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Philippe Zotos, mari de Nelly, kiné, ostéopathe, accompagnateur mais aussi participant à l'Ultra trail di Corsica ( Restonica ) 2016 parle de la course de Nelly et de la sienne, de leur récupération après l'effort. Il livre les secrets de la préparation qui a hissé Nelly sur le podium ( seconde place au scratch et 1ère vétérante ).
" Nelly a très bien géré sa première ascension. Elle a démarré vraiment cool, vraiment en dedans. Elle a su rester sage sur les parties les plus roulantes où elle aurait pu accélérer un peu plus. Elle s'est quand même bien engagée dans les descentes. C'était parfait. À partir du 32ème Km on est vraiment passé en mode ultra. On a préféré laisser partir la première alors que ça faisait 30 Km qu'on la suivait. On a préféré la laisser partir parce qu'on s'est aperçu qu'elle avait un niveau largement au dessus. Elle était très très facile dans les parties montantes. Il valait mieux la laisser aller et rentrer dans notre rythme propre.Tout le long du parcours Nelly a très bien relancé chaque fois qu'il fallait repartir, recourir, sur les portions de plat. Tout ce qui était " plus facile " elle l'a très bien géré.
À part cette petite erreur alimentaire avec cette saturation du goût sucré, elle était dans les temps de course. On était parti sur un temps de course de 24 H à peu près. Mais quand on a commencé à voir la technicité du terrain, on s'est dit que ce serait difficilement jouable.
Si on enlève cette petite hypoglycémie qu'elle fait au 80ème kilomètre, elle a très bien récupéré puisqu'elle a su réagir pour reconsommer du sucre malgré la saturation en goût sucré.
La préparation à ce trail a commencé tôt dans l'année
Croyant avoir la 3ème derrière nous, ça nous a obligé à accélérer sur la fin. Nelly avait les ressources pour accélérer. Elle a mené son rythme du début à la fin. Elle m'a fait une course de championne.
La préparation à cet ultra
trail a commencé tôt dans l'année, dès janvier 2016. Elle s'est faite opérer
d'un ménisque le 21 décembre 2015. Ensuite,il a fallu
reprendre
la course à pied très calmement
sur janvier-février. On a refait des bases de vitesse. Et on a coché quelques courses pour monter crescendo en distance et en dénivelé. On a agrémenté de deux week-ends chocs à la montagne où l'on a travaillé l'endurance sur des sorties très longues. On a fait une sortie de onze heures en montagne, 50 bornes avec 3500 m de dénivelé, trois semaines avant. Elle a couru le trail de Saint-Jacques ( le 11 juin ), ce qui n'était pas prévu en prenant cela comme une sortie longue de préparation plutôt qu'une course. Ça a payé puisqu'elle l'a gagné. Ça a été la cerise sur le gâteau. En fait, on a suivi une progression depuis le mois de janvier : on a monté crescendo les distances, le dénivelé, la technicité. On a beaucoup travaillé les descentes pour travailler musculairement.
Le plus dur dans la préparation, c'est d'éviter les blessures
Pour cela, on prévoit les semaines d'entraînement mais on n'hésite pas à les ajuster si les sensations musculaires de sont pas là.
Sur le plan alimentaire,
Nelly est très au point. Mais, dix jours avant et selon les périodes, un peu
plus de protéines. Comme le trail casse beaucoup la fibre musculaire, il faut
un peu plus de protéines pour conserver la masse musculaire, ne pas la perdre,
ne pas la fatiguer, la régénérer. Les jours avant, on n'hésite pas à manger un
peu plus de protéines. On suit
un petit régime
dissocié dans les cinq jours avant la course
Durant les 48 dernières heures avant la course on mange plus de glucides à index glycémique bas ( quinoa, céréales complètes, voire du riz s'il n'est pas cuit trop longtemps ). Le but étant de ne pas stimuler la sécrétion d'insuline au niveau du corps. Et à J-5, J-4 et J-3, on ne mange que des protéines.
Pour moi, cette course n'a été que du plaisir
parce que j'ai pu suivre " ma tendre et douce ". Les seuls moments où j'ai pu être un peu dans le dur, c'est quand on est descendu dans les vallées de la Restonica et celle du Tavignanu où il faisait plus chaud. Etant sujet aux hyperthermies, à prendre des coups de chaud, je laisse Nelly aller devant à son rythme. Je diminue le mien, je bois beaucoup, j'attends que ça passe puis je la récupère.
On a bien géré le sommeil parce qu'on avait pu se reposer correctement en coupant professionnellement une semaine avant la course, ce qui n'avait pas été le cas l'année dernière. N'ayant pas la fatigue du boulot, nous n'avons pas eu de problème de sommeil. Sur la dernière semaine, il faut lever le pied niveau boulot et ne pas vouloir se coucher tard.
On boit, on boit, on boit !Les organisateurs disaient : " Elles sont dix filles à pouvoir jouer la gagne " . Sur les dix filles, deux étaient nettement au dessus du lot dont une n'est pas venue pour cause de blessure. La deuxième, c'est la vainqueure de la course. Les huit autres filles avaient à peu près toutes le même niveau. La différence a résidé dans la gestion de l'effort et de l'alimentation. Là, Nelly a été parfaite, elle a été au dessus de ses concurrentes. La troisième, qui avait terminé deuxième l'an dernier, a éclaté. Les autres filles aussi.
Quand nous sommes partis de Corte à 23H30 il faisait très chaud, le thermomètre affichait 28°C. Nous avions fait une petite reconnaissance des cinq premiers kilomètres de montée le lundi. Nous avions souffert de la chaleur et nous nous étions dit que dès le départ, dès le premier kilomètre " On boit, on boit, on boit ! ".
48 heures après, on marche normalement
On n'a pas arrêté de boire. On a tellement bu qu'on s'est arrêté je ne sais combien de fois pour se soulager la vessie. On s'était dit : " Si on urine, c'est qu'on est suffisamment hydraté ". On était plutôt content d'être obligé de s'arrêter pour cette raison. Ça montrait qu'on ne tapait pas dans notre réserve hydrique. On a pu trouver facilement pour boire : des rivières par exemple, etc. Ayant bien bu dès le départ, on n'a pas souffert de déshydratation ce qui a permis de tenir le rythme jusqu'au bout.
En résumé, à part cette petite hypoglycémie du 80ème Km, ça s'est déroulé comme sur des roulettes. On a été dans le rythme du début à la fin. Quand il fallait accélérer, on pouvait accélérer. Musculairement, 48 heures après, on ne boîte pas, on marche normalement. On n'a pas de douleurs excessives. On sait qu'il faut se reposer pendant dix jours, qu'il y a quand même des impacts du point de vue articulaire. Mais s'il fallait aller refaire un petit footing, pas de problème, on irait en refaire un.
La préparation s'est bien passée, tout s'est bien passé.
Rando, piscine et plage pour se délasser
En rigolant, je disais à un copain : " Chut ! il ne faut rien dire, mais on est en pleine forme. "
Pour se délasser on fait des randos, un peu de piscine, un peu de plage et l'on ne reprendra la course à pied qu'à partir de mardi prochain ( NDLR : le 19 juillet ).
L'Ultra Trail di Restonica (108,4 Km / 7200 m D+ )
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