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L'Echappée Belle, un trail à faire fantasmer tous les ultras, les fondus de hors stade, de montagne, d'évasion, de rêves infinis, d'infinis inaccessibles.
Belle parce qu'elle l'est, incontestablement, ses finishers en parlent avec des edelweiss, jolies étoiles des fleurs des neiges, plein les yeux.
Belle comme Belledonne, les belles dames en italien ou bella donna, la belle dame. D'une beauté qui demande des efforts intenses, prolongés, un mental inépuisable pour l'atteindre.
Cette course, comment la qualifier ? Extrêmement exigeante, extrême, tout court, mythique, minérale, abominable, tueuse ( seule une moitié des partants arrive ).
Il faudrait un Victor Hugo pour rendre l'écho impressionnant de cet ultra trail qui montre les dents et avale aisément. Qui le fait en courant en revient expirant.
Ses organisateurs le présentent comme " un parcours d'exception tant par sa beauté que sa difficulté. L’Échappée Belle est une traversée de part en part du massif de Belledonne, qui se caractérise par sa haute technicité, son engagement sur des sentiers difficiles d’accès, et l’altitude à laquelle elle se déroule. Créé en 2013 et défini dès sa première édition comme un des plus beaux trails mais aussi un des plus exigeants, L’Échappée Belle s’est immédiatement imposée dans le monde de l’ultra. Le point culminant de la course atteint une altitude de 2 930m avec la Croix de Belledonne. Une traversée de glacier (Freydane), 15 cols et 40 km à plus de 2000m d’altitude doivent être franchis pour arriver au terme de cette aventure. "
Trois trailers de l'ACSM et un quatrième Monistrolien se sont affrontés aux beautés intenses et à la minéralité quelquefois désolante d'un univers réservé à une élite.
Anthony Cottier avait choisi la Traversée Nord, 85 Km, dénivelé positif 6050 mètres, dénivelé négatif 7210 mètres, point culminant 2493 mètres, point le plus bas 312 mètres.
Le couple Nelly et Philippe Zotos avait décidé d'accomplir l'Intégrale, 144 Km, dénivelé positif 11100 mètres, dénivelé négatif 11100 mètres, point culminant 2892 mètres, point le plus bas 271 mètres.
Le quatrième, nous le rencontrerons chemin grimpant sur l'Intégrale.
Le départ des 144 Km a été donné de Vizille (au dessus de Grenoble ) vendredi 25 août à 6 heures du matin. Arrivée à Aiguebelle.
Nelly refait la course pour toi,
chère lectrice, cher lecteur,
Cette fois, j'abandonne la formule coutumière de cher(e) tout court.
Certes ça court, mais sera un peu long, car comment faire autrement pour cette épreuve ( le mot n'est pas ici galvaudé ) d'exception ?
11100 mètres
de dénivelé positif dans le Belledonne
souligne d'emblée la belle ultra à l'incontestable Label Ultra. En prononçant le chiffre, elle articule chaque syllabe avec soin comme elle a gravi mètre à mètre les déclivités cumulées, savourant jusque dans les paroles son inclination pour les pentes. Onze mille cent mètres, un chiffre incroyable. Comme les chèques à gros montant, il faut l'écrire lettre à lettre pour s'en rendre bien compte.
" Philippe et moi avions décidé de faire cette course ensemble. Malheureusement, Philippe a été terrassé par la chaleur au bout d'une soixantaine de kilomètres. Il s'est arrêté au 60ème et il était un peu embêté parce que c'était juste au moment de la première nuit. Me laisser seule au milieu du Belledonne, il n'était pas très chaud... J'avais décidé de continuer, donc je suis partie. Heureusement pour moi, j'ai rencontré Pierre-Henry Tainturier, un Monistrolien avec qui nous courons de temps en temps. Il s'était inscrit sur la course. Je l'ai retrouvé dans la côte de la Petite Valloire au 65ème Km. Il était malade, il vomissait. Du coup, on a terminé la course ensemble. Nous sommes restés tout le long ensemble. Ça nous a permis de nous serrer les coudes et de continuer.
Je me suis arrêtée une heure. J'ai dormi une heure, parce qu'en attaquant le col du Morétan ( NDLR : altitude 2500 m au Km 86 de la course ) un gros gros morceau de la course, à mi-côte on a pris l'orage. De gros éclairs, le tonnerre. En montagne on n'est pas très fier quand il fait orage. Arrivés au refuge, on s'est arrêtés. On commençait à être fatigués tous les deux, à sentir le sommeil nous gagner un peu. Heureusement, en même temps au refuge la responsable nous a dit qu'il y avait de la place et que dans une heure l'orage serait terminé. Nous avions tout intérêt à nous reposer. On nous a donné des couvertures, des oreillers. On était super bien, au chaud. On a dormi. On a réussi à s'endormir et à ne dormir vraiment qu'une heure.
