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Depuis 2019, Esteban Teyssier conduit un chantier de fouilles sur le site du château vieux, au confluent du Piat et du Saint-Marcellin. Site dont il est l'inventeur officiellement reconnu par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles).
En 2015, lorsqu'il a identifié le site, tout ce que l'on peut voir aujourd'hui était invisible, caché par la végétation, arbustes, lierre, mousses, etc. On ne voyait même pas un gros rocher, aujourd'hui bien apparent, alors enfoui sous la terre et les végétaux. Évidemment, tout ceci complique largement l'interprétation des traces encore présentes.
Des photos du site sont prises (c'est ce que l'on appelle de la photogrammétrie) dans l'objectif de le reconstituer en 3D grâce à un logiciel spécialisé. Cela permet de conserver les données, de les montrer lors de conférences et de rebâtir par dessus en 3 D pour se faire une image de ce à quoi pouvait ressembler le château.
Une fortification imprenable
La fortification de bois de 6 mètres de haut se voulait imprenable. Pourtant, le site a brûlé. Pour preuve, des céramiques calcinées et du granit chauffé (devenu sableux) et énormément de charbons ont été retrouvés. Ces charbons seront datés ce qui donnera une date précise du moment où la structure a brûlé.
Pourquoi le château a-t-il brûlé ?
Suite à une attaque ou à une destruction volontaire au moment où le seigneur aurait quitté ce bâtiment pour s'installer à l'emplacement du château des évêques ?
C'était un ouvrage de défense active et passive.
À partir du 17-18ème , le lieu est devenu un pâturage où se rendaient les bergers pour faire paître le bétail.
La basse-cour encore visible
Un radier (petits cailloux agglomérés les uns aux autres avec de la terre) a été mis à jour. Il se situait probablement à la base d'un bâtiment.
Les fouilleurs recherchent le périmètre du château pour retrouver des aménagements défensifs. Ensuite ils convergent vers le centre.
La basse-cour du château (lieu de vie avec les cuisines, des ateliers, etc.) entre le mur extérieur et la zone de vie du seigneur est une plateforme encore très visible.
À la recherche des poubelles
Tout ceci est très bien, mais l'archéologue a un rêve, celui de découvrir des poubelles parce qu'elles sont le reflet de la vie des gens et qu'elles lui montrent comment on vivait antan. On pourrait avoir une idée de l'alimentation des personnes, du nombre de personnes qui vivaient en ce lieu...
Sur le rocher nombre de traces d'outils
utilisés pour creuser la roche, des pics de carrier. Dans les régions où l'on travaillait de la pierre tendre, au Moyen-âge, les outils étaient réaffutés 2 à 3 fois par jour. Dans le quartier du Monteil, quand on a voulu creuser pour installer des canalisations on a utilisé le marteau piqueur. Mais ça n'a pas suffi. Il a fallu employer la dynamite. C'est dire le travail de titan réalisé par nos ancêtres.
La forge était installée à l'écart
Bien visible, l'emplacement très probable de la forge,
excentrée comme il était d'usage dans les châteaux afin de réduire les risques
d'incendie. On retrouve d'ailleurs des scories de fer (déjections du fer
martelé à blanc) à cet emplacement et pas ailleurs.
Dans le rocher, plusieurs emplacements de sablières (poutres) et des creusements carrés montrant la fondation d'un bâtiment, probablement la base d'une tour pouvant mesurer de 4 à 6 mètres de haut. Du sommet, une vue parfaite sur la vallée de la Loire et le seigneur montrait ainsi sa puissance à tous les alentours car, contrairement aux idées ancrées, la forêt au Moyen-âge était beaucoup moins abondante qu'aujourd'hui. Enfin, depuis cette tour, les archers pouvaient défendre tout le site sachant que les arcs au 10ème siècle avaient une portée de 200 mètres.
Le château comportait deux entrées, côté gorges et côté plateau et on y accédait soit par le chemin des gorges soit par celui du plateau.
L'édifice est véritablement ostentatoire, seigneurial et
défensif. Il retire probablement ses revenus d'un droit de péage, le tonlieu,
impôt sur les personnes et les marchandises, la circulation des gens et des
biens se faisant par les gorges du Bilhard.
Mais pourquoi le château a-t-il été abandonné ?
Probablement parce qu'à partir du 11ème-12ème siècle les échanges monétaires se transforment. Au tout début du Moyen-âge, les échanges sont pédestres, à pied, à dos de mule et d'âne. On circule parfaitement bien sur les petits chemins au long des rivières. À partir des 11ème et 12ème siècles, se produit une augmentation de l'émission monétaire. Beaucoup de pièces sont frappées ce qui entraîne une augmentation des échanges. En conséquence on organise des charrois. Les chars ne peuvent pas passer sur les sentiers. On crée de nouvelles routes. Pour cette raison le seigneur abandonne le site et va construire son château à Monistrol. De surcroît, une évolution de l'armement fait que le site très défensif aux 8ème, 9ème et 10ème siècles devient obsolète au 12ème siècle.
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