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Il arrive à certaines personnes d'être atteintes de tics nerveux. Du printemps à l'automne, ce sont les tiques qui peuvent rendre nerveux les promeneurs, randonneurs, joggers et tous amoureux de forêts tranquilles, de prairies, de ronces (Ah ! les délicieuses mûres de l'été) ou juste amoureux de balades bucoliques.
Année record pour les
tiques :
le calvaire d’une randonneuse
Depuis 2009, cette femme souffre de la maladie de Lyme, après avoir été mordue par cet acarien, sans doute dans le Beaujolais.
Le Progrès a recueilli son témoignage et les conseils de spécialistes pour vous permettre d’éviter le danger.
Par Émilie CHARREL du journal Le Progrès.
Depuis 2009 et l’apparition des premiers symptômes, la vie d’Élisabeth (prénom d’emprunt) a été complètement bouleversée.
« Presque du jour au lendemain, j’ai ressenti une énorme fatigue, au point de devoir rester couchée vingt-trois heures et demie par jour. Même bouger dans mon lit était difficile. Très vite, j’ai eu des douleurs, comme des crampes, au niveau des jambes, des bras, du dos, à s’en taper la tête contre les murs », raconte cette habitante de l’Ouest Lyonnais.
Son médecin croit à une dépression
Sans doute a-t-elle été mordue par une tique pendant l’une de ses nombreuses randonnées dans le nord du Beaujolais.
Son médecin croit d’abord à une dépression. Son sommeil est chamboulé, alternant entre insomnies terribles et nuits de dix-sept à dix-huit heures.
« À l’époque, tout ce que je mangeais me rendait malade. J’ai beaucoup maigri. Lorsque j’ai vu mon médecin généraliste, il a pensé à une dépression », se souvient-elle.
Photo site de l'ONF
Treize traitements antibiotiques en deux ans
Élisabeth consulte alors un psychiatre pendant plus de trois ans. Mais la prise d’antidépresseurs n’y change rien : la fatigue extrême est toujours là et les douleurs persistent. Impossible de mener une vie professionnelle normale, si bien que les arrêts maladie s’enchaînent. « J’avais toujours beaucoup travaillé. Je renvoyais l’image d’une personne qui aurait fait un burn-out », confie-t-elle.
Presque du jour au lendemain,
j’ai ressenti une énorme fatigue.
Très vite, j’ai eu des douleurs à s’en taper la tête contre les murs.
On lui a ri au nez
Une amie finit par la mettre sur la voie de la maladie de Lyme. Les symptômes sont similaires. Elle se tourne vers son médecin traitant de l’époque :
« Cette personne m’a presque ri au nez et n’a même pas voulu me prescrire une prise de sang. Je suis restée encore un an, avant de me décider à faire un test dans un laboratoire allemand. Les résultats sont tombés, j’étais porteuse de plusieurs bactéries, dont la Borrelia. Cela confirmait ce que je pressentais : ce n’était pas une dépression. »
C'était devenu chronique
Élisabeth finit par aller voir un autre médecin. Les huit années sans aucun traitement dédié ont laissé des traces :
« J’en étais au stade où c’était devenu chronique. Quasiment une fois par mois, j’avais ces énormes coups de fatigues, ces douleurs. Entre juin 2017 et novembre 2019, j’ai eu treize traitements antibiotiques. »
L’impact de la maladie de Lyme sur sa vie est majeur
À 58 ans, l’impact de la maladie de Lyme sur sa vie est majeur.
« Avant je sortais beaucoup au théâtre, à la danse, entre amis. Aujourd’hui, ma fatigue ne me permet plus de suivre le rythme. Au bout de quelques années, on se retrouve un peu ostracisée et cet isolement est dur à vivre. Heureusement, j’ai une grosse poignée de personnes qui sont dans la compréhension », positive-t-elle.
Les « cafés Lyme » de l’association France Lyme lui sont aussi d’un grand soutien. Désormais,
Élisabeth ne sort plus sans ses tire-tique et répulsifs.
Elle ne manque jamais une occasion de mettre en garde ses proches, dont ses enfants.
Une forte
recrudescence des tiques depuis le printemps
(Romain Lasseur, docteur en toxicologie et expert européen en espèces invasives, basé à Lyon)
Photo : archives AP-Centers for Disease Control
Nos conseils pour barrer la route au « vampire »
Cet été, tous les indicateurs sont au rouge.
« On remarque une forte recrudescence des tiques depuis le printemps, bien plus que les années habituelles », atteste Romain Lasseur, docteur en toxicologie et expert européen en espèces invasives, basé à Lyon (1). Selon lui, les températures très élevées ont favorisé les éclosions de larves.
À la pharmacie Magnat, de Saint-Genis-Laval, on confirme :
« Cette année, les gens nous sollicitent beaucoup. Certains viennent même se faire retirer cet acarien dans notre officine », témoigne le docteur Philippe Magnat.
Les secteurs où il faut être très vigilant
Mieux vaut connaître les endroits à risque, avant de lacer ses chaussures de rando. Et ces endroits ne sont pas toujours ceux que l’on croit.
« Les gens vont penser aux prairies et à l’herbe. Erreur ! Les tiques se trouvent en général entre 30 centimètres et 1,50 mètre de hauteur, surtout dans les ronces et les arbustes » avertit Romain Lasseur. Ses équipes ont effectué des prélèvements en utilisant des draps blancs.
10 à 20 fois plus de tiques dans les passages de randonnée
« Il y a dix à vingt fois plus de tiques dans les passages de randonnée ou d’animaux sauvages, qu’ailleurs », rapporte le spécialiste. Les chemins en bordure de haies et en forêt (de feuillus) doivent vous faire redoubler de vigilance, et plus encore quand le sol est riche en humus.
