Nelly Zotos et Myriam Roche, les deux " cadettes " de l'équipe comme les a affectueusement surnommées Franck Teyssier, on trempé pour la première fois dans le bain des championnats de France. Tremper n'est pas un vain mot quand on sait toute la boue dont elles ont dû s'affranchir. Et à l'arrivée de l'épreuve ( pas un vain mot non plus ) elles clamaient leur satisfaction de l'avoir fait.

Avant la course, Nelly Zotos se présentait en riant comme la doyenne de l'équipe aux championnats de France de cross.

Pour moi c'est une première. J'ai commencé les cross l'année dernière et je ne pensais vraiment pas être ici aujourd'hui. Je me dis que c'est une super chance et en même temps j'ai une trouille phénoménale. Je suis malade depuis hier soir. Je n'ai pas dormi, ou plutôt j'ai mal dormi. J'ai pensé à tout : au départ, à la boue, à la pluie. Mais il faut surtout garder en mémoire que c'est une super chance d'être là. On est tous ensemble. Fanélie a eu des années où elle était seule qualifiée. Ça doit être encore plus stressant.

On a la chance d'être cinq plus les accompagnateurs. Ça fait vraiment plaisir pour le club et je vais essayer de faire le maximum pour que tout se passe bien.

Je pense que le parcours sera épuisant. Il mesure 9 kilomètres et 10 mètres. Je pense que ce sera long et il n'y a pas vraiment de moment pour relancer. Donc il faudra bien gérer, ne pas partir trop vite et garder un rythme sans trop s'écrouler dans la boue.

Nelly se sentait-elle vraiment bien en jambes ?

Je ne le sais jamais trop avant d'enfiler les pointes, mais je pense que ça ira.

Quelques heures après l'arrivée, elle confiait son ressenti.

C'était très impressionnant. Le côté positif c'est qu'on était toutes les deux avec Myriam. On s'est bien motivées au départ pour essayer de faire tomber la pression que l'on sentait assez énorme. On a essayé de danser, de rire, de parler. Il régnait une très très bonne ambiance autour de nous. Les filles étaient super sympas, pas prises de tête. Elles étaient là pour participer, juste pour se faire plaisir. J'avoue que je ne me suis pas énormément fait plaisir. Je me suis sentie comme un gros tracteur dans un champ de labour en côte, hyper lourde. Les appuis étaient fuyants, à aucun moment il n'était possible de relancer et de gagner des places bien que je pense en avoir gagné. J'ai doublé pas mal de concurrentes. Je suis partie très prudemment parce que je me suis dit que ça allait être vraiment difficile et que je ne me sentais pas en très bonne condition. Donc je suis partie doucement en me disant que je ferais ma course. Je ne suis pas super contente de mon temps, mais vu le temps des meilleures... Sophie Duarte ( NDLR : championne de France  en  34'52 ) mettrait 3 minutes de plus que sur un 10 Km. Quand je vois que j'ai mis 41'49 sur mon meilleur 10 Km et aujourd'hui 44'20 sur neuf bornes, je me dis que je suis vraiment trop nulle. Je suis classée 321ème sur 407 arrivantes.  Ce n'est pas extraordinaire mais c'est quand même un bon niveau. C'est un peu mon tempérament : je ne suis jamais trop contente de ce que je fais.

J'ai bien aimé l'ambiance du week-end. Le fait d'être plusieurs qualifiés, c'est génial.

Il  y a un super esprit dans notre club.

J'espère qu'on pourra le garder longtemps.

Et par rapport à la saison de trail, le cross c'est une motivation supplémentaire ,

C'est un plus. Au niveau du trail cela nous apporte énormément. L'année dernière j'avais fait une petite saison de cross et ça m'a apporté au niveau relances en trail. Donc tant que je peux le faire, tant que mon physique me permet de le faire, je continuerai.

Myriam Roche est traileuse aussi. Nouvelle au club elle a découvert le cross cette saison.

J'ai eu la chance de faire la course avec Nelly qui était dans la même course que moi*. Ça aide mentalement parce qu'on se soutenait toutes les deux. C'est très intéressant de courir ensemble et ça aide beaucoup.

Au début, on a pensé avoir du soleil parce qu'un joli rayon de soleil est apparu. Et puis non ! Il y a eu du vent et une belle pluie est arrivée. Et là, vraiment pas facile. On s'est dit que tout le parcours allait être compliqué.

J'ai essayé de ne pas partir trop vite en me disant qu'il ne fallait pas se cramer dès le départ et que ça allait se jouer sur les derniers tours. Ça m'a permis de mieux gérer la course tout le long.

J'ai doublé des concurrentes, d'autres m'ont doublé également. Donc je suis restée au même niveau toute la course.

Myriam savait à peu près où elle en était du classement :

J'avais une idée de ma place parce que j'entendais des personnes qui avaient calculé pour leur coureur et donc j'entendais 158, 160. J'avais une idée d'où je me situais, ce qui est également motivant.

Le passage le plus difficile c'était en bas, vers l'étang et aussi dans la grande boucle avec un côté dans le pré plein de relances. C'était difficile aussi.

Qu'est-ce qui court dans la tête pendant que les jambes courent ?

Rien ! Je ne pensais à rien, rien du tout, à part franchir la ligne d'arrivée. C'est le seul objectif que j'avais en tête.

Le championnat de France de cross ?

C'est impressionnant

Elle répète :

Oui, impressionnant et un parcours avec du vrai cross. Je n'aimais pas tellement les hippodromes parce que c'est tout plat. Et là, à Plouay, on a été vraiment bien servies. On retrouve un peu les conditions du trail : pas d'appuis. En ça c'est similaire au trail, donc plutôt pas mal.

Et  pour les championnats de France 2019 ?

 J'essaierai de me qualifier. Il y a toujours un peu d'appréhension au départ et à la fin je suis contente de l'avoir fait. À l'arrivée j'ai ressenti une grande satisfaction d'avoir fait un championnat de France de cross.

À l'arrivée les concurrentes avaient les jambes bien boueuses. Retireront-elles un bienfait de ce bain de boue ?

On verra demain si l'on a la peau toute douce. Il paraît que certaines personnes paient cher pour faire des thalassos de boue.

* Chez les féminines, les championnats de cross mêlent les Seniores et les Masters. La première de la course, qu'elle soit Seniore ou Master, est championne sans distinction de catégorie.

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