Mercredi soir au Mazel, un petit groupe de sprinteurs se fait une belle séance de renforcement musculaire.

Dans le réduit sous le gymnase du Mazel éclairé par des lampes à minuterie qu'il faut régulièrement relancer,

Chère lectrice, cher lecteur, cher tous muscles,

Tu vas assister en photos à une séance qui n'est pas du cinéma et tu sauras pourquoi certaines filles prennent du poids.

Vus au travers du prisme des écrans, qui ne sont plus petits mais plats et vastes avec des zooms incroyables sur le moindre détail, les meilleurs sprinteurs mondiaux, européens ou nationaux affichent des airs décontractés plus ou moins naturels. Ainsi, le profane de l'athlétisme pourrait croire que ces champions n'ont atteint ces sommets que par leurs seules qualités innées. Tout leur viendrait aisément, sans effort.

Mais toi,

Chère lectrice, cher lecteur, cher tous muscles,

Tu ne t'y trompes pas. Tu sais que leurs mines cools ne sont qu'un affichage, de l'intox pour tenter de dominer psychologiquement leurs adversaires avant le départ. Ou pire, pour imprimer l'idée que leurs incroyables performances  sont totalement de bon aloi.

Le diable crèche dans les laboratoires

N'étant pas naïf, tu connais les cas désastreux jetés à la lumière des caméras qui ont révélé que tel ou telle extra-terrestre de la piste avait vendu son âme à Méphistophélès. Certains, la championne du 100 et 200 mètres Florence Griffith entre autres, ont rendu leur souffle au diable plus tôt que prévu initialement dans le contrat. Ou alors ils n'en avaient pas bien lu les petites lignes. D'autres, Ben Johnson, Marion Jones, Tim Montgomery, Tyson Gay, etc. se sont fait gauler et vivent déshonorés à tout jamais. D'autres encore, pour le moment plus rapides que les laboratoires de contrôle, font mine de courir la tête haute vers des records toujours plus improbables.

Mais malgré ces révélations scandaleuses, ces suspicions ignominieuses, tu n'ignores pas qu'en plus de qualités exceptionnelles, ces cracks ont bossé dur quotidiennement pendant des années.

Cependant comme tu ressens la pressante envie de respirer une grande goulée d'un air pur et vivifiant d'authenticité, tu vas observer le travail de nos sprinteuses et de nos sprinteurs.

Loin des officines  douteuses et des arrière-boutiques malsaines,

le soir après la lycée, la Fac ou la prépa, elles et ils se font les muscles dans l'anonymat et la persévérance.

Sans le flash indiscret du photographe égaré dans les couloirs blafards et souterrains du Mazel, personne, sauf eux-mêmes et leur entraîneur, ne pourrait se douter de ce labeur, sinon ingrat, du moins très exigeant. Qui imaginerait que les graciles et longilignes jeunes filles entrevues en survêt aux abords des stades, studieusement assises sur les bancs de la fac ou de l'école, se coltinent chaque semaine, pendant 3/4 d'heure, des haltères de 70 Kilos et s'imposent des exos de malade au banc de muscu, animées d'une incroyable motivation ?

Les fractions de secondes qu'elles vont gratter sur le 60, le 100, le 200 mètres, les secondes arrachées à l'épouvantable 400 mètres, elle ne les auront pas achetées via le canal suspect de filières pseudo-médicales véreuses.

Elles s'astreignent régulièrement, aux exercices de squat avec haltères. Ainsi le soulever de terre pour travailler les fessiers, les ischios et le dos.

- Attention à ton dos, recommande l'entraîneur. Ne descend pas trop bas. Descends doucement, retiens sur la descente. Je descends tranquille... et je pousse. Je descends doucement... et là, j'accélère pour remonter, recommande-t-il.

Au squat encore, on travaille les mollets en plaçant une barre de bois sous la plante des pieds, les épaules chargées de 50 à 70 Kg, voire davantage dans quelques temps.

Passer au banc, c'est une épreuve. Ça renforce les psoas ( muscles d'insertion des cuisses sur les hanches ) qui contribueront à une meilleure montée des genoux nécessaire pour le sprint.

Voilà donc comment les filles prennent du poids et même des poids lors d'une cure qui n'est pas la culture ( physique ) de petits poids...

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