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Une interview à écouter avec les yeux. Celle du Ponot Sébastien Juanole commentateur du Défi Vellave dont le débit et le ton sont bien connus des coureurs de la région.
Le débit, le ton, le rythme varient au gré de la course de même qu'une foulée s'accélère au moment crucial.
Sébastien Juanole est licencié à Velay Athlétisme ( Le Puy ) depuis 25 ans. Il a fait ses premières foulées à l'école.
J'ai commencé à l'UNSS en cross-country. Coureur à la base, routard : 10 kilomètres, 15 kilomètres.
Depuis 5 ans une nouvelle passion s'est installée en moi : animateur-commentateur sur les courses locales et les cross-country.
La FFA a mis en place un diplôme d'animateur commentateur avec plusieurs degrés. J'ai le niveau départemental qui me permet de couvrir mon club Velay Athlétisme sur les courses et me permet aussi de venir sur des courses sympathiques avec une superbe organisation comme ici à Monistrol pour ce Défi Vellave.
Avec de nouveaux parcours cette année, une édition 2019 réussie sous le soleil.
Il faut penser à tout le monde
Ma partie à moi par rapport à l'organisation, c'est que tout se passe bien entre les coureurs et les organisateurs et que tout se déroule, comme je dis avec le smiley, le sourire pour qu'on ait un bon souvenir d'arrivée.
On a nos championnes et nos champions sur les podiums et aujourd'hui il faut penser à tout le monde parce que la course est aussi populaire. Nos champions sont présents mais il faut aussi penser à tous les autres. C'est pourquoi les animations mises autour sont importantes. Citer leur prénom, leur nom, je pense que ça fait aussi plaisir à ces coureurs " du dimanche " si je peux m'exprimer comme ça parce qu"ils s'entraînent deux à trois fois par semaine, donc ce ne sont plus des coureurs du dimanche.
Il s'agit aussi de mettre en lien l'organisation, les partenaires, remercier tout le monde et tout le monde passe un bon moment comme cela a été le cas ici à Monistrol pour ce Défi Vellave 2019.
Une heure et demie à deux heures de préparation la veille de la course
Ça fait 25 ans que je cours, mes parents couraient, mon frère courait, on a fait les championnats de France de cross-country...
Maintenant on retrouve les enfants, les petits-enfants. Donc c'est un cercle et après c'est un travail de la mémoire. Plus on en fait... Je fais une vingtaine de courses dans l'année. Je reste sur le département de la Haute-Loire donc on retrouve généralement les mêmes coureurs et on tisse des liens. Donc ça permet un peu de les chambrer à l'arrivée.
Mon métier c'est de se souvenir. C'est vrai que l'on ne voit pas le travail en amont des animateurs-commentateurs. On les voit juste à l'arrivée. L'animateur connait tel nom, tel nom. En fait c'est un gros travail. Je passe une heure et demie à deux heures tous les samedis pour préparer sur le listing d'avant course pour voir qui est favori, qui est là ou pas là, quelles personnes sont là. S'il se trouve des personnes que je connais pour leur dire un petit mot sympa, ça leur fait plaisir. Donc c'est un gros travail de préparation que l'on ne voit pas .
Comme chaque organisation prépare sa course 6 à 8 mois avant, nous les animateurs-speakers, comme on a des courses tous les week-ends, c'est le samedi deux heures de préparation. Il faut aussi regarder les medias pour voir quel coureur a gagné la course à côté, pour essayer de citer toutes les courses que les coureurs ont gagnées.
Ce qui explique que tu puisses commenter la course en continu...
C'est vrai qu'il fait avoir aussi un peu de bagout mais d'abord de connaître du monde, quand les gens arrivent ça permet de créer le lien. De temps en temps je fais ce qu'on appelle dans notre métier des moments de blanc. Je laisse la musique parce que d'entendre toujours la même personne redire les douches, les vestiaires, etc. C'est un peu ressassant pour les personnes qui restent sur place pendant 3 à 4 heures.
Il faut donc alterner la musique et différentes phases d'animation avec les noms des coureurs. Mais il est certain que c'est un gros travail de préparation.
C'est important de le dire. Par exemple sur certains crosscountrys, on est plusieurs speakers avec des pré-listings. Par exemple sur les pré-régionaux d'Yzeure j'ai passé 3 heures parce qu'il faut connaître les coureurs. Il ne faut pas se tromper. On n'a pas le droit à l'erreur, que ce soit sur des compétitions labellisées FFA ou des trails comme aujourd'hui au Défi Vellave, l'animateur-commentateur a une grande partie pour l'image donnée, que ce soit à l'intérieur, à l'extérieur ou l'ambiance.
Et pour la voix, comment tenir 5 heures et plus, depuis avant 8H30 le départ jusqu'à 13H30 ?
Au départ je montais la voix. Tout à l'heure j'ai vu Ludovic Gidrol. Chacun a sa façon de commenter. On n'est pas là en concurrence. Chacun a son petit truc, un peu comme les footballeurs ses petits gris-gris.
Pour ma part, je mange beaucoup de miel, régulièrement toute la semaine.
Au début, quand j'ai commencé
par hasard sur une course locale parce qu'il manquait un animateur, je criais
peut-être un peu trop. Avec l'expérience, les retours des gens, échanger ça
peut être important, je crie un peu moins pour essayer de garder cette voix le
plus longtemps possible et je tâche de monter la voix pour changer de rythme et
monter l'ambiance sur l'arrivée des trois premiers, femmes et hommes et sur les
podiums pour pouvoir être dans l'ambiance et marquer un peu cette différence
entre l'arrivée des premiers et celle des autres.
C'est comme un chanteur
C'est comme un chanteur. Il faut travailler la voix. Je n'ai pas de coach pour la travailler. Certains prennent des coachs pour la voix pour essayer que ça ne s'éteigne pas. Ça m'est arrivé une fois, au trail du Saint-Jacques. Extinction de voix. Au cross des collèges, il y a 5 ans, j'avais trop poussé, c'était pendant une épopée des Bleus. J'essayais de faire monter, monter l'ambiance sauf que le samedi soir comme j'avais terminé à minuit ça a été un peu compliqué de tenir jusqu'à la fin. Avec le recul et un peu d'expérience, comme tout le monde, comme les coureurs, ça permet d'avoir autre chose.
Faut-il s'entraîner comme en course à pied ?
Que ce soit en course à pied, en ski de fond, à vélo, il faut de l'entraînement. En course à pied, je m'entraîne deux à trois fois par semaine et les résultats ne sont pas là, le niveau n'est plus là. On perd très vite en niveau.
La voix, j'essaie de la caler, de l'abîmer le moins possible dans la semaine pour le week-end avoir toute la voix et tenir trois, quatre ou cinq heures selon les courses. Je ne fais pas de travail spécifiques. Certains m'ont dit qu'il faudrait peut-être que je travaille, que je prenne un coach.
Mais je n'ai pas trop le temps parce que, c'est une passion, mais il y a aussi le boulot à côté, la famille,... Il faut trouver des moments.
Je tiens à remercier toute ma famille : mon père toujours présent qui vient me donner un coup de main pour installer le matériel sur les courses. On arrive une heure et demie à deux heures avant la course pour tout installer. Un grand merci à toute ma famille, à ma copine, à mon fils de 31/2 ans à qui je fais un petit coucou, et un grand merci à mon club de toujours Velay Athlétisme et à la nouvelle association Mézenc Multisports. Nous vous donnons rendez-vous le 15 août pour le nouvelle édition du trail du Mézenc, départ aux Estables.
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