Comment fait Nelly pour ne dormir qu'une heure alors qu'il est environ 6 heures du matin, le moment le la plus critique, la fin de la nuit ?
" Pierre-Henry avait ce qu'on appelle un pacer, un ami à lui avait pris un dossard pacer ; il avait le droit de nous suivre. Il a pris la course à peu près à moitié.
( NDLR un pacer est un accompagnateur. Le règlement de la course stipule que " Le pacer rejoint son coureur sur la portion de son choix à partir du Pleynet ( Km 62 ) et quitte son coureur sur l’endroit de son choix. Le début et la fin d’un pacer doit se faire obligatoirement sur un ravitaillement. )
" Donc, au bout d'une heure, le pacer nous a réveillés comme on le lui avait demandé. "
Quel effet ça fait quand on te réveille comme ça au bout d'une heure ?
Nelly se marre, d'un bloc :
" J'avais
l'impression que ça faisait deux minutes que j'étais couchée. Au début, un peu dur dur. Puis en fait, non.
On s'est habillés et on est repartis. On s'est rendu compte que ça nous avait
fait vraiment du bien, qu'on était vraiment très frais, ce qui fait qu'on a
passé le col du Morétan, pas les doigts dans le nez mais vraiment très très
bien. Arrivés en haut, il était pratiquement six heures du matin, le jour se
levait. On a basculé de l'autre côté, c'était magnifique.
Nos accompagnateurs, avec les enfants, c'était génial
On a poursuivi comme ça d'un ravitaillement à l'autre, avec toute notre petite colonie qui nous encourageait à chaque ravitaillement. Il y avait Nathalie et Christophe Roupie, qui avaient décidé de nous suivre et de nous faire nos ravitaillements. Mais aussi les quatre petits, Laurine, Loan, les enfants de Nathalie et Elian et Gabin, les deux miens. Ainsi que Philippe qui s'était rallié à eux pour finir de m'encourager.
À chaque
ravitaillement ils étaient là. Ils faisaient deux ou trois Km pour venir nous
récupérer. Ils couraient 2 à 3 Km dans
un sens, puis dans l'autre.
C'était
génial. C'est une grosse bouffée d'oxygène pour toi quand tu es coureur.
C'était très difficile. On avait quinze cols à passer au total, quarante Km environ au dessus de 2000 mètres d'altitude, notamment la Croix de Belledonne qui se trouve presque à 3000 mètres.
En altitude ressens-tu le manque d'oxygène ?
"Cette fois-ci, pas trop. Ça n'a pas été un endroit où j'ai beaucoup couru. J'ai plus marché avec les bâtons en raison du fort dénivelé. Je n'en ai pas souffert, pas plus que de la chaleur que je ne crains pas trop. Je me suis très très bien hydratée. J'ai pu boire et manger tout le long de ma course sans difficulté. C'est un gros plus. Je suis partie à mon rythme, sans trop m'enflammer dès le départ. Je crois que c'est ce qu'il fallait faire. Je suis restée première féminine les 16 premiers kilomètres, ce qui était plus qu'inespéré parce que savais qu'il y avait de grosses pointures sur la course. Cinq ou six filles étaient bien au devant de moi au classement ITRA ( table de cotation en nombre de points selon les résultats obtenus dans les courses de l'International Trail Running Association ). Elles étaient toutes à plus de 620-630 points alors que j'arrive à peine aux 600. Là, c'est récent, j'ai fait deux courses à plus de 600 points.
Un chamois sur les cailloux
Au 16ème Km, la grosse favorite, marraine de la course, Alexandra Rousset, m'a doublée en haut de la Croix de Belledonne. Cette fille, c'est un chamois sur les cailloux. J'ai tourné à la croix. Le temps que je tourne, elle avait déjà disparu. Elle était descendue comme une folle sur les cailloux, un truc...
Moi, j'ai été super
prudente. Mon genou ( NDLR : genou droit opéré il y
a tout juste un an ) était quand même un peu
fragile. Je le garde toujours à l'esprit. Il ne faut pas faire n'importe quoi.
