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Il m'arrive parfois,
chère lectrice, cher lecteur, cher(e) passionné(e),
de te narrer ici la course des uns ou des autres. Il se peut que tu apprécies.
Mais quand c'est l'acteur ou l'actrice qui raconte sa course... Ça devient du pur plaisir ! Elles ( ils ) ont vraiment de l'or dans les jambes et savent ensuite le couler en lingots de bonheur massif, non pas à ranger dans un coffre secret, mais à thésauriser en le partageant avec tous tes amis, tous tes réseaux et la terre entière.
Nelly Zotos a arpenté le Larzac. Elle s'est mise sur son 36 Km, malgré une opération pas encore très ancienne au genou.
Une dernière chose avant de
céder la parole à Nelly. La photo d'illustration de son texte n'est pas d'une
qualité exceptionnelle, photo de smartphone, mais le final de la course l'est vraiment,
lui.
Voilà un week end de 4 jours bien rempli que nous venons de passer à Millau et alentours, accompagnés de nos enfants, parents et amis...quoi de plus boostant!!!!
Plus raisonnable que mon tendre mari étant donné mes antécédents chirurgicaux du genou droit encore frais, je me suis donc inscrite sur une distance plus courte avec Nathalie et Christophe ROUPIE, sur les 36 kms et 1600 D+ du Marathon du Larzac...
Départ en voiture du camping L'hospitalet du Larzac à 6h du matin vendredi en direction de Montredon où le départ était donné à 7h. Il fait froid, 1 degré seulement et du givre sur le sol.
Nous arrivons vers 6h20 dans les premiers ce qui nous laisse le temps de nous échauffer (bonnes sensations au niveau des jambes) et de nous placer correctement sur la ligne de départ.
Comme d'habitude et peu importe la distance, je suis stressée. Je pense à Philippe qui est déjà dans sa course depuis presque 3 heures et j'espère que tout se passe bien pour lui.
Enfin, le feu vert est donné, à l'heure!
La petite musique ( de nuit ) de la course
Nous démarrons tous les trois ensemble sur un sol givré et sur un rythme correct, conseillé par notre coach, de 13km/h, rythme que nous allons garder sur une bonne partie de ces 9 premiers kilomètres où le dénivelé n'est pas trop important. Je prends un peu d'avance en côte, mais Nathalie me rejoint sur les plats, nous courons en accordéon ( NDLR : dès le début, la petite musique de la course gagne nos Monistroliennes ) jusqu'au premier ravitaillement à Pierrefiche Km 9. Christophe fait le chevalier servant avec sa dame. Nous ne nous arrêtons pas ni pour boire ni pour manger, nous avons tout ce qu'il nous faut sur nous, et les flasques sont encore bien pleines, vu le froid, nous buvons peu.
Nous rangeons nos frontales et quittons les coupe vents indispensables ce matin. Nathalie m'explique qu'elle a un peu de mal à trouver son souffle en côte, nous poursuivons au plat toujours sur un bon rythme.
On nous annonce 6ème et 7éme fille à Pierrefiche. Départ prudent!
Mon terrain de jeu
Nous entamons bientôt une portion sur laquelle je me fais un plaisir immense, un petit monotrace en balcon au soleil levant sur les Causses avec en vue les magnifiques vases, une nature au couleurs automnales splendide. Le terrain est un peu accidenté, racines, cailloux, plats, descentes, montées courtes, faux plats, ça va vite en dévers, bref, mon terrain de jeu, mais pas celui de Nathalie, que je distance à ce moment-là.
Un bon raidillon, tout le monde marchait
Je trouve un coéquipier de course de la région. Nous courons sur le même rythme, nous discutons, c'est très sympa. Il me suit sur plusieurs km à vive allure, et nous ne voyons pas le temps passer. Je lui demande de prendre le relais en tête au bout d'une bonne demi-heure de façon à réduire un peu mon effort. Nous doublons une fille (entorse de cheville ). Elle m'annonce " Bravo tu es 3ème ! " très surprise, d'avoir gagné trois places en peu de temps, j'imagine les avoir laissées au ravitaillement où je ne m'étais pas arrêtée... Effectivement...peut-être 5 mn après, dans un bon raidillon où tout le monde marchait, une jeune fille équipée de bâtons me double, le pas bien cadencé à l'aide de ces 2 jambes supplémentaires. PAF! à nouveau 4ème donc.
Je pense à mes enfants
Je garde ma trajectoire, pense à mes enfants qui m'attendent au prochain ravitaillement de Massebiau, et me dis que la route est encore longue, ne pas se griller tout de suite!
Je poursuis, et parviens à garder un rythme intéressant sans trop me fatiguer. De Massebiau à l'arrivée, je connais ! Nous avons repéré les 9 derniers Km la veille avec les enfants. Je sais qu'il y a une grosse bosse de 4 ou 5 Km dans laquelle Philippe m'avait prévenue :
" C'est dans cette côte que se joue le podium! " Je perds une guêtre, que je récupère et mets dans mon sac, et descente jusqu'au ravito de Massebiau où j'accélère un peu (j'adore les descentes un peu techniques, ça m'amuse!). À environ un kilomètre de l'arrivée, j'entends les enfants qui encouragent les coureurs. Je reconnais leurs voix : Loan, Gabin et Elian tout d'abord, puis un peu plus loin, les filles, Manon et Laurine.
