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Philippe Prost, il a eu très chaud
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3 Juillet 2016 - Jean-Paul Gallot
Philippe Prost, il a eu très chaud

" Samedi 24 juin, il a fait très très chaud " se souvient Philippe.
Et ça tombait mal, parce que ce jour là, plus de 80 Km l'attendaient dans les parages du Mont Blanc.
Il raconte en exclusivité ici pour toi.

À ton tour, 

Chère lectrice, cher lecteur, cher tout en vacances ou bientôt je te le souhaite en tout cas,

de suer sang et eau. Avant de lire la suite, jette un coup d'œil sur la carte

et sur le profil du parcours

N'oublie pas ton bonnet et tes gants parce que tu vas frôler les 2500 mètres d'altitude. Sois prudent et rappelle-toi que les chamois et les marmottes te regardent.

Silence et respect maintenant : Philippe narre sa montée au calvaire.

" Nous sommes partis à 4 Heures du matin, il faisait déjà près de 20°C à Chamonix. Nous avons compris vite que la journée serait difficile.

Sur mon plan de course, je franchis la première ascension, La Flégère  dans le temps que je m'étais fixé, une minute en dessous, je n'étais pas parti vite.  La descente s'est faite pendant 3 Km dans la neige. La neige était brassée, ça glissait, mais il y avait moyen de rentrer un peu le pied dedans.

Ensuite on montait La Tête au Vent avec un partie très très technique : beaucoup de cailloux, de rochers, des sauts de rochers, des dévers, des passages sur des névés, du chemin très accidenté, pas forcément très dénivelé. Il n'y a pas un kilomètre où il soit possible de courir relâché. C'est vraiment du sentier très compliqué. Malgré ça, je ne me suis pas affolé. J'avais de bonnes sensations.

Pour la descente, même chose. Nous étions un groupe de trois ou quatre et nous l'avons gérée bien comme il faut.

Au premier ravitaillement se trouvaient mes suiveurs, Joël Murgue, Richard Peyrard et mon père. Temps de passage, je passe pile-poil comme je veux. Je prends le temps de manger, de me ravitailler et puis j'attaque la deuxième ascension. Elle se fait en deux parties : première partie, 700 m de dénivelé jusqu'au chalet de Loriaz, en sous-bois. Pas de problème. Puis arrive la montée du barrage d'Emosson.

Une montée terrible à 30%. "

 Des gars avaient pris un coup de chaud : ils étaient posés au milieu du chemin

 " On a pris le soleil en pleine tête, dit encore Philippe. Sur cette montée là, je gagne dix places, mais absolument pas en accélérant. J'ai trouvé des gars posés au milieu du chemin. Ils avaient pris des coups de chaud.

Je me renseignais pour savoir comment ils allaient, parce qu'on doit assistance sur ce genre d'épreuve. Ils répondaient :

"J'ai pris un coup de chaud ".

Arrivé en haut du barrage d'Emosson, musculairement j'étais bien, sans crampes. Là, j'ai retrouvé mes accompagnateurs. J'étais toujours à peu près dans mes prévisions de temps de passage.

Au deuxième ravitaillement, j'ai mangé du salé, des choses à base de jambon et fromage, j'ai bu de la Saint-Yorre dégazée, puis je suis reparti pour la descente.

 Un plaisir modéré

 Une descente avec des passages extrêmement techniques avec des chaînes type via ferrata, courir sur des éboulis, des cailloux qui bougent. Là j'ai pris un plaisir disons ... modéré ! Après une première partie très technique sans beaucoup de plaisir, la deuxième partie de la descente en sous-bois s'est montrée plus sympa.

Ensuite, on arrive au Châtelard en Suisse. C'est la mi-parcours.

À ce point, contrôle du matériel obligatoire vu que c'est une épreuve très exigeante.

 On nous fait ouvrir les sacs

 Il faut avoir un coupe-vent, un téléphone portable, une couverture de survie, des réserves d'eau et des piles de rechange pour la lampe frontale car certains terminent à la nuit.

 Des papillons devant les yeux, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait

 Puis on a attaqué la troisième ascension, sur quatre, celle du Plan des Reines. Dans la partie en sous-bois, impeccable ! Il faisait frais, j'étais bien. Il y avait même un petit ravitaillement où j'ai pris le temps de me réhydrater. Puis, deux kilomètres plus loin, je n'ai pas compris ce qui m'arrivait. On est sortis dans un alpage et d'un coup j'ai senti la chaleur me tomber dessus. D'un coup, je ne me suis pas senti vraiment bien.

Une fringale, on la sent venir, mais là je n'ai rien vu venir. Ça ne me faisait vraiment pas comme une fringale. J'ai pensé qu'il fallait que je boive. On courait sur la neige. Je suis arrivé sur un grand névé, et d'un coup la réverbération du soleil sur la neige, je me suis mis à avoir des papillons devant les yeux. Je me suis remis à boire et j'ai commencé à vomir. J'ai tenté de me réalimenter, ça ne passait pas. J'avais des pertes d'équilibre. Je me trouvais à deux kilomètres du sommet de la dernière ascension.

