Les Dolomites , massif montagneux alpin du Nord Est de l'Italie, très connu des amateurs de cyclisme qui suivent le Giro.  Trop connu des touristes en raison des photos propagées par les influenceurs avec pour résultat… des sentiers envahis, des déchets à chaque détour. Au point que certains habitants des Dolomites ont décidé d'installer des tourniquets payants à l’entrée de certains sites emblématiques.

Pour les trailers, le respect de la nature est essentiel : le règlement de l'Extreme Trail des Dolomites est clair :

Lo scopo della campagna è la sensibilizzazione dei podisti al rispetto della natura e dell'ambiente. Per questo motivo, il Regolamento DXT prevede di:
• ricordare prima della partenza che nessuno scarto deve essere lasciato sul percorso;
• predisporre diversi contenitori per i rifiuti nei pressi dei ristori;
• evitare l’uso di bicchieri di plastica, incentivando l'utilizzo del proprio bicchiere;
• squalificare chi getta rifiuti a terra sul percorso.

En résumé (et en français)

Sensibilisation des coureurs au respect de la nature et de l'environnement.

- Aucun déchet ne doit être laissé sur le parcours.

- Des poubelles sont placées près des ravitaillements.

- Ne pas utiliser de gobelets plastique mais plutôt un verre personnel.

- Disqualification des concurrents qui jetteraient quelque chose en route.

Nelly est très expérimentée en matière de trail. Et pourtant elle a trouvé que c'était la plus dure des courses qu'elle a faites, y compris la Diagonale des Fous…

Pourquoi elle était plus dure que les autres ?

Déjà, au niveau technicité. C'était très très technique. On avait beaucoup de passage avec des rochers. Ou, même en descente on passait dans des goulottes de rochers. À certains endroits on est passé sur des barrières rocheuses, donc on avait des câbles et des cordes. On peut difficilement courir. On est obligé de mettre les maines. C'est assez délicat.

Les Dolomites, c'est tout le temps très à pic.  Donc toutes nos montées et toutes nos descentes avaient un dénivelé incroyable en peu de temps. C'était vraiment très abrupt. J'en ai eu des côtes abruptes, par exemple sur La Réunion et sur L'échappée belle ou sur la Restonica. Mais on n'a pas que ça.

Et là, on n'a eu que ça tout le long. À part un passage entre le 67ème et le 90ème où c'était à peu près courable. On pouvait à peu près courir. C'était pentu mais pas trop de cailloux, pas trop de rochers, donc on arrive à courir.

Mais tout le reste, que ca soi en côte ou en descente, c'était tellement raide que parfois on allait moins vite en descente qu'en montée. C'était vraiment très très vertigineux. Tout le temps.

Un ultra ultra long et ultra pentu 

Au départ, on a eu un  petit couac, tous les coureurs, parce que quelqu'un a pris un malaise sur la ligne de départ.

Avant que le départ soit donné, ils ont été obligés de nous faire pousser, reculer une ambulance et un gars est parti avec l'ambulance déjà avant que ça commence. Ça donne le ton. Et après, pour la petite histoire, Réjane s'était un peu mis la pression de devoir me suivre et elle est partie comme une furie. On avait deux kilomètres de plat et elle est partie très très vite. Beaucoup plus vite que ce qu'elle a l'habitude.

Étonnant qu'elle aille aussi vite

C'était mon allure, donc pas de souci, mais je me disais :

- Elle va bien vite. C'est bizarre. On va faire ça 105 kilomètres. C'est étonnant qu'elle aille aussi vite.

Je me suis dit :

- Peut-être qu'elle est en forme aujourd'hui.. En fait, au 2ème kilomètre on passe sous un tunnel et là, je lui dit :

- Réjane, tu vas pas un peu vite ?

Là, elle se retourne et elle me dit :

- Ah ! Mais tu es là ! Je croyais que tu étais devant. J'essayais de te rattraper. Comme ça, elle s'est fusillé les jambes dès le début. Après ça a été très très pénible pour elle parce qu'en fait ça lui a coupé les jambes.

Et donc il a fallu que je l'attende aux ravitaillement. Je l'ai attendue. Elle n'arrivait pas à manger. Il faisait lourd. Elle avait chaud. Elle craint la chaleur. Donc je l'ai beaucoup, beaucoup attendue.

Tu es sûre que tu veux continuer ?

Au premier ravitaillement, vers le 27ème km, j'ai dit aux garçons :

- À mon avis, elle va arrêter. Et puis, elle a un  mental d'acier et elle a tenu bon. Et à chaque ravitaillement on lui disait :

- Tu es sûre que tu veux continuer ?

Et elle a continué, continué , continué… Et puis sur les 20 derniers kilomètres elle a eu un petit mieux et elle a pu finir un petit peu plus vite que tout le long.

Ça été bien pour moi, d'un côté, parce que j'ai profité des paysages, je me suis bien ravitaillée. J'ai bien bu, pas pris de crampes. Quelques fois, je zappe u  peu le ravitaillement. Je passe assez vite. Parfois ça me joue des tours. Avec la chaleur, si on ne boit pas assez…

J'ai vraiment profité de ma course

Là, l'avantage c'est que j'ai vraiment profité de ma course, j'ai pris du plaisir et j'étais contente de l'amener au bout. Parce que je me dis qu'un truc comme ça c'est peut-être un des derniers qu'elle va faire. Parce qu'à 60 ans, après je pense qu'il va falloir qu'elle ralentisse un peu sur les distances. Et sur la technicité. Parce que quand on  commence à prendre de l'âge on a moins d'équilibre, on est moins agile, moins souple. Dans les parties très techniques elle bataillait quand même. Elle bataillait à me suivre….

À SUIVRE…