Philippe Prost s'était promis de se faire plaisir aux championnats de France. Mais une fois dans la course, il en a bavé. Et à l'arrivée il a reconnu : "Je n'avais pas de sensations. " Dans la course des Masters (10220 mètres ) il se classe 276ème sur 345 arrivants en 37'02 soit 3'37/Km ou 16,57 Km/H. Il revient sur sa course :

" Comme je l'avais dit, pour moi le but c'était la qualification. Au France, je savais que ce serait compliqué. Je suis parti au ski. Une semaine de ski de descente à 6 heures de ski par jour, musculairement j'étais vraiment dans le dur et du coup j'ai pris un plaisir assez modéré dans l'effort. Après, c'était une super fête et je ne regrette pas, mais c'est vrai que ça fait mal !

L'impression d'un troupeau de chevaux lancés

J'ai eu l'impression de partir vite et en fait quand je suis arrivé au premier virage j'étais peut-être 200ème. Le niveau était quand même assez impressionnant. Le bruit de l'herbe, on a l'impression d'avoir un troupeau de chevaux lancés, ça produit un bruit de roulement. Pour la course, j'ai fait avec les moyens du jour. J'ai fait une course assez régulière mais avec les limites. Je pense sincèrement que par rapport à mon niveau habituel je suis 30 à 40 secondes derrière ce que je suis capable de faire. Mais ce n'est pas grave même si c'est 50 places, tellement c'est dense, je suis content. Et d'avoir vu tous les bénévoles du club m'encourager au bord du parcours c'est super.  

Philippe a couru avec des pointes de 9 mm, le calibre adéquat pour un sol peu humide.

" Ce matin, pour les vétérans, la première course de la journée, les pointes de 9 mm c'était parfait.

Je voulais disputer au moins un championnat de France de cross, je l'ait fait. Ce sera un souvenir. Mais c'était sans prétention

Je n'avais jamais vécu ça

En fait j'étais venu vraiment pour vivre l'évènement et me faire plaisir mais je dois avouer que, sur la ligne de départ, je n'avais jamais vécu les box, les sas et tout ça, mais j'ai eu un coup de stress. Même en prenant ça avec du recul, c'est vraiment stressant et même, le premier tour c'est oppressant parce qu'on sent que ça va très très vite, on est tous serrés les uns contre les autres. C'est la première fois que je cours aussi longtemps sur quatre ou cinq rangs d'athlètes. Mentalement, ce n'est pas évident à gérer.

Les échanges et le partage

J'ai vu les courses suivantes, elles étaient magnifiques. Pour l'anecdote, un petit jeune est venu me voir avant la course des Juniors parce qu'il manquait deux épingles sur son dossard. Je lui ai prêté deux épingles et je lui ai dit :

" Avec ceci, il faut gagner ! ".

Il m'a répondu :

" C'est jouable. "

Et il a gagné, il est champion de France Junior ! " ( NDLR : Yani Khelaf de l'Entente Franconville Césame Val d'Oise )  

Il a couru avec mes épingles et je trouve que le cross, c'est ça, les échanges* et le partage.

J'espère que le club va continuer de grandir

Les courses, tout le monde les a vues, ce sont des courses magnifiques. On a vu des athlètes impressionnants, c'est super, une super belle journée.

J'espère que le club va continuer de grandir et qu'on aura de plus en plus de qualifiés au fil des saisons. Je souhaite aux jeunes athlètes de vivre des moments comme ça. "

* Pendant que tu y étais Philippe, tu n'aurais pas pu en échange de tes deux épingles récupérer les deux jambes de ce concurrent ???