Une fois n'est pas coutume, je profite de notre site pour pousser un coup de gueule contre la commission nationale des jeunes de la fédération. Je m'explique.
Dimanche dernier le club a amené 14 benjamins et minimes au challenge des jeunes organisé par le comité de la Loire à Aubière.
14 jeunes cette année pour un groupe de 43. L'an passé, nous étions 32 pour 42, l'année d'avant 30 pour 42 et nous pourrions remonter encore quelques années en arrière pour faire le même constat. Comment expliquer que cette année, nous enregistrions une baisse de plus de 50% du taux de participation ? La faute à une épidémie de gastro ? Oui pour 2 athlètes. La faute à un voyage scolaire ? Oui pour 3 athlètes. On aurait donc pu être 19. Mais le compte n'y est pas. 30% de notre effectif n'a pas souhaité participer à ce challenge.
La raison est évidente et je dirais même prévisible lorsqu'on repère le profil des absents : exclusivement des jeunes attirés par les courses de demi-fond.
Or cette année, la commission des jeunes de la fédération a décidé de modifier le registre des épreuves ouvertes aux jeunes catégories. Elle a en outre supprimé les 1000m des triathlons en salle pour les benjamins et minimes.
Dès lors, le seul choix possible de course est un 50m plat et/ou un 50m haies. 2 épreuves de sprint à effort "explosif" dans lequel nos jeunes "endurants" ne se retrouvent guère. Ajouter à cela un saut et/ou un lancer de poids (tout aussi explosifs), et le menu n'est plus alléchant pour nos jeunes qui s'éclatent sur le demi-fond.
Pourquoi un telle décision ? Pour inciter les jeunes à faire du cross ? Mais l'un n'empêchait pas l'autre sans qu'il y ait concurrence ni multiplication de ce genre d'effort au cours de la saison.
Nous souscrivons totalement à l'idée d'une formation polyvalente du jeune athlète, ce qui est conforme à la politique fédérale ; mais cette décision de supprimer les 1000m en salle va à l'encontre de cette idée puisqu'elle fait déserter un certain nombre de jeunes des compétitions où la polyvalence est de mise (triathlons).
En caricaturant à peine, dans notre club, aucun jeune n'est jamais venu s'inscrire pour faire du saut ou du lancer. Ils viennent tous pour courir, soit vite, soit longtemps. Nos entraîneurs s'emploient tout au long de l'année à leur faire découvrir toute la richesse de la motricité athlétique, à leur donner goût aux lancers et aux sauts. J'ose penser que nous y arrivons un peu. Nous étions très satisfaits de voir nos jeunes au profil "endurant", lancer le poids et sauter en longueur. Mais si on supprime complètement des compétitions ce qui les fait "kiffer" comme ils disent ; ce pour quoi ils sont venus au club, alors on les perd malgré tous nos efforts pour les convaincre des bienfaits de faire d'autres épreuves.
Nous étions aussi très satisfaits d'organiser un déplacement en bus avec un groupe conséquent, et avec bon nombre de parents ( par ailleurs une bonne occasion de leur montrer en quoi consiste un jury d'athlétisme ). Le trajet faisait partie de l'aventure du jour, ça créait du lien social comme ont dit. A 14,c'est une autre histoire : un minibus et 2 voitures et on compte les heures de route.
J'arrête ici ma complainte déjà trop longue mais si jamais les membres de la commission des jeunes de la fédé venaient à lire ce trait d'humeur, je fais le vœu que ça leur permette, sinon de changer d'avis mais au moins de susciter une réflexion de leur part sur le sujet.
A bon entendeur...
Christophe Margerit (entraîneur des jeunes)