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Autour de La Tour
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23 Octobre 2016 - Jean-Paul Gallot
Autour de La Tour
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Toutes les courses pédestres présentent bien des points communs : des organisateurs qui s'emploient pour accueillir au mieux des concurrent(e)s venu(e)s faire le meilleur temps et la meilleure place que possible, ou ( se ) prouver qu'ils peuvent aller jusqu'au bout parfois sans beaucoup de dispositions mais une volonté tenace.
Ou bien, juste partager avec les autres ce qui s'apparente à une fête surtout si l'on se trouve accompagné par son ou sa chérie, sa famille, ses amis, etc. et qu'en prime le public applaudit et encourage jusqu'au dernier arrivant.

C'était le cas samedi 22 octobre pour la course de la châtaigne à La Tour-en-Jarez.

Le ciel s'étalait en bleu saphir autour d'un soleil presque aussi lumineux que le maillot de l'ACSM, l'air soufflait léger et frais, un peu traître mais pas agressif. Comment, dans ces conditions, ne pas avoir les baskets qui te démangent, 

Chère lectrice, cher lecteur, cher tout court,

quand la teuf des guibolles s'annonce aussi belle ?

Une fois garé ton véhicule en bas du village, surtout si tu viens juste comme spectateur, au premier coup d'œil tu comprends qu'il te faudra, pour gagner le cœur du village, le mériter avec ton propre cœur.

Des escaliers à perte de vue, mal camouflés par une indication rouge péremptoire

Accès village à pied

après avoir bataillé sur les marches de pierre, cheminé sur l'herbe soigneusement ratiboisée pour l'occasion, arpenté le trottoir engazonné de  la rue pentue, te voilà près de l'arrivée.

Dans la foule déjà dense, tu reconnais un visage connu des supporters Verts, Loïc Perrin capitaine de l'AS St-Etienne, fidèle de la course à la châtaigne. Il vient tous les ans.

Soudain on t'écarte. Il faut céder le passage pour la dernière course des jeunes. Leur groupe maigre se débarrasse sans mal d'une chicane arrangée juste après leur ligne de départ. Les plus grands sont devant. Au contraire des photos de groupe.

Une fois les jeunes semelles envolées, je prends le chemin à l'envers pour me rendre auprès de la ligne de départ des grands puis de là au dévers du sommet de la Bardonanche où je pourrai photographier la course à son premier Km le soleil dans le dos.

Les feuilles de cotinus se font une flambée de carmin

Me voilà dans la campagne. Des chevaux s'appliquent sur l'herbe rare d'un pré qui leur offre une agréable vue sur des collines et un lotissement de l'Etrat. Mais la vue, pour le moment, ils s'en soucient moins que de leur premier hennissement. Ce qu'ils voient c'est que pour gratter leur pitance, il faut s'échiner tout autant qu'un coureur débutant pour s'affranchir de la côte qui conduit du village de La Tour jusqu'à leur enclos.

Une plaque de rue indique " chemin des châtaigniers ". Au moins les trailers sont sûrs de ne pas s'être trompés de route.

Les feuilles d'un cotinus se font une flambée de carmin dans un chemin montant où les cracks du peloton avalent la pente d'une sévère montée.

On entend bien distinctement les bruits au loin, comme avant la civilisation férocement motorisée, celle où les hurlements mécaniques écrasent les sons de la vie. Une vache meugle à la pâture. Un chien aboie quelque part.

Ça va les filles ?

En face, un commissaire de course du 7,5 Km posté entre Vivert et Peymartin. Au passage d'un petit groupe féminin, il crie :

- Ça va les filles ?

Je n'entend pas de réponse. Je suis bien trop loin. Leur murmure s'est dissous dans le lointain.. Elles poursuivent imperturbables. Ça va pour elles.

Quelques spectateurs cyclistes se sont collés à la cime de la première grimpette. Ils attendent le passage du 12 Km qui s'annonce.

Quand il se pointe, je photographie Yann. Un moment plus tard, sac sur le dos, je me glisse dans le tricotin bariolé des bipèdes dossardisés. Je veux me rendre à la Croix de l'Orme. Ce lieu-dit se trouve à 1,2 Km d'ici. Là, je reverrai les premiers sur leur retour et les enfermerai dans la chambre numérique de mon réflex.

 Bizarrement accoutré en jean et chemise, Asics aux pieds, un sac de 4 kilos sur le dos, je marche un peu.

Une voiture à l'abandon sans doute volée, squatte l'entrée d'une prairie, sans plaque, une vitre cassée, le pare-choc incomplet. Elle tourne le dos à la maison forte de Vivert que j'aperçois en arrière-plan.  Le rétroviseur droit du véhicule est relié à un piquet par une ficelle bleue... 

Un trouble étrange...

J'oublie la carcasse automobile et je me prends à courir avec la troupe après avoir rangé mon coupe-vent dans mon sac . Pas entraîné, peu apte aux réjouissances pédestres dont je suis écarté de longue date, je constate vite que je me trouve contraint de doubler sous peine de retenir ma foulée. Le chemin herbeux-terreux est assez large pour la colonne passablement étirée par la grimpette et l'allure impérieuse de la tête de course.  Je double un petit groupe, ce qui me ménage un espace de quelques foulées derrière le précédent. Puis je butte sur ce dernier. Je double encore. Miracle !  Je retrouve des sensations que je croyais perdues à jamais. Un trouble étrange m'envahit. Je sens ma gorge serrée. Ça viendrait pas du col de la chemise, des fois ? Je vérifie. Non, il reste de la place autour du cou. Bizarre... Heureusement,

 En course, pas besoin de parler

Coudoyant dans le troupeau chamarré, l'œil fixé au sol pour poser le pied au bon endroit à chaque pas, la respiration synchronisée avec les foulées, je côtoie mes frères humains trottineurs. Ils dosent leur effort et savourent leur plaisir. Je leur en pique un peu. Beaucoup en vérité. C'est comme le feu. On le communique sans le perdre.