Les cailloux, ça roule, ça glisse. Il y en a pour tous les goûts sur le
Belledone. On ne peut jamais se dire " Là arrive la descente, je vais
pouvoir me relâcher. " Jamais. J'ai fait très attention.
Ouille !
J'ai eu un petit pépin dans le col de la Vache ( altitude 2536 m ). C'est un gros pierrier sur lequel on passe d'un caillou à l'autre. Il faut vraiment enjamber, faire de grandes enjambées. Là j'ai commencé à prendre une grosse courbature sur le quadriceps gauche parce que je compensais en fait de mon genou droit et là je me suis dit " Ouille ! Ça démarre mal ". Je me suis arrêtée. J'ai fait quelques petits assouplissements de la cuisse en me disant qu'il ne fallait pas le contracter plus. À la fin de la course, les 47 derniers Km, c'est quand même long, j'ai vraiment souffert du quadriceps. Heureusement, j'avais les bâtons et j'ai serré les dents. En côte, je le gérais parce qu'en m'appuyant bien sur mes bâtons, ça allait à peu près. En descente, c'est plus compliqué.
Mentalement, il ne faut jamais se déconcentrer. Comment tu gères ça ?
" De temps en
temps, je fais une pause et je regarde les paysages. On a la chance d'avoir
traversé des coins vraiment magnifiques. Donc quand une idée noire commence à
me venir à l'esprit, au lieu de me dire " C'est trop dur, je n'arriverai
peut-être pas au bout "
Je m'arrête et je regarde
autour de moi.
Il faut s'arrêter parce que si je regardais le paysage en même temps que je cours, je me casserais la figure à tous les coups avec tous ces cailloux. J'ai pris le temps de profiter du paysage. Et puis, véritablement je n'ai pas vraiment eu de moments négatifs parce qu'ils étaient tous là, ils m'encourageaient. Quand Philippe a abandonné, je me suis dit " T'as pas le droit d'abandonner, t'as pas de blessure ". Ça aurait été juste mental. Franchement, ça ne m'a même pas traversé l'esprit.
Derrière toi, y en a une qui se rapproche, qui se
rapproche...
Christophe Roupie m'a dit : " Tu seras trop contente quand tu l'auras fini. Allez vas- y ! ". Il m'encourageait et Nathalie a couru les 15 derniers Km avec moi. On est parties du dernier ravitaillement ensemble. Elle était super fraîche. Elle s'est mise devant. Elle a pris un rythme. Je l'ai suivie et ça m'a vraiment, vraiment aidée.
J'ai été 1ère, ensuite je suis passée 2ème, puis 3ème parce qu'une Hollandaise qui m'avait dépassée était nettement meilleure aussi. Puis à 47 Km de l'arrivée, j'ai su qu'elle avait abandonné. Je me suis retrouvée 2ème à nouveau. Là, Philippe me disait à chaque fois " Derrière toi, y en a une qui se rapproche, qui se rapproche... "
J'avais très mal aux jambesDans ma tête, j'étais déjà tellement contente de pouvoir terminer la course que si je ne faisais pas un podium, c'était complètement inespéré, ma foi après ce serait la cerise sur le gâteau... Je suis restée 2ème assez longtemps. Elle m'a doublée en descente avant l'avant-dernier ravitaillement du Pontet. Elle m'a doublée à une allure ! Elle était fraîche comme un gardon. Je me suis dit que de toute façon je n'aurais pas pu lutter. Elle n'avait pas mal aux jambes. J'y avais très mal. Je me suis retrouvée 3ème. Les enfants m'avaient dit que la 4ème était quand même loin. Avec Nathalie devant moi, j'ai repris de l'avance sur elle apparemment à ce moment là parce que c'était une partie, pour une fois, qui se courait. Je craignais, avec le mal de jambes, de ne pas pouvoir courir. En fait, comme Nathalie est passée devant elle m'a vraiment traînée, elle m'a parlé de plein de choses, ça m'a changé les idées. Je ne dirais pas que j'ai oublié la douleur, mais j'ai serré les dents et j'ai pu arriver.
J'étais tellement
pressée d'arriver et de sonner la cloche...
...que je me suis dit que plus je courrais et plus j'arriverais vite.
Après, génial, j'ai entendu les enfants qui étaient remontés me chercher. Je me suis dit ça y est, je vais arriver, je vais pouvoir sonner cette cloche. Parce qu'on sonne une grosse cloche à vache ( NDLR : une clarine ), une belle cloche avec une jolie ceinture. Elle est pendue, il faut la prendre à deux mains et la secouer. Je me suis fait un plaisir de la secouer en arrivant.
