Cédric Massardier raconte son UTMB (Ultra Trail du Mont Blanc) du vendredi 29 au dimanche 31 août 2025. Bien préparé sous la canicule de juin (jusqu'à 35°C à l'ombre) il a dû affronter des températures très négatives en altitude. Des conditions qui en ont refroidi plus d'un !

La course, comment ça s'est déroulé ?

Je me suis entrainé tout l'été sous un temps, disons caniculaire, avec beaucoup de chaleur. Une semaine avant l'UTMB  ils ont déclenché ce qu'on appelle " le kit grand froid ". Des températures très froides étaient prévues pour l'évènement. Il a fallu emmener tout un tas d'affaires obligatoires pour participer. Et on a connu une première nuit vraiment très chaotique. Un temps exécrable. De la pluie, de la pluie. De la pluie dès le départ. De la neige à partir de 2000 mètres. Tempête de neige à 2500 mètres. Il faisait très très froid. En ressenti on avait moins 10°C. C'était très très dur. La première nuit a été très très difficile. J'ai pris froid au col du Bonhomme. La première grosse ascension juste après Les Contamines Montjoie. Heureusement, un gars de l'organisation qui m'a vu tout tremblotant m'a dit d'aller à l'abri, au refuge, le refuge de la Croix du Bonhomme .

Le refuge du col de la Croix du Bonhomme - Photo Wikipedia

J'y suis allé. J'y suis resté plus d'une heure pour me réchauffer. Heureusement, une personne m'a aidé. Elle m'a aidé à me déshabiller et à ma réchauffer. J'ai dû rester une heure et quart à une heure et demie dans le refuge pour pouvoir me requinquer parce que sinon, je pense que si je ne m'arrête pas, je pense que la ligne d'arrivée, je ne la vois pas. J'aurais peut-être abandonné. J'aurais peut-être capitulé.

Je me suis réchauffé et après j'ai pu repartir.

Tu avais pris des boissons chaudes pendant ton arrêt ?

Dans le refuge on m'a servi un verre d'eau chaude avec du sucre. Ensuite j'ai remangé un  petit peu.

Après j'ai fait la descente. La descente, c'est très chaotique. Les chemins, c'est des rivières. Il y a de la boue partout. On tombe sans arrêt. J'ai dû tomber au moins une dizaine de fois. Après ça allait un peu mieux.

Col de la Seigne - Photos Wikipedia

Au col de la  Seigne (altitude 2514 mètres), le deuxième col, il y avait encore de la neige. Il neigeait tout le temps. On a eu de la pluie et de la neige toute la nuit. Il faisait moins froid. J'ai réussi à aller beaucoup mieux. J'ai avancé étape par étape. Jusqu'à l'arrivée.

J'ai cassé un bâton également. Il a fallu que je répare un bâton sur un  ravitaillement. J'ai rescotché un bâton qui était cassé.

Et après, tout doucement, le jour s'est levé, la pluie s'est arrêtée. Il a fait beau toute la journée du samedi. Donc ça allait beaucoup mieux pour continuer d'avancer…

La nuit d'après, il faisait plutôt bon pour continuer d'avancer. Et je suis content parce que je termine en 40 heures. C'était mon objectif. Donc, malgré des conditions plus que chaotiques j'ai fait 39H19'. J'étais bien content.         

À SUIVRE…