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Un brasseur de siècles à la recherche du château perdu ( 3 )
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22 Août 2019 - Jean-Paul Gallot
Un brasseur de siècles à la recherche du château perdu ( 3 )

Comment pouvaient-ils récupérer l'eau sur ce site ?

Esteban Teyssier dirige un chantier de fouilles sur le site du château vieux. Site qu'il a identifié et dont il est officiellement reconnu comme le découvreur ( en archéologie on dit " inventeur " ).

Le château vieux a précédé de plusieurs siècles celui dit des évêques que nous utilisons encore actuellement. Depuis 300 ans les historiens monistroliens recherchaient l'emplacement de ce château disparu dans la nuit des temps.

Esteban l'a trouvé. Le jeune archéologue ouvre les portes de " son château " aux visiteurs du site de l'ACS Monistrol.

Rester objectif peut être un défaut

Comment faire le lien entre les gens qui vivaient à ces époques lointaines, 5ème à 8ème siècles, et nous ? Comment retrouver leur logique en quelque sorte ?

Un côté assez attrayant de l'archéologie c'est que lorsque l'on arrive sur des niveaux de sols et d'occupation, on rentre dans l'intimité de ces personnages. On redécouvre des niveaux qui ont été occupés, piétinés par des hommes qui étaient là avant nous, il y a mille ans ou plus. C'est à mon sens le côté émouvant, presque même sentimental de se dire que l'on est le premier à remarcher sur les traces de personnes qui avaient leurs pieds au même endroit il y a mille ans de ça.

On reste parfois marqué par notre subjectivité propre

Il est vrai que l'archéologie et l'histoire, sont des disciplines qui souvent se veulent scientifiques, et l'on essaie toujours de conserver l'objectivité la plus importante.

Malgré tout, on reste parfois marqué par notre subjectivité propre, notre culture, nos connaissances, etc. Mais je pense qu'effectivement rester purement objectif en permanence est peut-être un défaut puisqu'il faut essayer de penser comme des hommes. Simplement à certains endroits les aménagements sont peut-être bizarres, on voit que des aménagements ont été abandonnés. Pourquoi ? Parce qu'ils étaient trop compliqués à construire et que l'être humain a voulu faire une tentative puis a abandonné en cours de route puisque l'emplacement ne lui convenait plus.

Comment pouvaient-ils récupérer l'eau sur ce site ?

On se pose des questions notamment au niveau de l'eau : comment pouvaient-ils gérer la question de l'eau sur le site ? Pour l'instant on n'a pas retrouvé de citerne ou chose de ce genre. On n'a que des gros pots, potentiels contenants en eau. Donc on essaie de réfléchir à comment ils pouvaient récupérer l'eau sur le site sachant que ce sont des humains comme les autres et qu'un humain, moins il en fait, mieux il se porte !

Donc, à un moment donné, on retrouvera obligatoirement des infrastructures permettant de récolter de l'eau le plus facilement possible sans avoir à se rendre à la rivière qui coule en contrebas.

Les usages de l'eau au Moyen-âge

Pour se laver, pour nettoyer les abords du château, on a besoin d'eau. À l'époque médiévale on boit assez peu d'eau puisque les eaux sont très souvent polluées et qu'elles transmettent des maladies. Les gens ont peur de l'eau et boivent plutôt du vin.

Les vins sont beaucoup plus doux que nos vins actuels, relativement peu alcoolisés, très souvent de mauvaise facture. Ce ne sont pas des bons vins. Le but est vraiment de s'abreuver. Malgré tout, dès le 11ème-12ème siècle on connait quand même des cépages,  certains plantés par les papes qui sont de très bons vins et reconnus. C'était déjà le cas à l'époque gauloise où l'on a du vin en Bourgogne recherché et apprécié en Italie.

Il doit bien se trouver une réserve d'eau à l'intérieur

Mais le vin étant quand même toujours coupé d'eau, ils étaient tout de même dans l'obligation d'avoir à proximité de l'eau à boire. L'eau était également utilisée pour le nettoyage des habits et pour la cuisine.

Beaucoup d'eau ou pas, il doit bien se trouver une réserve d'eau à l'intérieur du château et surtout, en cas de siège, ils doivent pouvoir quand même s'hydrater s'ils n'ont pas accès aux rivières en contrebas du site.

Une sablière dans le rocher et des traces d'outils

Au sommet du site, on distingue un évidement " creusé dans le rocher et dénommé sablière. Cela se trouve sur le point le plus haut de l'édifice castral. C'est un bloc de roche naturelle, un bloc de granit qui émerge. Ce granit est taillé. Sur les traces de taille, on retrouve des sablières, c'est-à-dire des emmanchements taillés dans la roche pour installer des poutres. Ce qui est intéressant, c'est qu'au fond de ces sablières, ces trous taillés, on retrouve encore les traces d'outils, les traces de pics, qui ont permis aux équarrisseurs de creuser à l'intérieur de la roche. Ces sablières, on en trouve plusieurs parallèles les unes aux autres ce qui nous laisse supposer que l'on est sur une structure en bois. L'ensemble de ces sablières sont comblées par des poutres de bois qui permettent d'égaliser le niveau de sol, de créer un seuil sur lequel on peut élever une construction en bois.

Une tour qui surplombe les gorges

Donc au vu de l'ensemble de la structure, très certainement une tour qui s'élève à 4 ou 5 mètres de haut.