Attention ! L’acarien peut rester actif jusqu’en novembre, même si c’est en ce moment que sa voracité est la plus grande.
Produits répulsifs et manches longues
Il
est conseillé de porter des manches longues et d’éviter jupes et bermudas. Une
précaution indispensable pas toujours suffisante pour se mettre à l’abri des
morsures. Coriace, la tique peut rester accrochée longtemps au textile avant de
trouver la faille qui lui permettra de gagner votre épiderme.
« Il existe plusieurs produits insecticides répulsifs en spray, très efficaces. Mais leur usage – exclu pour les enfants – ne peut intervenir que sur les conseils d’un pharmacien, et sans excès » souligne le docteur Philippe Magnat (comptez environ 10 euros le spray de 25 cl).
L’huile essentielle d’arbre à thé, diluée dans une base d’huile neutre, est réputée très efficace (environ 7 euros le flacon de 10 ml).
Si par malheur...
Et si, par malheur, une tique franchissait la barrière des répulsifs (inspectez les moindres replis de votre corps au retour de vos promenades !), retirez-la toujours avec un tire-tique (environ 2 euros). Puis désinfectez. Consultez un médecin sans tarder au cas où, dans les jours ou semaines suivants, une auréole rouge se forme sur votre peau, accompagnée de maux de tête et d’intenses fatigues.
Nicolas BALLET
Repères
Une espèce dangereuse
Il
existe quatre grandes espèces de tiques sous nos latitudes. Une seule peut être
porteuse de la bactérie Borrelia : c’est l’Ixodes ricinus, précise le
docteur Romain Lasseur. La distinction n’étant pas facile pour les néophytes,
il sera recommandé de faire preuve de vigilance en cas de morsure. Il n’existe
pas de statistiques locales sur le pourcentage de tiques infectées par
Borrelia, après s’être nourries du sang de petits mammifères (campagnols,
mulots, écureuils, etc.)
« D’ailleurs, une tique infectée pourra très bien ne pas excréter la bactérie en vous mordant », souligne le spécialiste. Toutefois, le danger ne se limite pas à Borrelia. On sait que l’acarien est susceptible de transporter bien d’autres agents pathogènes pour l’Homme, tels Rickstettia, Anaplasma ou Babesia, souligne le docteur Pascal Franck, directeur d’AD Nucléis, spécialisée dans la fabrication de diagnostics, à Grézieu-La-Varenne.
Maladie de Lyme et autres affections graves
La bactérie Borrelia peut entraîner la maladie de Lyme (borréliose), dont les symptômes iront, selon les stades, d’une fatigue extrême, à des douleurs articulaires ou à une paralysie faciale temporaire, voire – des cas nous ont été signalés dans l’Ouest Lyonnais – à une cécité partielle, parfois irréversible. Des traitements existent par antibiotiques. Plus l’intervention est rapide, plus les chances de guérison seront élevées. Le problème est qu’une morsure de tique peut passer inaperçue. Borrelia peut entraîner aussi une encéphalite, avec le risque de très sérieuses lésions cérébrales. Les autres agents pathogènes cités plus haut causent des affections pouvant, selon les cas, évoluer vers des formes graves : anaplasmose, babésiose ou ricksettiose.
La revue QUE CHOISIR a publié un comparatif produits anti-tiques
(extraits)
Lors de promenades dans la nature et de randonnées, se protéger des tiques n’est pas un geste superflu car elles sont susceptibles de transmettre des agents pathogènes (celui qui provoque la maladie de Lyme, notamment). En complément de la protection vestimentaire, il existe des produits qui s’appliquent sur la peau et qui revendiquent une efficacité répulsive sur les tiques. Ce sont très souvent des antimoustiques à base d’actifs insectifuges connus (DEET, icaridine, citriodiol, IR3535). Nous avons testé 13 de ces produits répulsifs sur des tiques élevées en laboratoire pour évaluer leur capacité à tenir les tiques à distance. La toxicité potentielle de toutes les formules a également été étudiée sur deux échelles de temps, le court et le moyen terme.
Les produits ou services sont classés selon l’appréciation globale obtenue lors de nos tests, à partir d’un protocole établi par nos experts. La sélection de produits ou services est représentative du marché, bien que non-exhaustive. À l’exception des autorisations données par Bureau Veritas Certification conformément aux règles de La Note Que Choisir, les résultats de nos tests et enquêtes ne peuvent faire l’objet d’aucune exploitation commerciale ou publicitaire. L’UFC-Que Choisir ne perçoit aucune rémunération en raison du référencement des offres de biens ou services comparés.
4 produits sont classés très
bons
Insect écran Familles
Mousti fluid Zones tropicales et à risques
Cinq sur cinq Actif d'origine végétale
Mosi-Guard Natural Lotion anti-insectes
La revue Que choisir publie également un test anti-moustiques en expliquant :
" Il est d’autant plus indispensable de se protéger des moustiques que le moustique tigre colonise déjà une bonne partie du territoire. "
Sur son site, l'Office National des Forêts (ONF) met également en garde
Le retour du printemps est propice aux balades en forêt. Avant de partir vous ressourcer, voici un petit memento des bonnes pratiques pour se protéger des tiques. Dans les bois, les buissons humides, mais aussi dans les prairies, jardins et parcs, cet acarien est discret mais il faut s'en méfier.
En effet, les tiques sont potentiellement porteuses de la bactérie responsable de la maladie de Lyme. Prudence donc, mais pas de panique : seules 10 à 20% des tiques sont infectées.
5 conseils pour éviter les morsures de tiques
à retrouver en détail sur le site passeport santé
Photo de présentation de l'article extraite du site FUTURA SCIENCES
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