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Depuis 2019, Esteban Teyssier conduit un chantier de fouilles sur le site du château vieux, au confluent du Piat et du Saint-Marcellin. Site dont il est l'inventeur officiellement reconnu par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles).
En 2015, lorsqu'il a identifié le site, tout ce que l'on peut voir aujourd'hui était invisible, caché par la végétation, arbustes, lierre, mousses, etc. On ne voyait même pas un gros rocher, aujourd'hui bien apparent, alors enfoui sous la terre et les végétaux. Évidemment, tout ceci complique largement l'interprétation des traces encore présentes.
Mais alors comment pouvait-on savoir qu'ici se trouvaient les restes du château ?
C'est une source écrite, la seule connue. Au 15ème siècle un notaire de la ville vient récupérer la redevance pour un meunier dont le moulin se situe à la confluence des deux ruisseaux (le Piat et le Saint-Marcellin) " au terroir du château vieux ". Ce qui a donné à Esteban Teyssier l'idée de se rendre à ce moulin (abandonné depuis les années 1920) d'où il a escaladé pour trouver le point le plus haut d'où il a rayonné jusqu'à trouver des éléments démontrant une occupation anthropique. Il a assez vite acquis la certitude d'être sur un site d'occupation humaine puis d'occupation médiévale grâce à la présence de tessons datés du Moyen-âge.
Estaban se
souvient
Quand j'avais 4 ou 5 ans, alors que mes parents avaient aménagé dans le hameau du Pinet, mon imaginaire d'enfant voulait qu'il y ait un château ici et je racontais à mes parents qu'on avait un château dans cette forêt. Pendant longtemps ils ne m'ont pas pris au sérieux et encore moins en 2015 quand je suis rentré à la maison en affirmant que je croyais bien avoir trouvé le château.
Un enfant qui rêve d'un château quelque part, ce n'est pas rare, mais un qui en imagine un et qui le met à jour plus tard, c'est plutôt extraordinaire, même si ce château était construit en grande partie de bois.
Chaque année il
faut obtenir l'autorisation de la DRAC
(Direction Régionale des Affaires Culturelles) pour entamer les fouilles, car nul ne peut fouiller de son propre chef. Les fouilles ne sont pas faites au nom d'une personne, mais d'une association, le GRAVE (Groupe d'Archéologie du Velay).
L'argent que recueille l'association sert à nourrir les fouilleurs, acheter le matériel et conduire les études post-fouilles, les envoyer à des scientifiques tels des céramologues. .
Une semaine à débroussailler avant de fouiller
Compter une semaine pour dévégétaliser avant la campagne de 3 semaines de fouilles. Cependant, la nature ayant depuis bien longtemps repris le dessus, la végétation installée spontanément complique largement l'interprétation des traces encore présentes
L'archéologie, discipline scientifique, est une science destructrice.
On inventorie et
l'on dessine les strates successives (qui remontent le temps).
La campagne achevée, on remet la terre en place
La 2ème campagne de fouilles de l'emplacement du château vieux achevée (vendredi 7 août2020) on remet la terre à la fois pour conserver les vestiges et pour la sécurité.
Dans le même temps, un topographe enregistre les données pour géo-référencer le site afin de le placer sur une carte.
On a trouvé des chutes de bois de cerf
En 2019 ont été trouvées des chutes de bois de cervidé taillé, objet élitaire car les manants n'avaient pas l'autorisation de chasser ni de prélever des bois qui sont réservés au seigneur. Ils servaient à fabriquer des objets d'apparat : poignée de couteau , bijoux, pendentifs, etc. Ces chutes laissent supposer qu'existait un atelier à l'intérieur de l'édifice.
Une pointe de flèche médiévale en fer
Un château c'est défendu donc on devrait trouver de l'armement. Or on n'en trouve quasiment jamais car le fer, très convoité au Moyen-âge, était refondu et réutilisé.
Les chevaliers de haut rang étaient enterrés avec leurs propres armes. On peut en retrouver dans certaines sépultures. Mais généralement l'arme est refondue pour fabriquer des objets.
Cette année, sur le site, occupé dès l'Âge du bronze (environ de 2700 à 900 avant Jésus Christ) a été retrouvée parmi les racines une pointe de flèche médiévale en fer. Elle sera datée par un spécialiste. Elle atteste de l'aspect défensif de l'endroit. Sur place, on comprend qu'un archer pouvait s'y placer.
Une énorme pierre de forme quadrangulaire
Le château est construit sur un éperon rocheux de forme triangulaire. Les deux faces opposées (nord et sud) sont des falaises d'une vingtaine de mètres de haut. Ce sont deux remparts naturels. Sur le 3ème côté on arrive au plat depuis le plateau. Il fallait donc se protéger de l'éventuelle attaque d'un ennemi.
On peut voir d'abord une énorme pierre de forme quadrangulaire, probablement une pile du pont de bois qui servait à franchir le fossé peu profond et donc insuffisant pour bloquer l'accès.
Un mur gigantesque édifié il y a 1000 ans au moins
C'est un vestige d'un mur probablement gigantesque dont la plupart des pierres ont été réutilisées plus tard pour bâtir le long du Bilhard (les moulins du 15ème siècle et autres constructions). Ce mur a été édifié il y a au moins 1000 ans et l'archéologue qui foule ce sol est la première personne à y poser ses pieds après ceux qui l'ont édifié il y a plus de dix siècles. L'archéologie est scientifique, objective avec un aspect sentimental et qui nous touche puisque l'on touche à l'être humain et à la vie qui existait ici avant nous.
Défensif et ostentatoire
Ce mur était à la fois défensif et ostentatoire. Le seigneur du lieu, très puissant à l'époque, tenait à montrer sa puissance et sa richesse.
à suivre......
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