Nous croisons un concurrent. Il rentre en marchant. Une blessure, assurément. Sa déception aussi, je la partage volontiers. Ça ne lui apporte rien parce qu'il n'en sait rien. Et de toute façon, ça ne le guérirait pas. Mais nous sommes de la même espèce.

Mes aïeux, quelles émotions !

Vient une légère grimpette. Au moment où elle l'a franchie, la tête de course ne s'en est même  pas aperçue, mais dans mes pattes mal déliées, elle cogne. Je cesse de courir. Je rétrograde en mode marche rapide. Trois personnes me doublent. Dès le plat revenu, je les repasse naturellement. Nos pas vont se séparer. Ils tournent à gauche pour descendre sur Peymartin. Je tourne à droite pour monter sur la Croix de l'Orme ( un lieu-dit de la commune de la Tour ). C'est à 100 mètres du croisement.

Mes aïeux, quelles émotions ! Parce qu'en plus de l'excitation de la trottine imprévue, je foule la terre de mes ancêtres. Mon arrière-grand-père avait émigré de Sorbiers à Peymartin pour  installer sa famille et sa ferme. Mon grand-père s'est plus tard  déplacé de quelques centaines de mètres jusqu'à Vivert  où mon père est né. Tous paysans. Ça fait un bien fou de sentir ses racines là, bien sous ses pieds.

Pardon,

Chère lectrice, cher lecteur, cher tout court,

de cette digression personnelle inhabituelle. Je reviens dare-dare à la course de la châtaigne.

Un fourgon de secouristes est posté à la Croix de l'Orme.  Pour le moment, RAS.

Deux coureurs s'amènent à l'envers de ceux qui m'ont quitté. Ce sont deux rescapés du 7,5 Km. Daniel, 64 ans, accompagné par son fils Jérôme, 30 ans. Daniel souffre dans la montée de Peymartin à La Croix de l'Orme. Il a décidé de tenir bon, quoiqu'il arrive. Les muscles font mal, le souffle ahane mais le regard et le visage du sexagénaire demeurent fermes et annoncent qu'il ne renoncera pas. Comme les 190 autres finisseurs, il sera en droit de dire " Je l'ai fait ".

Les enfants se bouchent les oreilles 

Un quad démarre sur le circuit. Les enfants se bouchent les oreilles près de la table de ravitaillement.

De longues minutes plus tard, l'homme de tête se présente, cerclé de rouge et blanc. C'est Florent Derail du Coquelicot Saint-Etienne. Son avance est telle qu'il ne peut plus être rejoint. Il arrivera avec 1'45 d'avance sur le deuxième qui ne finit que 7 secondes devant le troisième. Ils ont dû se tirer une sacrée bourre, ces deux là !

Dans un grand pré, sur le versant d'en face, des grosses taches blanches au soleil. Un troupeau de charolaises en plein travail.

À la suite des douze premiers, Yann franchit le virage de la Croix de l'Orme. Je le compte treizième.

Je cavale tant bien que mal en direction de l'arrivée. Il doit me rester deux kilomètres. Déjà les coureurs longent le bois des châtaigniers.

Un autre  troupeau bovin. Seuls les barbelés nous séparent. Des salers au poil acajou, une " croisée " Charolais x Montbéliarde, un taureau, paisible à l'écart. Une belle Aubrac s'approche de la clôture. Les yeux coquettement parés de rimmel de chez Vach'La Bell célèbre marque cosmétique bovine. L'élégante génisse peut se dispenser d'aller chez  " C'est Fort Rat " pour se mettre le sourcil en beauté.

Il est libre Max

Le centre du village est bondé. De spectateurs. De coureurs qui terminent le 12 Km. 

Parmi eux Maxime. Atteint d'une maladie génétique, handicapé depuis la naissance, son papa et un copain le poussent en joëlette ( NDLR : fauteuil de randonnée pour personnes à mobilité réduite ). Ils disputent  quelques courses pour lui.

" Il s'est bien marré " disent-ils.

" C'est un très très beau parcours. On s'est régalé. Le dénivelé était juste ce qu'il fallait pour passer en joëlette. Max s'est éclaté. C'est une belle course. "

Ainsi parle son papa, un Stéphanois que les pentes tourangeoises n'ont pas effrayé.

Les mots d'Hervé Cristiani chantent.

" Il est libre Max..  Il met de la magie mine de rien dans tout ce qu'il fait. Il a le sourire facile, même pour les imbéciles. Il s'amuse bien.... Il vit sa vie sans s'occuper des grimaces que font autour de lui les poissons dans la nasse. Il est libre Max... Y en même qui disent qu'ils l'ont vu voler. "

Trailer, quand tu en baveras pense, à ton amoureux ( se ), à ton époux, à ta femme, à tes enfants, à tes amis, à tes parents, à qui tu aimes...

Et aussi à Maxime et sa famille.

Alors, dans la tourmente de tes muscles harassés, souviens-toi que pouvoir te mouvoir par toi-même, c'est un des plus beaux cadeaux que la vie puisse t'offrir.

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  Pour les personnes qui démarrent, prêt de bâtons possible.


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