Je suis arrivée dans la nuit de samedi à dimanche un peu avant minuit ( NDLR : exactement 23H45 à voir ICI en détail ) en 41H43'27 pour 145.9 Km. "
Nelly est ravie. On le serait pour beaucoup moins que ça.
" Pour moi c'est une grosse réussite. Mais, j'ai pu venir à bout d'un défi comme ça parce que j'ai été très bien entourée.
Philippe et moi préparions ce trail depuis 6 mois. Nous avons enchaîné les courses, mais toujours pour cet objectif. Nous avons fait trois ou quatre week-ends à la montagne, vraiment spécifique montagne, et ça, ça fait un bien fou. Je crois que je l'avais bien en tête en fait. Mentalement, je voulais y arriver, je voulais aller au bout. Bien sûr, il aurait pu m'arriver quelque chose et j'aurais dû abandonner. Mais dans ma tête, j'étais prête. Je n'ai pensé qu'à la cloche, tout le long en me disant " Celle-là il faut que je la sonne, que je la sonne ". Génial.
Je remercie vraiment toute cette petite bande, Nathalie, Christophe, les enfants qui ont été extras tout le long. Ils étaient ma petite bouffée d'oxygène à chaque fois que je les voyais. Ils m'ont encouragée tout le temps et ça, ça n'a aucun prix. C'est vraiment sympa.
Je vais finir pour nous deux
De son côté, Philippe a subi une insolation. Nelly en parle aussi :
" Il a bu régulièrement, il avait une visière sur la tête qu'il supportait difficilement. Moi, je n'avais rien sur la tête.
Le soleil lui a
tapé sur la nuque. À un moment, il s'est dit que ce n'était pas un coup de
chaud, il a pensé que c'était l'altitude parce qu'il avait vraiment un gros
manque d'oxygène. Au bout d'un moment, ça l'a écœuré, ça lui a mis envie de
vomir. Donc il n'arrivait plus à boire. Après, il n'arrivait plus à manger non
plus. Sur un ultra, si on n'arrive plus à boire, plus à manger et que le
souffle manque, ça devient compliqué. Il a quand même essayé. C'était avant
d'arriver à Habert d'Aiguebelle, le 4ème ravitaillement au 47ème Km. Il a
insisté jusqu'au Pleynet ( Km 64 ). Mais au Pleynet, quand il est reparti il a
senti que ça n'allait pas. Donc je lui ai conseillé de ne pas prendre de risque
parce que la santé, ça passe avant. Tant pis, je vais finir pour nous. Là, je
me suis dit que je n'avais pas le droit à l'erreur, que je devais vraiment
arriver. Le fait de retrouver Pierre-Henry a été génial parce que j'étais à
nouveau avec quelqu'un. On a eu sommeil en même temps. Ça
aussi c'était bien parce que quand on est en groupe, on peut ne pas avoir
sommeil en même temps. Certains peuvent avoir besoin de plus de sommeil que
d'autres. Une heure nous a suffi à l'un et à l'autre et on a pu poursuivre
tranquillement.
50% d'abandons
Sur ce genre d'épreuve, on se retrouve très vite seule. Les écarts se creusent très vite. Sur 30 filles au départ, 15 ont passé la ligne d'arrivée. 50% d'abandons. La sélection se fait vite sur le terrain. Certains n'étaient peut-être pas assez entraînés et à mon avis, la chaleur y est pour beaucoup aussi. Beaucoup de concurrents ont du mal à gérer la chaleur, l'alimentation et l'hydratation. Parce qu'on ne s'alimente pas de la même façon l'hiver et l'été sur la course.
Comment tu t'alimentes sur une course comme celle-ci ?
" Je n'ai pas besoin de manger beaucoup. Je mange souvent, mais de toutes petites quantités. J'avais emmené des barres de céréales mais je n'apprécie pas beaucoup. Je préfère des petites boulettes que je fais moi-même. Je mélange des figues ou des dattes avec des noisettes ou des noix de cajou puis je les roule dans des graines de sésame. Je fais vraiment des petites bouchées. Je mange ça de temps en temps et je prends un gel aux fruits, abricot ou fraise de chez Eric Favre, que j'aime bien, qui n'est pas écœurant. J'arrive à prendre à peu près toutes les heures, les heures et demie. Je prends ça et je bois en même temps.
