Stéphane Fertin, entraîneur au club des écoles d'athlétisme et de la marche athlétique,  ne pouvait qu'être satisfait de la performance de Simon Petiot (24'59"17 au 5000 mètres soit du 12 Km/heure) lors des championnats de France en salle.

Ça faisait un moment qu'on cherchait à passer cette barrière des 25 minutes sur 5 km, la fameuse barrière des 12 km/heure.

C'est très bien. Je suis très content pour Simon parce que ça fait un moment qu'on cherchait à casser cette barrière. En plus dans un grand championnat.  

C'est toujours bien pour le moral et pour lui.

C'est une référence ensuite…

Oui, c'est sûr que c'est une référence. Déjà, on ne s'en rend pas bien compte, mais marcher à 12 km/Heure c'est compliqué. Le faire sur 5 km c'est bien, c'est très bien.

Il y avait 5 juges sur 200 mètres

Pour marcher il faut toujours garder un pied au sol. C'est surveillé par des juges…

Il y avait cinq juges sur un tour de 200 mètres. Simon a eu un avertissement.

Il n'a eu qu'un avertissement pendant les 5 kilomètres. Ça veut dire que techniquement c'est propre. C'est une grande satisfaction. Parce que le travail est bien fait.

Avec un avertissement le marcheur reçoit un carton jaune. S'il refait la faute, c'est un carton rouge (NDR : qui ne renvoie pas le marcheur au vestiaire comme ça se passerait dans le foot).

Il faut trois cartons rouges pour avoir une pénalité de 10 minutes. Et avec un quatrième carton rouge il pourrait être disqualifié.

J'ai vu qu'il allait faire quelque chose de bien

Marcher comme Simon, c'est quasiment la perfection. Quand on est dans la compétition, on a ses problèmes d'athlète, de souffrance, de s'accrocher au chrono.

Mais quand on est au bord de la piste, entraîneur, n'est-ce pas plus dur mentalement ?

En fait, ce qui est dur c'est de savoir de quoi est capable son athlète. Souvent j'ai dit à Simon :

" Tu es capable de faire 25 minutes. Je pense que tu les as largement. "

 Mais il n'arrivait pas à passer le cap. C'est-à-dire qu'aux entraînements il était très bon. Ses séances étaient très bonnes. Par contre, lorsqu'il faisait sa compétition, ce n'est pas qu'il perdait ses moyens mais, il réfléchissait beaucoup et se posait trop de questions. Alors que je pense qu'il avait les moyens de le faire.

Et aujourd'hui, ça s'est tout aligné

Donc, j'ai juste géré le chrono pour prendre son temps. J'ai vu que tout de suite il était dans l'allure, qu'il allait faire quelque chose de bien.

Aujourd'hui ça s'est vraiment bien passé. Il n'y a pas eu de souci particulier.

Poser le cerveau*

Il faudrait qu'il se relâche un peu plus mentalement ?

Qu'il ne réfléchisse pas. Simon, c'est quelqu'un qui réfléchit beaucoup, qui se pose beaucoup de questions. À un moement en compétition, il faut savoir poser le cerveau et tout lâcher. Et là, il l'a bien fait. Je pense qu'il est capable d'aller encore plus vite.

Ce n'est qu'un passage et j'espère que sur 10 kilomètres il va passer aussi un cap. Je crois que ça va avancer cette année.

C'est un record du club bien sûr…

Oui, oui. Personne n'a réussi à faire ça. C'est très bien.  

Douze à l'heure, même en courant, certains ne sont pas capables de les faire…

C'est possible.

C'est quand même difficile de concilier du sport à ce niveau et des études (Simon est en 1ère année d'école d'ingénieur).

Je pense que Simon en a besoin, de trouver un équilibre entre sa pratique sportive - parce qu'il a toujours fait ça - et ses études. Je pense que ça lui fait toujours du bien, quand il a fini ses cours, de pouvoir aller s'entraîner, de faire autre chose.

Une dernière info

Ce week-end, Simon était aussi qualifié pour le match inter-Ligues. Ce dimanche 12 février il y a un match inter-Ligues Cadets-Juniors. Il a été mis en même temps que les championnats de France de marche et épreuves combinées. Donc tous les meilleurs marcheurs de la Ligue ne seront pas présents puisqu'ils sont tous aux France.

Pour le club, Estelle Raïa est qualifiée à  ces inter-Ligues.

Dessin ci-dessus d'après le site Radio Canada

Poser le cerveau* 

Chère lectrice, cher lecteur, cher tout court,

sois sur tes gardes.

Si au bord d'une piste, pendant une compétition, tu trouves un cerveau tout seul, ne t'en saisis pas. Ne va pas le porter aux Objets trouvés. Ce sera certainement celui d'un athlète en plein effort et qui l'a mis de côté.

PHOTOS communiquées par Stéphane Fertin