Mercredi et jeudi soir au stade du Mazel les marcheurs nordiques s'évadent en nature chaque samedi. Depuis peu, ils font sortie double. Un premier groupe s'élance pendant une heure puis vient se joindre à un deuxième escadron pour une sortie moins rapide.  

Samedi 1er avril, une équipe de sept a démarré à 8H30 de Jussac pour rejoindre La Para via Saint-Ignac. La légère pluie du début abandonne vite la partie vu l'allure décidée de la petite troupe. Les nuages toutefois n'ont pas omis d'arroser copieusement le sol, préparant des passages boueux et des ruisselets taquins.

Le chemin longe un pré bien frais où deux chevaux se sont invités, justifiant le dicton qui dit que l'herbe est toujours plus verte dans le pré d'à côté. Les prés font " coucou " avec leurs fleurs à clochettes jaunes.

Un deuxième petit bataillon se joint au premier pour former une cohorte de 12 puis 13 prête à dégringoler sur la berge de la Loire.

La descente parfois escarpée et bien glissante conduit jusqu'au fleuve dominé ici par une falaise basaltique rive droite et le Mont Gerbizon rive gauche.  Tout bien observé, le cours d'eau ne révèle pas de poisson. Normal. En ce 1er avril, ils sont tous occupés ailleurs, entre autres sur le site de l'ACSM.

Deux photos souvenir et l'ensemble repart.  

Jean le Blanc a déménagé

Eric Ville, guide et responsable du groupe évoque l'époque où, Saint-Ignac n'était pas relié par une route à l'actuelle départementale n°46. En ce temps, on allait faire ses courses à pied Retournac le dimanche via ce chemin rustique. On allait d'abord à la messe. Puis on faisait les courses. " On " ce sont probablement les ménagères responsables de l'intendance.  Les messieurs, de leur côté, la palabraient au troquet. On se laisse aller à imaginer que quelques uns remontaient, tant bien  que mal et assurément moins vite que les marcheurs nordiques, soif éteinte jambes coupées.

Les observateurs avertis de la faune sauvage avaient localisé dans ce coin tranquille, un circaète Jean Le Blanc.

On ne le remarque plus dans les parages. Il se dit que l'oiseau aime déménager de temps en temps. Il est agréable de se dire qu'elle ou il s'est envolé(e) pour de nouvelles amours plutôt que de supputer une fin tragique.

 Toutes alvéoles pulmonaires closes la marche croise des motos, la vigne se réveille

 En un lieu bien exposé au soleil, une belle vigne se réveille. La preuve, elle s'étire les ceps après sa longue hivernation. L'idée de raisin bien juteux susciterait des envies d'automne, mais holà, tout beau, le printemps nous va si bien que l'on n'en changerait pas si l'on avait le choix.

Certains la baptisent la vigne des trois frères, comme une idée de " un verre ça va, trois verres... "

À votre bon cœur

Un jardinier propose des divers tubercules au passant, pommes de terre, glaïeuls, etc. Une petite affichette indique le prix : " À votre bon cœur ". Lui a déjà mis tout le sien à l'ouvrage. Celui des randonneurs bien entraînés est excellent, ça va de soi.

La civilisation revient. Les " bâtonniers " frôlent la  nouvelle zone d'activité ( zone artisanale ) de Retournac, la première du genre dite écologique en Haute-Loire. Ils rencontrent une moto tout terrain. Ils en ont déjà croisé une équipe. Toutes alvéoles pulmonaires closes, la marcheuse troupe résiste stoïquement aux émanations échappées de l'engin qui patine laborieusement jusqu'à ce que son pilote mette pied à terre et se décide à pousser sa monture. L'ornière s'est évidée un peu plus. Le sentier vieillit, ses rides se creusent.

Une  petite mare. Mireille cherche des œufs de grenouilles. Elle débusque une plante à fleurs jaunes plutôt inattendue en pleine campagne.

C'est un mahonia aquifolium,  évadé d'un jardin semé par le vent ou planté par un volatile.

Bilan technique au retour à Jussac : 5,5 Km en 54 minutes (6,1 Km/H) pour le premier voyage, 7,34 Km en 1H22 pour le 2ème ( 5,4 Km/H ).

Une troupette de sept acharnés ne range pas les bâtons et se dirige sans hésiter vers le sommet de La Madeleine. Eric conduit, Jo rigole. Comme d'habitude.

               PHOTOS DES OISEAUX MARCHEURS