, les jambes, comment ça va ?
"Les jambes ? répond Mathieu, ça va. J'étais entraîné pour. J'ai eu un petit moment de faiblesse mentalement, mais sinon, ça va très bien."
Comment s'est déroulée sa course ?
" Nous sommes partis à 3H30 du matin. Ça allait très bien jusqu'au km 44. La première ascension (NDL R :celle du Semnoz qui grimpe jusqu'à 1534 m alors que le départ se situe à 450 m) était régulière et sans à coup. Tous les coureurs montaient au même rythme, ça allait très bien.
Ensuite, deuxième ascension, le col de la Cochette, plus technique et plus pentue (NDLR : 1335 m après être redescendu à 630 m). Là j'ai bien géré.
Après, arrivé au km 44 (ravitaillement de Doussard altitude 469 m) j'ai fait une erreur, je ne me suis pas assez ravitaillé. Quand je suis ressorti du ravitaillement, j'avais du mal à boire et à manger. De ce fait, j'ai eu un petit coup de moins bien mentalement, j'ai connu des problèmes gastriques. Alors, j'ai un peu subi. Pendant 25 Km j'ai été dans le dur. Je me suis accroché, mais j'étais dans le dur. "
Classé
566 ème au Km 44 en 7 H12, Mathieu se trouvait dans ses objectifs de chrono. Il
franchit le Km 70 à Menthon-Saint-Bernard (altitude 489 m) en 13H26 après
l'ascension du col de la Forclaz (1138 m) et celle du Roc de Lancrenaz (1666 m).
Une dernière pente de 17% pendant 2 Km
Du
pied de la Forclaz au Roc de Lancrenaz, 1200 m de dénivelé en 12 Km. Donc une
pente de 10% qui s'achève (et achève les trailers) avec
deux Km qui s'élèvent de 345 m soit une dernière pente de 17%.
"Celle-là, elle est terrible" se souvient Mathieu. Vers le sommet le terrain caillouteux se dérobe sous les semelles. Les concurrents eux ne peuvent se dérober sous le cagnard qui les accable.
Sa vitesse moyenne a beaucoup chuté. Il lui reste encore à se hisser jusqu'au Mont Baron (1297 m).
" C'est revenu, j'ai retrouvé mes jambes. Il a fallu attendre le Km 70 avant que je retrouve un peu ma forme. J'ai réussi à me ravitailler normalement. J'ai retrouvé le goût de courir. J'ai fini sur un très bon rythme, mais c'était trop tard pour rattraper le temps perdu."
Mais comment Mathieu s'y est-il pris pour tenir mentalement pendant ces 25 Km de défaillance ?
"Je regarde autour de moi et je constate que tout le monde est à peu près dans le même état. J'étais moins bien. Je me mettais derrière une personne et j'essayais de la suivre à son rythme. Et je m'efforçais de discuter à droite à gauche pour tâcher de retrouver l'envie de courir. On se motive les uns les autres. À certains moments des coureurs sont bien et d'autres pas. Après c'est l'inverse. On se motive comme ça. J'étais très bien physiquement. C'est juste la tête qui m'a lâché. C'est tout. "
Une erreur de ravito payée cash
A l'arrivée, Mathieu se sent déçu de sa course. Il espérait terminer en 15 heures. Il franchit l'arrivée en 605ème position dans le temps de 17H14'29".
Passé en dessous de ses objectifs de temps à Doussard (Km 44) il a, selon son expression "payé cash son erreur de ravitaillement. "
Plus que le bonheur d'en avoir terminé d'une épreuve géante, Mathieu retient surtout la déception d'un chrono final qu'il espérait meilleur.
"Je m'étais vraiment entraîné pour réussir un bon temps. La déception prime. Mon père m'a suivi en voiture sur les points accessibles en voiture. Il me remotivait."
Mathieu connaissait un peu le coin. Il n'était pas novice sur les très longues distances puisqu'il avait déjà couru la CCC à Chamonix (101 Km).
Néanmoins, il n'est pas blasé :
"Quand on arrive en haut avec le soleil, les paysages sont magnifiques, avec les sommets, le Lac d'Annecy, les sommets derrière."
De la neige ?
" Il en restait un peu sur les sommets, mais ça allait, relate-t-il. La veille de la course une petite avalanche a obligé les organisateurs à modifier légèrement le parcours. "
Conclusion
" J'ai vu sur le site du club que Cédric aussi était déçu de sa course. Je me suis dit que ce week-end tout le monde est déçu."
Ne soyez pas déçus, les gars. Le club a de quoi être fier de vous. Quoique vous en disiez, vous avez très dignement porté nos couleurs. Si vous n'avez pas atteint vos objectifs cette fois, vous avez appris et cela vous sera utile lors de vos prochaines sorties.
Des photos de Mathieu à la Maxi Race
Le palmarès de Mathieu, la carte de la course, ses temps de passage
le profil de la Maxi Trail mètre par mètre
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