 Je me suis dit : "Il faut arriver ".

J'avais vu beaucoup de gars abandonner. Tant bien que mal je suis parvenu au sommet. J'ai senti que ça n'allait pas. Je marchais tordu. J'avais pris une grosse insolation. Arrivé au sommet, j'ai appelé Joël, mon père et Richard. Ils m'attendaient au ravitaillement sur l'autre versant dans la vallée. Je leur ai expliqué :

- J'ai pris un gros coup de chaud. Je prends vingt minutes pour me poser en haut voir si ça repart.

 Joël a rebroussé chemin pour monter m'attendre

Je suis resté vingt minutes. J'ai essayé de manger. Je vomissais tout ce que je mangeais. J'ai compris que c'était fichu. Je suis descendu péniblement à pied. J'ai rencontré Joël à mi-pente. Il m'a accompagné en descendant. Il s'est rendu compte que ça n'allait pas bien. Près du ravitaillement, il y avait un bachat (abreuvoir pour les animaux). Je me suis presque plongé dedans. Je me suis mouillé les bras, la nuque, etc. Là, choc thermique. Quand je me suis relevé, j'ai carrément failli tomber. Mon  père m'a dit :

- Tu ne repars pas, il n'en est pas question.

J'aurais pu repartir, parce qu'au point où j'ai abandonné, j'avais jusqu'à 21 heures pour passer. Or il était 13H30. J'aurais pu me dire je dors pendant quatre heures et après je repars. Mais, en vérité, ça ne m'intéressait pas car j'étais venu pour faire un temps. Quand j'ai commencé à me sentir mal, je devais être 24ème sur 1200. J'étais vraiment dans mes objectifs. Alors, j'ai pris la décision de ne pas terminer. Je reste avant tout un coureur. Terminer en marchant, ça ne m'intéresse pas.

Le soir même, on a mangé quelque chose avec mes suiveurs. J'avais mal à la tête. Je n'attendais qu'une chose, dormir. J'avais mal à la tête, envie de vomir. Pendant le voyage de retour en voiture, à un moment j'ai eu envie de vomir. J'ai tenu, mais je ne me sentais vraiment pas bien.

Je ressens le besoin de me régénérer

Cinq jours plus tard, Philippe se sentait toujours " HS " selon ses propres paroles. Ce qui le console un peu c'est que sur 1200 partants seuls 525 ont rejoint l'arrivée, soit environ 44% d'abandons ! Il n'a pas encore recommencé à courir.

 " Je ressens le besoin de me régénérer, précise-t-il. Je vais me prendre quinze jours à trois semaines sans faire grand chose. Ma prochaine course c'est fin octobre, le trail des Templiers à Lyon.

Là où je me sens un peu frustré, c'est que le lendemain je ne ressentais pas de courbatures. J'étais préparé. Avant d'abandonner j'avais parcouru plus de 60 Km et 5000 m de dénivelé. Il me restait encore 20 Km et 1500 m de dénivelé. Musculairement j'étais bien.

Ça m'a rappelé un marathon de Lyon couru avec Christophe

Chez nous, je n'ai jamais pu m'entraîner avec la chaleur. Je n'ai donc pas pu m'habituer. J'ai eu une grosse insolation.

Ça m'a rappelé un Marathon de Lyon qu'on avait couru, Christophe Margerit et moi. On avait fait une sortie ici sous la neige. Arrivés à Lyon, il faisait 25°C au départ. Tout le monde était passé à travers.

Les causes : le delta thermique et l'alimentation. Les coureurs s'abreuvent plus mais l'organisme n'a pas été habitué. rapidement l'alimentation solide sature de sucre.

Ce phénomène, on n'a pas pu le travailler. Ça nous a tous un peu surpris. Certaines nationalités comme les Espagnols étaient mieux préparés à ce genre de conditions. Beaucoup de Norvégiens ont pris le départ. J'en ai doublé un avant mon coup de chaud. Ils m'ont semblés un peu perturbés par les conditions.

 Une course excessivement difficile où il n'est jamais possible de récupérer

  Je ne m'attendais pas à ça. Même les parties annoncées sans trop de dénivelé sont tellement rocheuses, techniques, qu'il n'est jamais possible de récupérer. Les descentes aussi sont très techniques. C'est une course très exigeante.

Ce que j'en retiens, c'est qu'il faut absolument aller courir sur le parcours, faire les parties difficiles. À défaut d'une reconnaissance du parcours, il faut vraiment aller courir dans les Alpes, faire de grandes ascensions avec beaucoup, beaucoup de pente et de passages techniques. J'avais fait un week-end dans les Alpes. Ça ne suffit pas. Le mieux, ce serait d'y partir une semaine en vacances et de faire de la randonnée, un peu de course pour s'habituer aux grosses pentes. Parce que dans les pentes du Mont-Blanc il est impossible de courir. Ou alors avoir eu l'occasion de s'entraîner dans des conditions un peu difficiles.

