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Le plus important, en course, dans la compétition et ailleurs, ce n'est pas forcément d'être la ou le meilleur(e) par rapport aux autres, mais toujours de viser à être au meilleur par rapport à soi-même. L'anecdote qui suit en est une illustration.
Jeudi soir au Mazel sur la piste de 400 mètres, pendant que 17 marcheurs nordiques se testaient sur 4 Km, les coureurs de demi-fond avalaient des 800 mètres et des 2000 mètres à rythme très soutenu. Il fallait donc " cohabiter " sur la piste cendrée. Pour cela, les marcheurs devaient s'écarter de la corde afin de laisser doubler les demi-fondeurs en limite de lice. Ce que les marcheurs ont fait avec la meilleure grâce du monde.
Cela m'a rappelé un récit lu il y a près de trois décennies dans la défunte revue Spiridon.
Certains détails se sont estompés dans les brouillards du temps et de la mémoire. Mais j'ai conservé la teneur et la trame de l'histoire. Je vous la livre en quelques mots.
C'est celle d'un homme dont j'ai totalement oublié le nom, de nationalité britannique. Pour la commodité de la narration, je le nommerai Elliot.
Elliot, au moment où débute " l'aventure ", était quinquagénaire, alcoolique, ventripotent et seul dans la vie car sa femme s'était séparée de lui ne supportant plus son addiction à la boisson.
La déchéance à peu près totale.
Jusqu'au jour où il a décidé de remonter la pente. Le fameux fighting spirit peut-être. Il a résolu de reprendre sa vie en mains, de se remettre debout. Il s'est ainsi mis à marcher régulièrement. Puis à alterner marche et course. Puis à courir quotidiennement. Au bout d'un certain temps et d'une volonté revigorée, Elliot est devenu coureur de fond et même de grand fond, après avoir véritablement touché le fond. Aujourd'hui, il figurerait parmi la multitude des hors stade et s'alignerait avec tous les anonymes au départ des ultra-trails les plus fréquentés.
À cette époque, se disputaient quelquefois des 24 heures pédestres sur piste. Le record du monde est aujourd'hui de 252 Km chez les féminines et de 290 Km chez les hommes.
Elliot s'inscrit à l'une d'elles. Comme il figurait parmi les coureurs les plus lents, pour ne pas gêner les autres, il décida de se tenir systématiquement dans le second couloir de la piste.
Au bout de 24 heures il avait parcouru environ 199 Km (j'ai oublié le chiffre exact) soit 498 tours non pas de 400 mètres précisément, mais un petit peu plus longs puisqu'il avait couru tout le temps dans le second couloir. Au terme de cet ultra marathon, un spectateur féru de mathématiques et de précision, vint lui suggérer que s'il avait couru à la corde, il eût atteint le chiffre de 200 Km.
" C'est bien possible, répondit-Elliot évasivement. C'est bien possible. Mais ce n'est pas là le plus important. "
Cette anecdote édifiante m'est restée. J'ai voulu vous la faire partager, un peu à la manière d'un conte de fin d'année. Mais à la différence des histoires fabuleuses, celle-ci, tout aussi fabuleuse, est véridique.
Le blog de François Juinet auteur de la photo d'illustration de cet article.
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