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Des Jeux Olympiques de 1968 à Mexico la France a rapporté 15 médailles : 7 en or, 3 en argent et 5 en bronze, ce qui classait notre pays au 6ème rang mondial des médailles.
Parmi les 7 en métal jaune, une bien inattendue est devenue mythique : celle conquise par une athlète en un tour de piste.
Ce 16 octobre 1968 la postérité sportive venait de prendre en son giron une brunette discrète et travailleuse : Colette Besson
et pourtant...
Nuits au camping, mise à l'écart de l'équipe de France et menace d'exclusion des Jeux : rien ne fut épargné à Colette Besson dans les jours de 1968 qui ont précédé sa victoire sur 400 m à Mexico.
Colette Besson était professeure d’éducation physique dans une école primaire, à La Réole, en Gironde. Elle s’entraînait avec Yves Durand Saint-Omer, entraîneur du club universitaire du Bordeaux Etudiant Club (BEC).
Yves Durand Saint-Omer observe des méthodes d’entraînement singulières : il fait ainsi courir Colette Besson dans un manège équestre avec un sol très souple qui contribue à lui forger une musculature naturelle.
De même, elle effectue beaucoup de séances dans les forêts toutes proches où elle pratique le fartlek, méthode novatrice venue des pays nordiques, aujourd’hui élément fondamental de toute préparation.
Yves Durand Saint-Omer programme également des séances de fractionné sur la piste du Creps de Talence (Centre de ressources, d’expertise et de performance sportives). Là encore il est en avance sur son époque, même si certains entraîneurs procédaient déjà ainsi.
Le forfait de Cendrillon
Ces entraînements sont durs et éprouvants et la liberté d'esprit de l'entraîneur et de son athlète ne plaisent pas à tout le monde. Elle est sélectionnée pour les Championnats d’Europe à Budapest puis se trouve évincée de la sélection. Profondément affectée, la sprinteuse envisage de renoncer à la compétition.
Elle reçoit alors des milliers de lettres d’encouragement
( aujourd'hui des milliers de followers twitteraient sur son compte ) et cela lui redonne du courage.
Font Romeu avant Mexico
Puis la grande Histoire va changer le cours de son
histoire personnelle : les évènements de Mai 1968 ont fermé les écoles. Au
chômage technique, Colette Besson, Yves Durand Saint-Omer et son épouse
décident de partir préparer les Jeux Olympiques ( programmés du 12 au 27 octobre ) à Font-Romeu en altitude
puisque Mexico se situe à 2 245m.
Sans accréditation officielle, le coach entre avec sa carte de pêche !
Colette Besson plante sa tente au camping municipal de Font-Romeu le 19 mai pour s’astreindre à un entraînement draconien jusqu'à fin septembre.
L’Équipe de France rejoint Font-Romeu 15 jours avant le départ pour le Mexique. Quand Colette Besson arrive dans la capitale mexicaine, elle est complètement acclimatée à l’altitude. Mais personne n’envisage une victoire de la jeune femme qui n'a réalisé que le 23ème temps des engagées sur 400 mètres. Au mieux, on peut espérer qu'elle se qualifie en finale.
Son entraîneur ne dispose pas d’accréditation pour aller coacher Colette Besson sur le terrain d’entraînement et assister aux courses puisqu'il n’est pas intégré à la délégation française.
Alors, il trouve un subterfuge en peignant un ruban tricolore sur son permis de pêche pour tromper la vigilance des gardiens du village olympique !
Sur la piste, Colette Besson se montre imperturbable. Elle remporte sa série et termine 2ème de sa demi-finale.
La seule femme à avoir fait pleurer De Gaulle
Le jour de la finale, le 16 octobre, la presse française n’a pas un regard pour elle.
Dans les tribunes, l'entraîneur observe son athlète qui a pris place sur la piste. À l’échauffement, pour détendre une Colette plutôt stressée, ils ont joué au rami.
Au terme d'une dernière ligne droite phénoménale, Colette
dépasse la grande favorite de la course, l’Anglaise Lillian Board et coupe le
fil la 1ère. Dans les tribunes Yves Durand Saint-Omer est profondément ému,
comme le Général De Gaulle devant sa télé, qui avouera lorsqu’il la recevra à
l’Élysée qu’elle fut la seule femme à l’avoir fait pleurer.
Bienvenue chez Colette
" Partout où elle passait, elle laissait une image de quelqu’un d’humble et accessible. " ( André Giraud président de la FFA ).
Depuis ce jour Colette est entrée au Panthéon de l'athlétisme français et quelques décennies plus tard dans Wikipedia.
Elle est décédée d’un cancer le 9 mai 2005 et repose au petit cimetière d’Angoulins en Charente-Maritime.
Les sprinteuses et sprinteurs de l'ACSM s'y confrontent à leurs homologues régionaux.
* la petite fiancée de la France : surnom dont elle a été affublée par un journaliste sportif.
Texte rédigé d'après des extraits du site Votre coach BPCE et de l’Équipe
Vidéo : les souvenirs de Colette Besson
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