Samedi 9 avril 2022, championnat de France des 10 kilomètres sur route à Boulogne-sur-Mer. Arthur Fabrèges 6ème et Loan Roupie 10ème ont réalisé une excellente prestation parmi l'élite française de leur catégorie. Franck Teyssier qui les avait conduits avec Jérôme Fabrèges, a apprécié leur course.

Cette date n'était pas très bien placée parce qu'on était déjà plus loin, dans la perspective d'attaquer la saison estivale. En même temps, ils avaient fait un gros cycle foncier cet hiver avec les cross. Ils avaient fait les minimas. Les championnats de France, ça ne se néglige pas, ne serait-ce que pour acquérir de l'expérience.

Pour Arthur, j'avais à cœur qu'il les fasse. il avait déjà fait une belle place l'année dernière. Sa saison estivale va être un petit peu compromise, notamment au niveau de la piste parce qu'il part faire un long périple aux États-Unis en juillet. Donc ça va compromettre les championnats de France sur piste. Ça l'empêchera de faire des compétitions sur piste. Mais je trouve important qu'il continue à acquérir de l'expérience au niveau national. J'avais coché cette date pour lui. Et j'avais également coché les championnats de France de montagne qui auront lieu en juin*. Mais une fois de plus, on va donner la priorité à la piste.

J'ai proposé à Loan de venir avec Arthur

Pour Loan, ce n'était pas du tout prévu. À la sortie de l'hiver on avait dit qu'il ferait un 10 km juste pur valider le cycle foncier. J'avais aussi à cœur qu'il rebondisse, qu'il se remette tout de suite en selle après les championnats de France de cross où malheureusement, il ne fait pas la place qu'il aurait dû faire puisqu'au bout de 20 mètres de course il se fait pousser et il chute. J'ai revu des vidéos : il redémarre bon dernier. Il n'y a pas photo. En réalité, son classement, évidemment, ne reflète pas du tout sa performance et il fait, de mon point de vue, une très très grosse course. Donc je me suis dit, moralement, il faut tout de suite le remettre en selle. C'est la raison pour laquelle je n'avais pas été contre l'idée qu'il fasse un 10 km, les 10 km de Villeurbanne (NDR : le 20 mars 2022) avec en arrière-pensée, faire les minimas pour les championnats de France 2023. Et il s'est avéré que les minimas pour les championnats de France de l'année prochaine, ne pourront être validés que les chronos qui démarrent à la date des nouveaux championnats de France, soit 15 jours plus tard. Résultat, il n'avait pas fait les minimas pour 2023. Dans le mesure où je faisais le déplacement pour Arthur, à Boulogne-sur-Mer,  j'ai proposé à Loan de venir. Il a pris la décision d'y aller. À mon avis, c'était la bonne décision.

Ils ont pris de l'assurance

Et ils font vraiment tous les deux une très grosse course. J'étais avec Jérôme, le père d'Arthur, on les voit passer, au bout de 300 mètres de course. On avait l'impression qu'ils n'allaient pas vite. En fait, le 1er km a été assez rapide. C'était vraiment visuel, mais ça montre bien qu'ils ont pris de l'assurance. Ils ont pris de l'aisance. Et même en allant vite, ils donnent l'impression d'aller au train. Ils sont restés ensemble jusqu'à mi-course à peu près, 5 kilomètres. Là, Arthur se sentait bien. Il est parti. Loan a serré les dents.

Au final, un très gros chrono

J'étais avec Jérôme au 9ème km. Arthur m'a paru encore bien solide. Loan décroché mais toujours placé pour faire un bon chrono.Je sentais qu'Arthur pouvait allait titiller les moins de 33 minutes. J'avais un chrono à la louche quand j'étais au 9000 mètres mais je me suis que s'il faisait un gros gros dernier km il pouvait peut-être aller chercher moins de 33'. Au final ça a été 33'06", un très gros chrono.

Loan, plus décroché, plus dans le dur, plus en difficulté. Là je me suis dit : " Ce sera moins de 34' quoiqu'il en soit. Ça peut potentiellement faire un 33'45 ". Ça veut dire aussi qu'il bat son record puisque sur sa première tentative il avait fait 34'09". 33'30" au bout, ce qui me fait dire qu'il a fait un très très gros dernier km.  Je pense qu'il est allé très très vite sur le dernier km et probablement sur le dernier 500 mètres. Ça  méritera une analyse plus fine.

Le vent était pénalisant

Il faut également savoir que le parcours n'était pas aussi facile que ça. Le parcours c'était en gros, une grande ligne droite. On traverse une rivière par un pont. On revient sur l'autre rive. On retraverse en face et retour sur la ligne droite.

Il y avait un vent non négligeable. Alors, on peut dire qu'ils l'avaient dans le dos sur la moitié du parcours. Mais quand ils l'avaient de face, ils l'avaient vraiment. Le vent était pénalisant et, sur la ligne  droite opposée, il y avait un faux-plat montant que j'estimerais sur peut-être 500 mètres, avant de déboucher sur un bon petit raidillon.

Photo de présentation d'après La voix du Nord