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Les 100 km de Millau. Une course mythique, la première dans son genre en France. En 2023, ce 30 septembre, elle en était à sa 51ème édition. Fabrice Néel l'a courue. Il raconte… Quelques douleurs pour de grands bonheurs.
La suite de son récit.
Ce n'est pas très bien signalé…
Je pense, pour 51 ans de course, ce n'est pas le top. Bon, ce sont tous des amateurs donc on ne peut rien dire. Mais je pense qu'il manque un peu d'ambiance et en plus de marquage. À un endroit, on ne savait pas où il fallait aller. À gauche ou à droite ?
Quand on est à Saint-Affrique et qu'on remonte, à un endroit on passe entre deux maison et on se demande où il faut aller.
C'était de jour ou bien de nuit ?
L'avantage c'est que j'ai fait beaucoup de jour (NDR : le départ de la course a été donné à 10 heures du matin) et une heure de nuit.
Tu es arrivé vers 21H11 ?
Oui, 21H11. On avait une grosse lune. Elle éclairait pas mal. Donc on voyait. Mais les flics nous ont dit, il faut mettre la lampe frontale. Et je l'ai mise.
Oui, c'est plus sûr.
Et les voitures. Je n'aurais jamais cru que les voitures pouvaient passer. Il n'y a que la montée après le pont de Millau qui était toute barricadée jusqu'à Saint-Affrique.
Tu portais des vêtements réfléchissants ou des chaussures ?
Non, mais ma femme avait le gilet fluo et le vélo éclairé.
Donc les voitures qui viennent derrière te voient ?
Oui, ma femme était derrière.
Les accompagnateurs à vélo te tiraient en quelque sorte ?
Oui et non parce que j'aimais bien qu'ils soient à côté de moi pour prendre mes affaires, pour prendre de l'eau ou d'autres choses. Souvent à côté. Parfois à un mètre devant moi.
La première fois de ma vie
De toute la course, quel a été pour toi le moment le plus difficile ?
Je crois que je n'en ai pas eu. Si, des grosses douleurs en redescendant. Quand on monte pendant 4 kilomètres ou 7 kilomètres, redémarrer, oui. Parce qu'on est en souffrance à croire qu'on va pleurer tellement on a mal.
Tu avais mal aux cuisses ?
Les jambes. Impossible de redémarrer. Je croyais que j'étais un petit vieux. Je me recroquevillais tel un petit vieux de 95 ans qui se renferme et qui essaie de partir et qui n'y arrive pas.
Les jambes qui te faisaient mal ?
Je dirais plutôt les cuisses.
Surtout dans les descentes, ça cogne…
Mais je n'ai pas souffert. Je n'étais pas à la grimace. J'ai essayé de me tenir toujours à carreau. En courant à 10 à l'heure, 9 les montées.
Du souffle, j'en avais tout le temps. Même à la fin j'avais du souffle. Je n'ai pas pris de point. Je n'ai pas été dans le dur.
Tu n'as jamais senti le sommeil, le besoin de dormir ?
Non, non, pas le sommeil. À certains moments, ma cuisse droite commençait à me piquer derrière. J'ai dit il ne faut pas aller plus vite parce qu'elle me fait mal. Et j'ai vite arrosé l'endroit où j'avais mal avec de l'eau bien fraîche. Et là, je ne sens plus la douleur.
Des chaussures presque neuves
Quels souvenirs tu vas garder ?
Courir les40 km avec mon père qui a 79 ans c'est génial. Courir avec ma femme, c'est génial. Et puis c'est un 100 km. C'est la première fois de ma vie.
Ça t'a donné envie de faire un autre ultra ou de recommencer ?
Non. Pour l'instant, non. Trois mois d'entraînement tous les week-ends. Quand on fait un repas il ne faut pas trop manger. Ce n'est pas trop mon truc ! Ça reviendra peut-être plus tard, mais pas pour l'instant.
Qu'est-ce que tu penses faire dans l'automne ou l'hiver qui vient ?
On part à San Sebastian. Je pense faire le semi.
C'est ton prochain objectif…
Oui. J'ai 15 jours d'arrêt. Vélo-piscine comme m'a recommandé Franck.
Il avait dit que je passerais entre 11 heures et 12 heures.
C'est grâce à tout le monde. Parce que si j'avais été seul, je passais vers 12H30 et encore, pas sûr que je passais. Parce qu'il y a du poids. On prend deux kilos de charge. Quand j'avais mal aux jambes, est-ce que j'aurais eu assez d'eau pour m'arroser ? Pas sûr.
Deux kilos de charge, c'est deux kilos d'eau ?
J'avais chargé à bloc parce que quand j'ai mal, il faut charger à bloc pour refroidir… Tous les cinq kilomètres je bouffais trois litres d'eau.
Trois litres pour boire et t'arroser ?
À mon avis je buvais plus d'un litre d'eau sur cinq bornes. Et je me vidais deux litres d'eau dessus, sur la tête, sur les jambes;
Vous avez eu chaud ?
Il faisait super chaud. Ça cognait
Lundi à midi je vais aller nager à l'Ozen. Je n'ai pas d'ampoules. Si j'avais des ampoules, je ne pourrais pas y aller. J'ai deux ongles bleus mais pas d'ampoules.
Qu'est-ce que tu avais comme chaussures ?
Des Asics pour la route.
Tu les portes depuis longtemps ?
Quand je fais une grosse course, j'essaie toujours d'avoir des chaussures qui sont presque neuves. Elles avaient 50 kilomètres.
Quand je les ai achetées j'ai dit au vendeur que je voulais de bonnes chaussures pour faire un 100 bornes.
Samedi, je n'ai pas souffert de la course parce que quand j'en bave trop, je pense à tous ceux qui veulent marcher, qui veulent courir, et qui n'y arrivent pas.
Il y a deux endroits où j'ai trouvé que c'était long : vers le plateau avant de monter vers Millau. Il y a sept kilomètres de presque plat. Comme c'est long ! C'est long ! Vers le 78ème kilomètres.
Et la descente de Saint-Affrique. Elle était super longue. Sept kilomètres. Et on ne voit jamais la ville.
Et sept kilomètres de montée. La plupart des gens marchent.
Fabrice ne s'est jamais
senti dans le dur, impression confirmée par son épouse qui a trouvé qu'il a
toujours été bien.
Le classement ICI
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