Philippe Zotos, de même que Mathieu Guignand et Philippe Prost, se prépare pour l'Endurance Trail  des Templiers (100 Km D+4910 m) le vendredi 21 octobre .

Afin de bien rôder ses chaussures  à l'idée de se coltiner 100 bornes, il avait programmé ce qu'il nomme un " week-end choc ",  50 Km samedi et 30 Km dimanche. Samedi, il s'est présenté sur le parcours dénommé les Crêtes au Boulieu Trail à Boulieu-les-Annonay 53 Km D+ 2100 mètres ( sur sa montre Philippe a même enregistré 2200 mètres de dénivelé ) course qualificative UTMB 2016.

" C'est une course que je n'avais pas programmée, explique-t-il. J'avais prévu de faire une sortie longue dans le secteur de Monistrol. Comme j'étais tout seul à courir, j'ai regardé s'il n'y aurait pas quelque chose de prévu dans le coin. "

Et c'est ainsi que trois jours avant Philippe s'inscrit pour Boulieu distant d'une bonne soixantaine de Km de Monistrol, façon de tester où il en était de sa préparation en effectuant une sortie un peu rythmée et bonne occasion pour courir avec d'autres personnes.

" C'est un trail convivial, assez sympathique dans un petit village (NDLR : 2000 habitants) atteste Philippe. Les bénévoles sont super sympas, ça tchatche beaucoup. Vu que c'est un pays vigneron, je suis reparti avec une bouteille de Crozes-hermitage, comme chacun des trois premiers.

Le circuit s'avérait un peu piégeux parce que très roulant en fait, avec très peu d'endroits où l'on ne courait pas. C'était de la course à 98% sans jamais de grosse montée bien raide qui oblige à marcher.

Une ambiance de Moyen-âge

C'est un coin que je ne connaissais pas du tout, vraiment très  joli avec des passages en forêt qui font un peu bizarre. D'un coup ça donne l'impression que la nuit tombe tellement la forêt est dense, avec des gros cailloux bien noirs et bien glissants. Une ambiance comme celle de certains vieux films sur le Moyen-âge dans un milieu de forêt noire assez présent. Assez sympa. Comme le parcours emprunte les crêtes, c'est une alternance de paysages. De temps en temps ça se découvrait et l'on avait une superbe vue. Puis on prenait la pluie sur la tête et du coup on ne voyait plus rien.

Un départ prudent

Le parcours en lui-même se divise en trois parties : les 24 premiers Km conduisent du côté de Burdignes.  Ils montent pratiquement tout le temps avec 1400 m de D+ soit pratiquement les 2/3 du dénivelé.

Ensuite vient une grande descente jusqu'au 35ème Km, très très longue.

Pour la troisième partie, une grosse montée, certainement la plus difficile. Elle attaque au 37ème Km. Puis on redescend dans la vallée avec des petits faux-plats montants, des petits faux-plats descendants durant à peu près les douze derniers kilomètres.

J'étais parti comme pour le départ de l'Endurance Trail. J'ai effectué un départ prudent puis un peu rythmé, allure marathon, pour ne pas me griller, et comme ça jusqu'au premier sommet, aux 24 Km. Après, j'avais décidé de récupérer calmement  la descente et de terminer au plus vite à partir de la dernière bosse ( 37ème Km ). Du Km 37 au Km 53 j'ai terminé à fond. J'ai réalisé le troisième meilleur temps sur cet intermédiaire.

J'ai constaté que le travail effectué en préparation s'est avéré payant. J'ai pu faire un démarrage assez rythmé mais sans me mettre dans le rouge, ensuite récupérer et terminer le plus vite que possible. "

Quel genre de préparation avais-tu suivie ?

" J'avais attaqué fin août avec un travail un peu à la Philippe Prost, un travail de vitesse, de VMA ( Vitesse Maximale Aérobie ), VMA longue surtout. Puis j'avais alterné des sorties en vitesse de VMA longue avec des sorties de vitesse marathon. À cela s'ajoute le travail de côte que j'aime bien faire habituellement tout seul, trois séances plus spécifiques sur la totalité. "

Classé 3ème sur 71 arrivants ( 1er vétéran ) à Boulieu ICI le classement, Philippe avait prévu de participer au trail de 32 Km de Saint-Maurice -en-Gourgois  suite à la sortie de 50 Km de la veille pour jauger ce qu'il avait dans les jambes.

À peine descendu de son podium ardéchois, le voilà dans les Monts du Forez. Il raconte sa deuxième équipée :

Un trail de sanglier

" Sur les 15 premiers kilomètres, j'ai démarré comme je l'avais fait à Boulieu, c'est-à-dire à bonne allure mais sans me mettre dans le rouge. Et puis j'ai refait à peu près pareil, 10 kilomètres plus cool. Saint-Maurice-en-Gourgois, c'est quand même un " trail de sanglier " avec des monotraces, des petites ravines. C'est très exigeant musculairement, beaucoup plus que Boulieu. Boulieu c'était vraiment un trail de course. Saint-Maurice-en-Gourgois, c'est véritablement un trail musculaire. Il faut bien travailler la relance, ne pas hésiter à marcher dans les montées pour pouvoir relancer derrière. Il comporte des monotraces très techniques. C'est un trail complètement différent. Saint-Maurice-en-Gourgois m'intéressait parce qu'à l'Endurance Trail dans les gorges du Tarn ou les gorges de la Dourbie, c'est ce type de terrain qu'on affronte. Tandis que sur le Causse, on retrouve des pistes forestières très larges, un peu comme à Boulieu. C'est pourquoi j'avais choisi ces deux courses, Boulieu et Saint-Maurice, parce qu'elles me permettaient de travailler les deux côtés.

Les conditions de la course à Saint-Maurice ?

" Légèrement frais  le matin avec un peu de brouillard. Puis le soleil est sorti. On était bien. C'était super agréable. En plus, des copains sont venus me récupérer à dix kilomètres de l'arrivée. On a terminé les dix derniers kilomètres un peu plus rythmés, comme j'avais fait à Boulieu. J'ai constaté que je pouvais encore relancer. Finalement, ce week-end chic s'est très bien passé. "

Classé 17ème sur 95 arrivants ( 5ème vétéran ) en 3H25'13" au Trail Gargomançois     

Philippe achève ainsi son programme de préparation aux Templiers et pourra consacrer près de trois semaines pour récupérer et peaufiner la préparation.

" Mon programme est terminé à 98%, explique-t-il. Il me reste deux ou trois séances très spécifiques, des séances de vitesse, plus petites, plus courtes, mais en terme de volume, c'est fini. Les grosses sorties bien longues, c'est fini. J'aborde une phase descendante. J'aborde la phase de récupération et d'affûtage comme on dit dans le jargon. Je participerai peut-être aux 10 Km de Saint-Rambert dimanche en guise de dernière grosse séance de vitesse. Ensuite, ce ne sera que de la régénération musculaire. "

Le boulot est fait. Ne reste plus qu'à récolter.

Mes séances d'entraînement servent pour celles des autres

Mais au fait, le kiné qui peut préparer ses clients à l'effort sportif, comment agit-il sur lui-même ?