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La course à pied est l'occasion de rencontres. C'est ainsi qu'un coureur non voyant et son accompagnateur se sont trouvés au départ d'un 1500 mètres aux côtés d'une grande championne française, Rosa Murcia, à l'occasion d'un championnat de France particulier : celui des handicapés.
Au départ, il y avait Rosa Murcia, dit Dominique Dos Santos. Elle est mal voyante. Depuis l'âge de 50 ans elle perd progressivement la vue.
Voici le parcours de cette championne française bientôt sexagénaire, très mal voyante mais performante.
Rosario Murcia-Gangloff (née le 23 septembre 1964 à Lyon) est une athlète française spécialiste des courses de fond.
Entraîneure de fond, demi-fond, trail, route, cross toutes catégories au club Béziers Cheminots Athlétisme Méditérannée (BCAM).
Biographie
Elle remporte deux médailles lors des Championnats du monde de cross-country dans l'épreuve par équipes : le bronze en 1988 et l'argent en 1989, et se classe par ailleurs sixième du 3 000 mètres lors des Championnats du monde en salle de 1991.
Sur le plan national, elle remporte quatre titres de championne de France, sur 5 000 mètres en 1995 et sur 10 000 mètres en 1990, 1992 et 1993.
Le 25 avril 1992, elle améliore de près de neuf secondes le record de France du 10 000 m détenu depuis 1990 par Annette Sergent en réalisant le temps de 31 min 42 s 83 lors du meeting de Lommel, en Belgique.
Souffrant d'un glaucome à la
suite d'une déshydratation massive survenue lors des Championnats d'Europe de 1994,
Rosario Murcia perd progressivement la vue. En 2011, elle décide de reprendre
la compétition de haut niveau afin de se préparer pour les Jeux paralympiques d'été de 2012
dans la catégorie des malvoyants1.
Rosa Murcia s'entraîne tous les jours
Épreuve |
Performance |
Date |
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5 000 m |
15 min 25 s 33 |
1995 |
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10 000 m |
31 min 42 s 83 |
25 avril 1992 |
En mars 2023 elle a couru le semi-marathon de Paris en 1H27.
Elle sera l’une des chances tricolores de médailles aux Jeux Paralympiques de Paris 2024.
Voir ICI article sur le site de la FFA
Devenue malvoyante, cette athlète court vers les Paralympiques, 32 ans après les JO de Barcelone
Atteinte de déficience visuelle, Rosa Murcia (58 ans) vient de courir le marathon de Paris en 3h07’29’’. Un chrono qui lui permet de postuler aux Jeux paralympiques de Paris, 32 ans après sa participation aux JO de Barcelone.
- 02 mai 2023
Murcia et son coach Bernard Pelletier lors des 10 km de Run in Lyon en octobre 2022. Photo Progrès /DR
Elle a 29 ans de plus et la vision en moins. Mais toujours de bonnes jambes et un gros cœur. Le 2 avril, Rosa Murcia (58 ans) a recouru le marathon de Paris où l’athlète lyonnaise avait établi son record personnel sur la distance en 1994 (2h37’10’’). Cette fois, elle a coupé la ligne en 3h07’29’’. Un débours d’une minute par année de plus. Mais une performance majeure à l’aune de son âge et son handicap.
« C’était l’enfer, raconte-t-elle. J’ai passé tout le début de course à doubler. C’était un stress pas possible pour mon guide. J’ai buté dans des nids-de-poule, trébuché sur des dos-d’âne. Mais je devais faire moins de 3h25 et intégrer le top 8 mondial de ma catégorie. Mission accomplie. »
Avec ce chrono, l’ancienne internationale de demi-fond et fond (27 sélections), toujours licenciée à l’Asul Bron, s’est ouvert les portes des Jeux paralympiques de Paris, catégorie T12, c’est-à-dire « déficience visuelle ».
« Mon œil droit ne voit plus rien. De l’autre, c’est très trouble. Et je ne distingue plus les reliefs », indique-t-elle. Un décollement de rétine provoqué par un marathon et deux glaucomes.
Rosa Murcia et son mari Gilles Gangloff. Photo Progrès /DR1 /1
Myope depuis toujours, elle a commencé à perdre la vue après le marathon des championnats d’Europe 1994 à Helsinki (19e ; 2h43’15’’).
« Il faisait 35 °C, raconte-t-elle. J’étais sur une autre planète. Quand on est conditionné pour quelque chose, le cerveau s’évade. J’ai suivi le trait bleu en ratant les ravitaillements du 30e km, du 35e et du 40e. Personne n’a su m’arrêter parce qu’il y avait une médaille par équipes en jeu. Et c’est parti en cacahouète à cause de la déshydratation. J’ai eu un décollement de rétine. Le professeur qui m’a opérée d’urgence à l’hôpital Edouard-Herriot m’a dit que j’avais dépassé la souffrance que mon corps pouvait tolérer. »
Déjà altérées par ce premier accident, ses capacités oculaires chutent encore après ses trois grossesses en cinq ans.
« J’ai eu des glaucomes. À un moment, c’était soit mes yeux, soit mon bébé. Pour moi, c’était hors de question, je voulais mon bébé et mes yeux. J’ai été opérée enceinte. Puis j’ai eu une deuxième opération. Depuis, mon champ visuel est restreint. »
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