J'ai demandé à Philippe de me faire un café
Dans
mes gourdes j'ai mis du produit au début et dès que j'ai fini mes premières
gourdes, je mets de l'eau gazeuse. Je mélange eau gazeuse-eau plate. Sur les
ravitaillements je ne bois que de l'eau gazeuse sauf à Super Collet ( 7ème ravitaillement au Km 99 ) où j'ai demandé à Philippe de me faire un café parce que c'était le
début de l'après-midi, après la nuit où je n'avais dormi qu'une heure. Je
commençais à avoir les paupières un peu lourdes. J'ai voulu prendre un peu de
caféine. Et donc j'en ai pris.
J'ai mangé beaucoup de Tomme de Savoie et des soupes
Sinon, je mange des fruits secs. Avant de partir, je m'étais fait un gâteau de semoule un peu compact. Philippe m'amenait des petits cubes de gâteau de semoule. J'en ai mangé un ou deux. Ce que j'ai vraiment apprécié, c'est tout ce qui est quarts d'orange, même quarts de citron. J'ai mangé beaucoup de fromage, de tomme de Savoie, et puis des soupes : soupes de pâtes ou soupes de légumes et pâtes... Toutes ces choses sont proposées aux ravitaillements et les enfants m'amenaient des petits Actimel goût myrtille ou goût agrumes. Bien frais quand on se sent un peu écœuré, saturé du sucre et de tout le reste, c'est bien. À un endroit, je me suis fait un petit sandwich au jambon, un petit rectangle de pain de mie avec du jambon. Je mange très peu en course parce qu'après ça me pèse sur l'estomac et j'ai du mal. Donc, des petites bouchées, très souvent, des choses qui me font envie, en fait. Ça peut être tout et n'importe quoi. J'ai mangé un petit morceau de banane. À un moment, on m'a donné une compote maison de pommes avec beaucoup de citron qui est vraiment super bien passée, qui était fraîche. Et à un autre moment j'ai eu aussi un morceau de pastèque et de melon. Ça aussi c'était bien, c'était frais. Mais des choses très consistantes, pas vraiment.
Comment tes accompagnateurs peuvent-ils te rejoindre sur le parcours ?
" On avait la chance d'avoir le Live trail. Les accompagnateurs peuvent suivre les coureurs sur Internet.
À chaque pointage on leur annonce mon heure d'arrivée approximative au prochain passage ( les points de passage sont accessibles en voiture ). Dans l'ensemble, ils m'ont dit n'avoir pas trop attendu parce que c'était vraiment très bien calculé. Ils savaient à quelle heure j'allais arriver. En général, j'ai toujours pratiquement eu 10 ou 15 voire 20 minutes d'avance sur ce qui était prévu. De ce fait, ils ne m'attendaient pas très longtemps. "
Comment les accompagnateurs, en particuliers les enfants, ont-ils tenu la nuit ?
Les enfants ont été assez exceptionnels. Ils ont pu aller se coucher, quand ils m'ont laissée au Gleyzin, là où Philippe a abandonné ( Km 80 ). Nous ( Nelly et Pierre-Henry ) avions toute la nuit, nous savions que nous allions monter le Morétan et les accompagnateurs ne pouvaient pas nous revoir avant super Collet ( Km 99 ). Ça leur laissait deux ravitaillements. Ils sont rentrés sur notre lieu d'hébergement et ils ont dormi un petit peu avant de revenir me voir. Le reste du temps, ils étaient actifs et ils n'ont pas eu sommeil. Je crois qu'ils étaient autant surexcités que moi !
C'était vraiment une belle aventure. "
Les enfants ont couru aussi. Loan Roupie a gagné la course enfants de l'Echappée.
Pour finir,
Je confesse
chère lectrice, cher lecteur,
que je devrais avoir honte car au fil des interviews de Nelly je ne me sens même plus étonné de tous les défis qu'elle relève avec ses baskets et des succès qu'elle remporte. L'entendre dire, le sourire tranquille, qu'elle a terminé sur le podium tel ou tel trail géant semble quasi naturel pour elle et du coup pour qui l'écoute.
Alors, si par hasard tu te trouves un peu dans la même disposition d'esprit
chère lectrice, cher lecteur,
radine-toi chemins des Embessets à Monistrol et grimpe en courant jusqu'au Mazel. Allez, c'est à peine 500 mètres avec une pente d'à peu près 8%, pas grand chose quoi, un petit demi-kilomètre de montée presque raisonnable. Et s'il te reste un peu du souffle ou quand tu l'auras retrouvé, dis-moi comment tu penserais t'y prendre pour te cogner douze fois douze bornes dont 72 vrais kilomètres inclinés vers le haut à 15% en moyenne. Il faut parfois des chiffres pour exprimer et tenter de saisir l'incroyable ....
