Comment ça marche ? Faut-il écrire "ils étaient
17", conformément aux vieilles règles misogynes de l'orthographe ou bien
"elles étaient 17" suivant la mathématique de la majorité ?
Bon, alors comme ici ce n'est ni le site de l'Académie Française ni celui du
MLF, je vais t'expliquer ça autrement,
chère lectrice, cher lecteur, cher(e) tout court,
(Tiens, d'ailleurs à ce propos et par parenthèses, puisque j'évoque l'Académie,
si jamais tu avais le moindre doute, le féminin de "cher tout court",
ce n'est pas chère toute courte, mais bien chère tout court, même quand on
parle d'une qui marche...). Et si tu ne sais pas pourquoi cette formule, lis
l'actualité "Le soir où Franck et Christophe ont failli aller aux
tapis", ça t'éclairera (un peu).
Samedi matin à Beauvoir, emmenés par Mélanie, 14 femmes et deux hommes ont
tricoté des bâtons pour une première séance de Marche Nordique. Pour certaines
personnes, c'était vraiment une première, une découverte. Elles ont découvert,
et aux autres on l'a rappelé, que pour la marche on se sert de ses quatre
membres, pas seulement des gambettes. Pas besoin de poches aux vêtements, les mains
sont prises ailleurs.
Effort individuel par excellence, la marche nordique à l'ACSM c'est aussi la
solidarité. Pour preuve une nouvelle venue débutante. Difficile pour elle de
suivre la cadence. Qu'est-ce qu'on fait ? On l'abandonne au milieu de la forêt
comme le type qui a déposé sa compagne dans les bois de Monlet la semaine
dernière parce qu'ils se disputaient ?
C'est beau à voir comme ils sont gentils
Voyant que la nouvelle venue peinait, c'est normal quand on débute, il s'est
toujours trouvé quelqu'un à ses côtés pour l'encourager, lui expliquer comment
tenir ses bâtons, lui conseiller de boire et ainsi de suite. Entraide,
solidarité, fraternité, etc. il faudrait épuiser la rubrique
"synonymes" du dictionnaire pour décrire l'ambiance amicale.
"C'est beau à voir comme ils sont gentils entre eux" s'émerveille
Mélanie leur coach athlétisme-santé (bénévole comme tous les entraîneurs et
dirigeants du club).
On fait du sport, mais aussi on parle. D'abord c'est un critère d'entraînement
en endurance. Mais surtout, on échange, on se découvre (aussi bien dans le sens
de découvrir l'autre que de se découvrir, se révéler à l'autre quand vient le
temps des confidences). Pour reprendre l'expression tarte à la crème de ces
dernières années "on crée du lien social".
Sur le plan sportif, certains sont surpris, notamment s'ils viennent de la course.
Le travail est parfois bien différent. On fait des étirements en milieu de
séance par exemple. Et d'ailleurs ces étirements diffèrent de ceux de la course.
Et puis chacun apporte ses connaissances, ses expériences et compétences,
toutes diverses.
En substance, le groupe marche et la marche groupe.
Tu peux reprendre ton bâton (de pèlerin ou pas) chère lectrice, cher lecteur,
cher(e) tout court, tout marche.
Quelques photos ici