Sachant que l'on se trouve déjà sur le point le plus haut du site, si l'on rajoute 5 mètres d'élévation, on se retrouve avec une tour extrêmement haute qui surplombe l'ensemble des gorges et permet de voir sans problème jusqu'à la vallée de la Loire.

 La forêt d'aujourd'hui n'existait pas au Moyen-âge

Il faut supposer que la forêt aujourd'hui existante ( NDLR : et qui donc restreint la vue ) n'était pas là à l'époque médiévale. Déjà, dans les années 1950 et avant, avec l'activité des moulins en contrebas le long de la rivière du Piat, l'ensemble de la forêt n'existait pas. C'est une forêt relativement récente. On peut penser qu'au Moyen-âge elle n'existait pas non plus puisque les forêts colonisaient plutôt les plateaux. Les gorges étaient aménagées pour l'agriculture mais étaient aussi des voies de passage. Très certainement, la forêt actuelle n'existait pas au Moyen-âge.

Voie de passage et lieu d'implantation de moulins ?

Les moulins situés dans les gorges du Bilhard ne sont attestés qu'à partir du 15ème siècle. On n'a pas de moulin avant ( NDLR : et encore moins à vent ). Le premier moulin connu à Monistrol se situe dans le centre ville, en dessous du Monteil. Il daterait du 14ème siècle. Ce qui ne signifie pas qu'il n'y avait pas de moulin avant. C'est juste que les sources écrites ne nous ont pas laissé d'informations.

Sous la végétation, une cuve taillée de la main de l'Homme

Ici, nous nous trouvons sur mon propre secteur de fouilles. Il y a encore deux semaines, avant la dévégétalisation, cette surface était vraiment masquée par l'ensemble de la végétation, terre, arbres, mousses, lichens... qui cachait un énorme massif rocheux et rocailleux. En fait, au nettoyage, on a découvert, en creusant, que l'on était tombé sur une cuve taillée par la main de l'homme. Au début, on a pu émettre l'hypothèse d'une citerne. Finalement à la fouille on s'est rendu compte que ça ne pouvait pas être une citerne car elle n'était pas du tout étanchéifiée.

Une occupation dès l'Âge du Fer

Aujourd'hui, on n'a absolument pas d'idée de l'utilité de cet espace. Pour l'instant il ne correspond à rien. Il aurait pu être un fond de cabane. Le problème c'est qu'au niveau du sol en contrebas la pierre n'est pas taillée de manière à réaliser un niveau plat. Au contraire, il y a un dévers assez important, ce qui ne permet pas de l'habitation.

Il faut savoir que le site sur lequel nous nous trouvons a connu une occupation médiévale, mais il a également une occupation de l'Âge du Fer, à savoir d'une période qui s'étend de 800 à 400 ans avant Jésus-Christ.  

Plus on creuse, plus on remonte le temps

La manière dont cette cuve est taillée ne correspond pas avec les autres traces d'outils que l'on retrouve sur l'ensemble du site. Il n'est pas impossible qu'il s'agisse d'un aménagement protohistorique, donc bien plus ancien que l'époque médiévale. 1000 ans ou plus séparent les deux périodes d'occupation. D'ailleurs au fond de cette cuve on a retrouvé énormément de mobilier céramique de la protohistoire (NDLR : selon Wikipedia, la protohistoire est la science qui regroupe l'ensemble des connaissances sur les peuples sans écriture contemporains des premières civilisations historiques ). Le problème c'est qu'elles étaient mélangées à de la céramique médiévale.

Des gros problèmes de compréhension

N'ayant pas de niveau de sol à l'intérieur de cet espace-ci, on est sur du remblais, ce qui laisse supposer qu'elle a été recouverte ou remblayée à un moment donné. De manière naturelle ou de la main de l'Homme. C'est très probablement une intervention humaine. Cependant, en contrebas de cette cuve, on arrive sur des niveaux d'occupation de l'époque médiévale. D'où de gros problèmes de compréhension puisque normalement en stratigraphie les niveaux les plus hauts sont les plus récents et que plus on creuse et plus on remonte dans le temps.

Une machine à remonter le temps

L'archéologie apparaît un peu comme une machine à remonter dans le temps. Et là, nous arrivons sur un endroit où les niveaux semblent être en dessous des niveaux protohistoriques. De fait, il n'y a aucune logique. Donc on a très probablement eu des glissements de terrains qui font que l'on a des niveaux superposés à l'envers. Néanmoins, l'ensemble de la structure sur laquelle nous sommes aujourd'hui a effectivement été occupé et anthropisé à différentes périodes, tant à l'époque protohistorique qu'à la période médiévale. Le problème c'est qu'il est totalement impossible aujourd'hui de donner la nature de l'occupation. Est-ce que nous sommes sur de l'habitat, sur une zone artisanale ou quelque chose comme ça ? Pour l'instant je n'en ai absolument pas les moyens de compréhension.

* Les passionnés de l'histoire du château pourront lire un article d'Esteban dans Les chroniques Monistroliennes n°47 de 2017 pages 7 à 11.

Ils pourront aussi consulter le n°40 des Chroniques monistroliennes intitulé " Tout sur le château " contenant une série d'articles de Philippe Moret.

À SUIVRE...

MERCI À ESTEBAN POUR  SON ENGAGEMENT AU SERVICE DU PATRIMOINE MONISTROLIEN ET  POUR SA DISPONIBILITÉ DANS LE BUT DE VULGARISER DES CONNAISSANCES DE SPÉCIALISTES PAR LE BIAIS DE CET ENTRETIEN ET DES VISITES COMMENTÉES SUR LE SITE DU CHÂTEAU VIEUX.


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