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Depuis 2019, Esteban Teyssier conduit un chantier de fouilles sur le site du château vieux, au confluent du Piat et du Saint-Marcellin. Site dont il est l'inventeur officiellement reconnu par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles).
Esteban et les huit bénévoles, étudiants en archéologie, qui l'accompagnent sont tous bénévoles. Il faut cependant trouver un hébergement et nourrir cette équipe de volontaires...
D'où un budget d'intendance qui s'ajoute évidemment au budget des analyses de datation. L'analyse d'un charbon coûte 500 euros. 15 charbons ont été récoltés cette année. Il sera possible d'en analyser seulement 6 cette année. Une sélection s'imposera.
Tout ceci géré par l'association Groupe d'Archéologie du Velay
Un lieu de passion pour enrichir la recherche
Esteban explique :
Pour moi, ce lieu est un site de passion. Quand je suis ici, je suis chez moi, tout simplement. Je suis ici pour enrichir la recherche, pour ma commune, l'endroit où j'ai vécu, et je n'ai pas besoin d'une rente pécuniaire pour ce travail là. Je veux juste donner mon temps pour le plaisir de pouvoir donner aux gens et faire partager ce travail là. Ce boulot je ne le fais pas pour moi, mais pour faire partager et faire venir des visiteurs pour montrer le travail d'un archéologue, comment il se confronte au terrain. Et démystifier l'archéologie, travail très scientifique avec utilisation d'outils et de GPS, d'enregistrements, etc.
Ce type d'aménagement et de construction, ne sont quasiment pas connus sur le territoire français
Ce site n'a rien à voir avec une motte castrale (NDLR : fortification construite sur un tertre de remblai, ancêtre du château fort).
Photo motte castrale ci-dessus extraite du site PUY STORY
Ce genre de site, ce type d'aménagement et de construction, ne sont quasiment pas connus sur le territoire français et par cette recherche on est peut-être en train de créer un nouveau paradigme de la recherche de l'archéologie castrale. En France, on a déjà quelques sites de ce type là mais on n'en pas d'aussi grands et avec des aménagements aussi importants. Des personnes de la communauté des chercheurs sont très intéressés. Mais c'est un peu stressant parce que je n'ai pas de moyen de comparaison. Je dois donc tout créer par moi-même. Mais c'est aussi un avantage, je ne peux m'appuyer sur aucuns travaux mais c'est moi qui crée tout. C'est stimulant et assez magique bien je n'aie guère le droit à l'erreur.
Un cheminement sur les toits pour circuler
Un chemin remonte des gorges. Il contourne la plateforme et aboutit à l'entrée basse du château.
À un niveau se trouve une structure et une autre en contrebas sur la quelle s'appuie la première avec sûrement un cheminement sur les toits pour pouvoir circuler.
Des petits trous creusés sur le rocher par les Préhistoriques ?
Des cupules (petits trous circulaires creusés par un être
humain à la surface d'une dalle ou d'un rocher) ont été façonnées dans le
rocher mais on ne sait pas clairement ce qu'elles représentent. Elles sont
généralement rattachées aux sites protohistoriques. En archéologie, quand on ne
parvient pas à expliquer clairement des symboles, souvent on les rattache à du
religieux, quelque chose de cultuel.
Recherche dans les étoiles
Pourquoi pas ? se demande Esteban qui se refuse à être aussi catégorique et reconnait volontiers qu'il n'en sait rien mais a récemment formulé une hypothèse : il pourrait s'agir d'une projection d'une constellation. L'ensemble de cette cupule ressemble énormément à la constellation de la Croix du Nord dite aussi constellation du Cygne. L'alignement des cupules est exactement le même que l'alignement d'étoiles. Les cupules ne sont pas toutes de la même taille. Les plus grosses cupules correspondent aux plus grosses étoiles de cette constellation. Reste à calculer la dérive astronomique pour savoir si cette constellation était visible au dessus de ce lieu il y a 3000 ans ce qui permettra de déterminer s'il y a une projection.
Au Moyen-âge on gravait des croix sur les menhirs
Esteban poursuit sur l'interprétation religieuse des symboles creusés dans la roche :
Un point intéressant c'est que si on a quelque chose de
cultuel protohistorique, à l'époque du Moyen-âge on a la volonté de supplanter
cette représentation puisque juste à côté on a gravé une croix. Il est intéressant de savoir qu'en
Bretagne à partir des 8ème-9ème siècles les prêtres font tailler ce type de croix sur les menhirs
pour " dépaganiser " et les insérer dans un culte chrétien.
Au Moyen-âge on aimait s'installer sur des sites plus anciens
Ici, quand les Médiévaux se sont installés, ils avaient bien conscience que des humains avaient habité ici avant eux. Cela leur plaisait. Au Moyen-âge on aimait beaucoup s'installer sur des sites plus anciens, cela conférait une certaine aura.
Les nouveaux arrivants installaient leur propre symbole, en l'occurrence la croix, pour dépaganiser le lieu et se réapproprier l'espace.
Cela n'est en rien la bonne parole, souligne Esteban, c'est juste l'hypothèse qu'on peut émettre en voyant l'ensemble de symboles taillés sur cette plateforme.
Un chemin d'accès sous le regard des défenseurs
Les fouilles ont aussi mis à jour un chemin d'accès pavé
situé en dessous du château tracé de manière à rester sous le regard des
défenseurs en mesure de réserver un mauvais sort à toute personne non autorisée
ou malintentionnée. Tout a été conçu comme un ensemble défensif quasiment
impossible d'accès. Le château aurait pu être pris par la ruse mais pas par les
armes, en un premier temps.
L'érosion menace le chemin
Cependant, avec le temps l'érosion détruit ce chemin qui s'effondre peu à peu. Le phénomène n'est pas nouveau. On peu remarquer qu'une réparation avait déjà été effectuée à une époque où l'on l'utilisait. Un amas de cailloux disparates est bien visible en soutien de la " chaussée ". À un autre endroit, les archéologues ont réalisé une barrière de fortune avec apport de terre pour stabiliser, éviter un déchaussement et ne pas perdre le chemin.
Un château abandonné il y a mille ans
À l'aide d'un théodolite le géomètre a pris les mesures pour référencer le site.
À terme, avec des logiciels,
Tout sera reconstitué en 3 dimensions
Ce château, ressuscité grâce à la persévérance et aux recherches d'un jeune Monistrolien, aurait été abandonné, aux alentours de l'année 1020, selon la datation par carbone 14.
Ce qui projette le visiteur un millénaire en arrière.
La monnaie du pape
Les premiers hommes seraient revenus à partir de la toute fin du 15ème siècle. On suppose cela grâce à une monnaie retrouvée à cet endroit. Elle avait été frappée à Avignon par la pape Sixte IV en 1470. Elle correspond à la seule source écrite retenue sur le château vieux, celle du notaire qui vient récupérer l'impôt. Qui sait, au retour de sa mission de perception au moulin, le notaire a-t-il échappé une piécette ?
Au 15ème siècle on se souvient encore du château, mais passé le 16ème siècle, plus personne ne s'en rappelle puisqu'on commence à le rechercher.
Une conférence de présentation de ces travaux sera donnée aux château des évêques début 2021.
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