Elian me passe mes bâtons
Ils courent à mes côtés, Elian me demande si je veux mes bâtons pour la dernière ascension ( je lui avais demandé de les prendre au cas où ). Je lui dis oui, je pourrais monter un peu plus vite. je suis alors toujours 4éme. A 50m du ravito, ma maman, qui est venue aussi m'encourager ( là alors une pensée émue pour mon petit papa défunt en mars qui veille sur moi, à chaque course. il est mon moteur! ), et mes beaux parents. Tout ce petit monde pour moi...joie ! Je passe le ravitaillement sans m'arrêter une nouvelle fois, j'ai suffisamment d'eau pour terminer. Après un petit signe et des petits mots aux miens, j'attaque la côte du Cad avec mes bâtons. Mon fils Elian me suit, et continue à m'encourager sans cesse :
- Allez maman, c'est bien, vas-y !
Un concurrent que l'on double m'envie et me dis
- Quelle chance d'avoir un soutien pareil !
C'est vrai! Il a été extra et m'a accompagné comme ça sur une grosse moitié d'ascension. D'un coup nous apercevons devant, appuyée sur ses bâtons, se hissant péniblement, une féminine que je n'avais encore jamais vue. Sourire complice avec mon fils, il comprend que je suis 3ème et donc sur le podium. Je lui dis alors de redescendre, que ses grands parents vont l'attendre. Il rebrousse alors chemin avec encore des encouragements
- Lâche pas maman!
Il m'a tellement boostée que ça ne craint rien je suis gonflée à bloc et n'ai qu'une envie, avancer, de plus en plus vite pour les retrouver à l'arrivée. j'arrive au dernier ravitaillement du Cad qui signe la fin de l'ascension, et je bois, cette fois-ci, un verre d'eau gazeuse car je sens une légère crampe débuter au mollet gauche. ( je n'ai presque rien bu depuis le départ, je ne bois pas quand il fait froid, c'est un tort! ) ← NDLR ← ici brouilleur d'écriture pour que Philippe ne puisse pas lire.
Je reprends la route et 500m plus loin je rejoins la deuxième féminine , une jeune grenobloise, avec qui je papote en descendant. Elle m'explique qu'elle court habituellement plutôt des 20 km et qu'elle souffre un peu d'un genou. Je lui propose que nous finissions ensemble, elle me remercie, elle est ravie ! Nous descendons d'un bon rythme (un peu moins vite que j'en ai l'habitude, mais tant pis!)
Nous continuons à tchatcher, traversons la grotte du hibou, comme des touristes, en nous émerveillant de la beauté du site. Je reste à ses côtés jusqu'en bas où une fois encore, à 1 km de l'arrivée, mon fan club est au rendez-vous !
- Allez maman, tu vas l'avoir, c'est super t'es deuxième, bravo !
Pourquoi ne pas l'avoir doublée ? J'étais heureuse, tout simplement
Et là je leur dis que j'ai décidé de finir avec elle, main dans la main nous gagnons la ligne d'arrivée, elle me remercie encore et encore de l'avoir attendue. Les enfants sont un peu déçus... je crois. cela ne change rien, je suis donc 2ème ex aequo. Le speaker m'interroge :
- Pourquoi ne pas l'avoir doublée?
J'étais très bien, j'aurai pu, mais elle était sympa, elle avait besoin d'un petit coup de boost. J'ai trouvé que c'était bien de finir avec elle, je n'avais rien à gagner de plus, j'avais, ma famille, mes amis, j'allais aller chercher mon petit mari, j'étais heureuse, tout simplement, heureuse de partager mon bonheur. Ce sont des petits moments simples, de bonheur parfait, qu'il faut saisir sans retenue.
Podium, soleil, amour....!!!
Un quart d'heure plus tard ma copine Nath et son mari, encore un bonheur (et je sais ce que c'est) de faire une course avec l'être aimé. Ils passent la ligne eux aussi radieux tandis que brillent les yeux de Laurine et Loan, leurs enfants.
Je remercie Philippe qui est, entre autre pour moi, aussi un coach vraiment à la hauteur. Je suis fière de lui sur cette course. Il a pu, pour une fois, se faire un programme et le suivre presque entièrement. Philippe s'occupe toujours beaucoup des autres, soucieux que tout le monde aille bien, que tout le monde se fasse plaisir, progresse...il a souvent tendance à se " négliger ". Cette fois il a réussi à s'occuper un peu de lui, et le résultat est là. Son travail a payé, j'en suis très heureuse. Il donne beaucoup dans tout ce qu'il entreprend, je trouve juste qu'aujourd'hui il récolte les fruits de son labeur.
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