 Je ne suis pas sûr qu'on puisse appeler ça de la course à pied

 Malgré tout, cela reste une belle course. Certains l'ont finie en 24 heures (soit une moyenne de 3,3 Km/H) ce qui en montre bien la difficulté.

Les parcours sont magnifiques avec les paysages. Mais pour moi, on se trouve quand même à la limite de la course à pied parce qu'on ne court pas beaucoup. Dans les côtes, on ne court pas, ce n'est pas possible. Pendant la dernière descente, j'étais malade, j'ai marché. Normalement j'aurais dû être doublé par des dizaines de personnes. Je n'ai perdu que sept places. Beaucoup de concurrents ne courent pas, ils marchent, tout le temps. Ils marchent. Ils s'arrêtent aux ravitaillements pendant vingt minutes pour se ressourcer. On est vraiment à la limite de la course à pied. Il faut voir ça comme une aventure, un défi. Je ne suis pas sûr qu'on puisse appeler ça de la course à pied. "

L'UTMB est plus long mais moins dur

Contrairement à l'UTMB où les inscrits sont sélectionnés selon un système de points pour les coureurs ayant terminé préalablement des courses qualificatives, aux 80 Km du Mont Blanc il n'est pas nécessaire d'avoir fait ses preuves sur d'autres trails pour avoir le droit de s'inscrire. Simplement, les candidats totalisant un certain nombre de points à l'indice ITRA* (International Trail Running Association) sont pris d'office, afin de prioriser les concurrents de bon niveau. Philippe entre dans cette catégorie. Les autres sont choisis par tirage au sort. Au Mont Blanc, 4000 prétendants se sont manifestés pour seulement 1200 retenus.

Pour Philippe, " l'UTMB est plus long (170 Km) mais moins dur que sur le 80 Km du Mont Blanc, où la difficulté est très condensée. "

* INDICE ITRA

Mon premier abandon

 " Depuis que je fais de la course à pied, c'est mon premier abandon, même à vélo je n'abandonnais jamais, commente Philippe. J'étais vraiment parti dans l'idée d'aller au bout, mais en réalisant un objectif. Après ma défaillance, j'aurais pu m'arrêter cinq heures, dormir, repartir et terminer dans les délais. Mais franchement, ce n'est pas ce que j'étais venu chercher.

 Comme un interrupteur

 Plusieurs jours après, Philippe n'a toujours pas récupéré. Continuer coûte que coûte aurait pu lui coûter, justement, pour sa santé.

" Je me suis demandé à quel prix j'allais finir dans un chrono sans intérêt, pour ensuite connaître une récupération très longue. Ce serait aussi risquer une blessure car aller sur des sentiers de montagne, avec des ravins en ne possédant  plus toute sa lucidité, c'est dangereux. En fait, je ne me suis pas posé la question longtemps. Au ravitaillement, j'ai compris que ce serait compliqué. Le soir encore, j'avais très très mal à la tête. Je ne regrette vraiment pas d'avoir abandonné.  

Je n'avais jamais connu cette sensation : passer du stade où j'allais bien, j'arrivais même à recourir dans la côte sur certaines portions, jusqu'au moment où, d'un coup, comme un interrupteur, ça m'est tombé dessus. Je n'ai rien vu venir.

Parfois on se dit "Je vais lever le pied parce que je me sens un peu fatigué". Mais là, ça m'a séché, ça m'est vraiment tombé dessus. "

 Ce genre d'épreuve, je n'en ferai pas ma spécialité

 Je ne regrette pas d'être allé au Mont Blanc et il n'est pas dit que je ne m'y représenterai pas. Je n'aime pas rester sur un échec. Mais, ce genre d'épreuve, je n'en ferai pas ma spécialité."

 ICI, un article du journal L'EQUIPE.

Mais après une telle épreuve, et avant cette lecture supplémentaire,

Chère lectrice, cher lecteur, cher peut-être tout épuisé avant le début des vacances,

tu as sûrement besoin d'un temps de réflexion, comme Daniel et Jöel, les deux ravitailleurs :

Etant données la chaleur ambiante et la menace de pépie imminente, ils  n'ont pas fléchi, ils ont réfléchi et agi.

Ils se sont rafraîchis aux " Vignes de Féchy "  vin de pays d'Allobrogie, Chardonnay joli.

Si cela te tente, lecteur assoiffé et gourmet, tu peux toujours te renseigner à la source en cliquant là, sur les grains dorés du Chardonnay    
 

Mais attention, avec modération, ne va pas abuser des bontés de Bacchus. Quant à moi, il est temps que je te lâche la grappe.

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RDV marche nordique

MARCHE NORDIQUE :


- Mercredis à 17h, séance stade Mazel.



 N'oubliez pas les bouchons indispensables à la pratique sur la piste.

  Pour les personnes qui démarrent, prêt de bâtons possible.

Samedi 16/11:
Rendez-vous 9h30 parking du Beauvoir.
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Mise en vente de tee-shirt d'entrainement aux couleurs du club.
Pour en savoir plus...rubrique "boutique " colonne de gauche










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