Au scratch, Nelly arrive 69ème sur 246 arrivants en 41H43'27, soit 1/4 d'heure avant Pierre-Henry Tainturier. Elle se classe 3ème femme, 2ème Master 1. Avec 495 partants, le Belledonne a donc éliminé la moitié des prétendant(e)s à la cloche finale.
L'origine de BELLEDONE ? D'après Wikipedia,
" Belledonne s'écrit sans article, contrairement à la plupart des autres massifs, et au singulier ; son étymologie a plusieurs versions.
D'après P.-L. Rousset, il faudrait chercher les origines de la toponymie dans les langues indo-européennes d'Asie centrale ; Belledonne aurait donc une origine préceltique associée aux racines bel, bal, bol signifiant « hauteur », « rocher », « belvédère » avec l'ajout plus tardif de la finale done1,2.
C'est l'arrivée du latin bellus qui aurait induit un glissement de sens en faisant perdre la signification première de « rocher élevé » au profit du qualificatif de « beauté ». Il aurait alors fallu expliquer ce qui était « beau », on décida un rapprochement imagé avec donna, la « mère ». Cette version poétique de la mère à l'enfant interprétable depuis le versant est par la relative ressemblance du Grand Pic à une femme ayant à ses côtés un enfant est très souvent évoquée.
Raymond Joffre accrédite cette hypothèse de bella donna, « la belle dame », que les émigrants italiens venant travailler en Oisans en passant par le col du Glandon auraient initiée3. Il légitime cette origine par son caractère récent, ne trouvant trace de ce toponyme qu'à partir du XVIIIe siècle. En effet, en 1414 apparaît « mons frigidus fontis inclusis pratis de Freydana » traduit par « la montagne de la source cachée dans les prés de Freydane ». Freydana est une appellation qui se retrouve versant Grésivaudan en plusieurs lieux (au Moutaret : Frédon, Freydières, Freydon en 1260 ; à Sainte-Agnès : Freydone en 1413 ; à Morêtel-de-Mailles : cabannaria de freyduri en 1260 ; à Chapareillan : Freydière, Freydier), mais jamais dans la vallée de l'Eau d'Olle. Le Pic de Belledonne n'est évoqué que sous l'appellation de Freydane jusqu'au XVIe siècle, et uniquement côté ouest. La carte de Bourcet de 1749 entérine le nom de Belledonne pour désigner le point culminant, tandis que celle de Cassini, terminée en 1789, fait une union toponymique en écrivant Roc de Freydane ou de Belledone.
J. Bruno mentionne un mons belli dignarii de 1444, qui désigne la montagne de Bédina, et associe bedina, beldina et belledone. Selon lui, il faudrait remonter à l'ancien beldina / bel done, dont seules les formes anciennes du mot donnent son sens : bel = « obscur » + di du gaulois divos = « sacré » + na du gaulois nantos = « vallée » : c'est « la vallée sacrée »4.
Autre hypothèse trouvant racine dans la langue gauloise : belo signifie « puissant », « imposant » et dunon désigne soit un lieu fortifié, soit une muraille ou un mouvement de terrain assez fort pour constituer un obstacle difficile à vaincre. Le nom Belledonne serait alors issu de belodunon, datant de 2500 ans au moins, dont le sens se serait perdu au fur et à mesure que d'autres langues s'imposèrent.
G. Tuaillon rappelle que les gens du pays ne donnaient pas de noms aux massifs montagneux. Belledonne serait d'abord le nom d'un petit torrent. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que le nom a désigné le massif2. Cependant, d'après le dictionnaire de Pilot de Thorey, il n'existe aujourd'hui pas de torrent ayant le nom de Belledonne.
Le sommet du massif portait un nom différent selon le versant : le Roc de Freydone côté Grésivaudan (qui évoluera en orthographe et en lieu, pour être aujourd'hui le col de Freydane) désignait le point culminant, nommé Pic de Belledonne côté Eau d'Olle.
Une autre hypothèse a aussi cours, il s'agit du rapprochement avec la plante Atropâ Belladona, surnommée « belle dame » en référence aux romaines de l'Antiquité se servant d'extraits utilisés pour donner du brillant aux yeux ou comme fard. "
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