L'air plutôt réservé, Mathieu Guignand ne fait pas de bruit. On n'entend guère plus que ses foulées. Pourtant, il vient de boucler un 100 bornes, L'Endurance Trail des Templiers. 

Au clan des cent-bornards ( ceux qui aiment courir sans bornes ) l'ordre des trailers de l'ACSM compte un fidèle de plus et pas débutant contrairement à ce que son allure discrète pourrait laisser accroire.

Quelques extraits de son " pieds-digree " :

·  605e (17:14:29) sur maxi-race du lac d'Annecy - tecnica maxi-race 2016 (84km)

·  118e (07:52:40) sur trail sainte victoire - trail Sainte Victoire 2016 (53km)

·  62e (04:46:35) sur techni'trail de Tiranges - ttt 24km 2015 (24km)

·  43e (12:11:49) sur grand trail du lac - 77 km 2014 (73km)

·  518e (21:15:42) sur ultra-trail du Mont-Blanc® - CCC® 2014 (101km)

·  557e (24:03:10) sur marathon du Mont-Blanc - 80 km du Mont-Blanc  2014 (82km)

·  35e (01:44:30) sur foulées de Drumettaz - foulées de Drumettaz-Clarafond 2013 (21km)

·  46e (06:25:44) sur Défi Vellave - Défi Vellave 2013 (50km)

mais aussi la Sainté-Lyon et quelques amuses-lacets tels les Etoiles de Gimmel ( 30 Km ), le Pilat Trail, le Pilat Night Raid Trail, etc.

" Je voulais faire l'Endurance Trail des Templiers en moins de 18 H et je termine en 17H42'28" ( 403^ième sur 944 ) " résume Mathieu.

" Parti plutôt en sous-régime, je voulais accélérer mais je l'ai fait trop tard, analyse-t-il. "

Le trail, pas un truc pour les amateurs de grasse-mat'. Le départ a été donné à 4H^1/4 le matin.  

" J'ai démarré doucement et au fil de kilomètres j'ai accéléré. J'étais capable de courir chaque fois qu'il y avait du plat ou de la descente, de relancer la machine.

Je n'ai pas eu de coup de barre, jamais je n'en ai eu marre."

L'alimentation ?

" Pour me ravitailler, je prends de la boisson, des barres énergétiques et surtout des aliments salés. Les jours précédents la course, je mange des pâtes, du riz et de la viande blanche. Sinon, je mange ce que j'ai l'habitude de manger pour éviter les surprises. "

Le 100 Km appartient à ceux qui se lèvent tôt. Et à ceux qui sont capables de le terminer de nuit. Courir de nuit ?

" Ce n'est pas un problème, certifie Mathieu. C'est une question d'entraînement. Il faut faire gaffe aux balises. Il faut lever la tête.  "

Le parcours est jalonné de balises fluorescentes attachées  aux arbres, visibles à la lumière.

Courir ou marcher ?

" Je marchais dans les côtes. La montée à Pierrefiche* ( NDLR : Pierrefiche du Larzac ) 

est bien pentue. Et la dernière montée au Cade aussi. Il faut forcer sur les cuisses.

J'utilise des bâtons pliables. Quand je n'en n'ai pas besoin, je les replie. Ce sont des bâtons à trois brins. Je peux les garder à la main, ils ne me gênent pas. Je suis entraîné à courir avec. "

Et le paysage  ?

" Il faut regarder, sinon, ça ne sert à rien. Les Causses, les gorges de la Dourbie, c'était vraiment magnifique. D'autant plus avec le soleil. Il a fait soleil tout le temps, avec des paysages à perte de vue. La journée, on pouvait courir en tee-shirt. Le temps était très froid de nuit, le matin et dès le soleil couché le soir. Il faisait vraiment froid la nuit. Matin et soir je mets bonnets et gants et je reste en short.

Comme je n'ai pas eu de coup de moins bien, j'ai apprécié cette course, avec ses paysages... L'organisation était vraiment top. "

Au programme de Mathieu maintenant, repos en attendant un autre ultra en avril : le trail du pas du diable, 120 Km.