Jeudi 23 février. Il fait doux, le soleil dispute une course de haies avec les nuages. Les championnats de France de cross commencent dans deux jours. Sur l'hippodrome de Saint-Galmier-Saint-Etienne, on s'affaire sans agitation. Hier soir les Verts ont perdu contre l'ogre rouge mancunien. Le Chaudron est entré en éruption. Comme à son habitude. Aujourd'hui, la vie athlétique continue.

Comme chaque jour de cette semaine, l'équipe municipaux-bénévoles démarre vers 8 heures. Premiers échanges organisationnels autour d'un café. Comme chaque jour des questions sont à résoudre. Comme chaque jour les responsables discutent, décident, expliquent. Les "petites mains" reçoivent les ordres puis s'éparpillent sur le terrain.Comme chaque jour.

Aujourd'hui, l'arche d'arrivée... arrive ! Cette année elle est métallique plutôt que gonflable pour mieux résister à d'éventuels caprices d'Eole qui trouve aisément un terrain de jeu dans le plat corridor de la plaine du Forez enserrée entre Monts du Forez à l'Ouest (ici on les appelle les montagnes du soir) et les Monts du Lyonnais (les montagnes du matin). Des caisses emplies de pièces détachées. Les gars, le boulot aujourd'hui, c'est pas d'jeu, c'est du Meccano. Les gars, ce sont les monteurs d'Harpa qui assure souvent des évènements pour la FFA.

Philippe Pellois s'accroche à son téléphone, comme plein de gars d'ailleurs :

" Je rappelle le gars pour les barrières, lance-t-il à la cantonade. Il en faut 15. "

Roland Corgier : " Cette édition est chaude "

Vu d'en haut, le site commence à bien prendre tournure et même tournants, ceux du parcours, trois boucles. Elles ont été tracées par Roland Corgier à l'aide Google Earth qui se doit de vérifier les distances établies selon les catégories.

Au passage, ces normes sont en train de changer. À l'avenir, les distances raccourciront pour les masculins et augmenteront pour les féminines, ce qui est lié aux normes internationales. Si ça pouvait faire pareil pour nos salaires pensent les dames !

Délégué technique de la Commission Nationale des Courses Hors Stade (CNCHS) à la FFA, Roland Corgier, qui fut 16 ans durant président du Comité d'athlétisme du Rhône, en est à sa douzième organisation des championnats nationaux.

Spécialiste régional du cross quand il était lui-même ahlète, il compte de nombreuses victoires dans cette spécialité et en semi-marathon. Sa meilleure place au National est 25ème.

Licencié à l'ASSU Lyon puis à l'USACA L'Arbresle, il valait 2H20 au marathon et fut vice-champion de France vétéran derrière Noël Tijoux.

Malgré la nécessité de protéger la piste hippique, ce qui a limité le parcours, Roland considère que c'est un parcours très visible.

Pour Roland, " cette édition 2017 est chaude car préparée tardivement, mais grâce aux équipes locales qui ont mis le paquet, on sera bien " affirme-t-il.    

Dommage qu'on n'ait pas fait Le Mans en 2016 

Jean-Marc Grange, président du FAC Andrézieux, en charge des équipes techniques et de la sécurité déplore d'avoir appris très tard que le Comité d'Athlétisme de la Loire organiserait ces championnats. " Du coup, on n'a pas pu aller voir l'édition 2016 au Mans " regrette-t-il.

Pour Philippe Pellois, président du comité d'athlétisme de Paris et délégué technique à la CNCHS (tout comme Jean-Claude Louison lui, délégué technique courses de montagne) " l'ambiance cette année est extraordinaire ".

Sur l'herbe, on ne déjeune pas. On coupe les Rilsan qui dépassent.

Seul dans une salle haut perchée, le PC sécurité fignole les derniers détails.

Sur la pelouse, on scie, on martèle, on enfonce des pieux à la massette pour installer les stalles de départ des équipes. Sous les gradins, on classe les panonceaux informatifs, y compris celui qui indique le prix des crêpes. Tout est prévu pour ne pas se gaufrer.

Midi. On change de chaussures et de tenue

On rediscute. Des points restent à éclaircir.

L'après-midi, chacun reprend.

On installe les panneaux publicitaires des sponsors.

Tout le monde est dans les starts. Samedi et dimanche ce sera le tour des compétiteurs. On ne les verra peut-être pas, mobilisé  chacun(e) en un point bien précis, rouage infime et indispensable.

Traduit en statistiques pour les fans, 580 bénévoles sont mobilisés. Une belle logistique déployée, à la mesure de l'évènement. Et parce que notre sport " le vaut bien. "

   UNE JOURNEE ORDINAIRE EN PHOTOS